Ses positions moins intransigeantes, moins dogmatiques sur la laïcité, et surtout moins farouchement hostiles au port du voile à l’école auront coûté son siège au sociologue Alain Policar.
Le Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République se passera désormais de la perception plus nuancée de ce sage éclairé, nommé en 2022, qui contrastait avec le sectarisme ambiant et de ses pairs. Ainsi a tranché dans le vif Nicole Belloubet, l’ancienne garde des Sceaux muée en ministre de l’Education nationale par la magie du jeu des chaises musicales…
Confirmant une information de L’Opinion, l’entourage de celle-ci a expliqué au Monde que le départ d’Alain Policar avait été annoncé par la ministre dans un discours devant le conseil, le 22 avril, et qu’il serait effectif « au 1er juillet ».
C’est une interview accordée à RFI, au début d’avril, qui a scellé le sort d’Alain Policar. Ce dernier y livrait en confiance son analyse de la loi du 15 mars 2004 prohibant les signes religieux dans les écoles publiques, dont il n’a échappé à personne que sa visée essentielle était de proscrire le port du voile.
« Elle m’apparaît, à tort ou à raison, comme discriminatoire à l’égard des musulmans », déclarait-il, avant de renchérir : « A mes yeux, le voile n’est pas le plus souvent un signe de prosélytisme – les enquêtes sociologiques montrent qu’il s’agit même souvent d’un vecteur d’émancipation pour les jeunes filles par rapport à leur milieu – et le port du voile devrait donc être analysé chaque fois au cas par cas. Or, la loi ne permet pas cette analyse fine ».
Une analyse manifestement un peu trop fine, un peu trop subtile, un peu moins répressive et plus tolérante, qui n’a pas droit de cité dans la République laïque, pays de la loi de 1905 évidée de sa substantifique moelle.
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