Signe prodigieux des temps qui n’obéissent qu’à un seul maître, le business, l’hostilité farouche à l’égard de l’islam s’évapore dans l’air vicié à l’approche du Ramadan, les citoyens français de confession musulmane passant du statut de fidèles un peu trop visibles, un peu trop croyants, pas vraiment républicains dans l’âme, à celui très respectable de consommateurs providentiels, qui vont renflouer les caisses en cette période de crise aiguë et de sinistrose.
Eh oui, ces musulmans, dont le cynisme ambiant exige constamment des gages de loyauté, font des clients éminemment sympathiques, à forte valeur ajoutée, si l’on en juge par la manne financière substantielle qu’ils représentent pendant un mois littéralement béni pour la France… 350 millions d’euros, tel serait le montant des dépenses tout au long du Ramadan, comme le révèle l’étude réalisée par le cabinet Solis, spécialisé en marketing, auprès d’un panel de 1405 personnes âgées de 18 à 64 ans.
Les enseignes phares de la grande distribution ne s’y sont pas trompées, et se frottent déjà les mains à la perspective de voir, sous peu, affluer les caddies dans leurs rayons pour préparer la rupture traditionnelle du jeûne, le ftour.
Une clientèle privilégiée à chouchouter et à fidéliser, les Carrefour, Leclerc et autres Auchan rivalisant d’offres promotionnelles pour allécher ce cœur de cible qui peut rapporter gros. C’est à qui sera le plus ingénieux, le plus imaginatif, et le plus compétitif pour séduire des familles dont "le caddie moyen augmente de 30%", toujours selon le cabinet Solis, lors du mois sacré, soit une véritable aubaine !
Le Ramadan, un mois unique à bien des égards, ou quand la loi du marché ne met plus les musulmans sur la sellette, mais préfère dérouler le tapis rouge devant eux…
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