La plus haute juridiction administrative française n’aura pas mis longtemps avant de trancher l’épineuse question du port du voile sur les terrains de football. Et c’est plutôt dans le vif qu’elle l’a fait, ce jeudi 29 juin, trois jours après l’avoir examinée lors de l’audience qui s’est tenue lundi !
Sourd aux préconisations du rapporteur public, Clément Malverti, qui ont déclenché un véritable tollé, le Conseil d’Etat s’est prononcé en défaveur du recours émis par le Collectif des Hijabeuses contre l’article 1, jugé liberticide, du règlement de la Fédération française de football. Le hijab sera donc toujours proscrit dans les compétitions footballistiques.
Clément Malverti, dont les recommandations sont généralement suivies, a eu l’audace de ne pas aller dans le sens du vent et a récolté une tempête de… réactions outrées. Il a, en effet, donné raison aux Hijabeuses, en demandant à la FFF de modifier son règlement.
Plus sensible, manifestement, à la ferme opposition de Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, qui s’était aussitôt dressé sur ses ergots, qu’à l’avis du rapporteur public, le Conseil d’Etat a sans surprise maintenu l’interdiction du port du hijab dans le football féminin.
Selon la décision qu’il a rendue et qui tombe comme un couperet sur le collectif des Hijabeuses, il ressort que si les joueuses sont bien des usagères d’un service public et, par conséquent, ne sont pas soumises au devoir de « neutralité », la FFF a en revanche le droit d’édicter les règles qu’elle estime nécessaires au « bon déroulement » des matchs. C’est un renvoi direct aux vestiaires ! La laïcité à la française a encore frappé…
Eh bien, elles joueront sans voile. On n’en meurt pas tous les jours.
Chaque année, un test des islamistes. C’est quoi la prochaine fois ?