Dans un climat national sous haute tension, où la « France du pouvoir d’achat » de Nicolas Sarkozy subit un cuisant revers face à une économie sinistrée qui sème la désespérance autour d’elle, où l’opposition socialiste atone est ébranlée par une rumeur de fraude électorale, où les alarmants dérapages anti-musulmans des uns, de droite comme de gauche, succèdent à une frénésie générale sur le voile intégral, exutoire de tous les échecs, les Iftars officiels de ce mois de Ramadan ont une bien étrange résonance.
Anecdotique, mais ô combien révélatrice, la fausse note, qui a agité les coulisses politiques du dîner de rupture du jeûne organisé par la ville de Lyon, a opposé dans des joutes verbales jugées d’une rare violence par des convives, le maire PS, Gérard Collomb, à la nouvelle secrétaire d’Etat aux Aînés, et ancienne conseillère municipale de la ville, Nora Berra.
S’imposant dans un protocole qui n’avait pas prévu sa prise de parole, Nora Berra a déclenché l’ire de l’édile en s’emparant du micro pour s’adresser à la communauté musulmane présente.
Allant saluer les invités attablés, s’en était trop pour Gérard Collomb qui s’est dirigé vers la ministre en lui glissant « qu’il a élevé des enfants et qu’il leur a appris à ne pas quitter la table ». Malaise à la municipalité…
Alors que son retour à table fut ponctué par un très appuyé « « Bravo, madame la conseillère municipale ! » lancé par Gérard Collomb, Nora Berra rétorqua énervée « Et ministre de la République, monsieur le Maire ! ».
A quelques mois d’un scrutin déterminant, qui dessinera la prochaine cartographie régionale pour les six ans à venir, les formations politiques fourbissent déjà leurs armes en prévision d’une lutte où tous les coups seront permis, c’est certain…
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