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L’ onéreuse dépense des Etats-Unis pour réaliser de fausses vidéos d’Al Qaïda

Nerf de la guerre insidieuse et sale, les opérations sous faux drapeau (false flag) ont parsemé et parsèment toujours l’histoire clandestinement, ayant des maîtres incontestés en la matière pour semer le trouble et le chaos. Elles s’accompagnent souvent de la perfidie de vastes campagnes de propagande, orchestrées par des concepteurs qui ne sont pas très regardants à la dépense…

La note est salée (540 millions de dollars), mais le but suprême visé méritait bien, semble-t-il, une telle gabegie financière cautionnée et payée par le Pentagone entre 2006 et 2011 : des clips anti-Al Qaïda et une série de reportages truqués, réalisés de manière à tromper leur monde en les présentant comme des "productions de télévisions arabes", auraient piégé tous ceux qui les ont visionnés sur le Net, selon les révélations d’un collectif britannique de journalistes d’investigation.

Les fins limiers du Bureau of Investigative Journalism (BIJ), une ONG basée à Londres spécialisée dans la réalisation d'enquêtes journalistiques, affirment en effet que Washington a confié à la sulfureuse agence de communication et de relations publiques Bell Pottinger, connue pour travailler avec toutes sortes de régimes (Syrie, Biélorussie, Sri Lanka…), la juteuse mission (soit 120 millions de dollars par an) de mettre en scène de fausses vidéos portant la signature d’Al-Qaida.

Ce contrat prohibitif pour son commanditaire, l’armée américaine, et des plus lucratifs pour l’agence Bell  Pottinger, a été conclu en pleine guerre d’Irak, comme l’a assuré un ancien salarié de l’entreprise, le vidéaste Martin Wells, qui a dévoilé les coulisses de cette campagne en eaux troubles dont "The Daily Beast" et le "Sunday Time » se sont fait l’écho dimanche.

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« L'Irak était un eldorado pour les agences de communication : selon l'enquête, plus de 40 sociétés étaient rémunérées pour de la production de vidéos, de sondages, de placements médias. Bell Pottinger avait elle-même commencé à travailler en Irak dès mars 2004, une poignée de mois après l'invasion américaine, pour produire de façon très officielle des contenus promouvant la tenue d'élections démocratiques », a rapporté le BIJ.

Témoin de poids, Martin Wells a exposé au grand jour la partie occulte ou encore « sensible » de cette propagande pernicieuse, en soutenant que la société Bell Pottinger qui a employé jusqu’à 300 personnes – Britanniques et Irakiens – en Irak, s’est acquittée de sa mission consistant à manipuler l’opinion contre un ennemi désigné à prix d’or. L’effort de guerre américain est à ce prix, sans limites à bien des égards.

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