Loin d’intérioriser le deuil qui l’a frappée, Jeannette Bougrab, l’ex-créature de la Sarkozie, présidente éphémère de la défunte HALDE, et ancienne secrétaire d’Etat reléguée au strapontin ministériel de la Jeunesse et de la Vie associative, a fait sensation en jouant la veuve éplorée de Charb sous les feux des projecteurs, tenant là un premier rôle providentiel qui a volé la vedette aux familles cruellement éprouvées des 12 victimes des tueurs de Charlie Hebdo, dont la douleur indicible, comme toutes les grandes douleurs, a été, elle, muette.
Préférant la lumière aveuglante de la surmédiatisation à l’ombre du repli recueilli en mémoire à « l’être aimé » – évocation posthume de sa relation avec Charb qui en a surpris plus d’un de par leur antagonisme politique a priori irréconciliable – Jeannette Bougrab a écumé les plateaux de télévision sans retenue, les yeux larmoyants et la voix chevrotante, jusqu’à avoir séché toutes ses larmes, qui ont dû certainement faire pleurer dans les chaumières, pour en venir à l’essentiel de son grand retour sur la scène publique : fustiger la lutte contre l’islamophobie et livrer à la vindicte tous ceux qui se dressent contre ce fléau du racisme institutionnalisé, en pointant un doigt accusateur vers les Indigènes de la République et les Indivisibles, accusés nommément d’avoir la mort de la rédaction de Charlie Hebdo sur la conscience. Rien de moins, et l’on se dit alors Eurêka, car tout s’éclaire !!
"Je pense qu’il y a une responsabilité", a-t-elle insisté entre deux postures accablées surjouées, citant notamment les "Y’a Bon Awards", avant de lâcher sans sangloter : "Les Indigènes de la République sont coupables (…) ils ont accusé plusieurs fois Charlie Hebdo d’islamophobie". A croire qu’elle a répété son numéro de censeur avec Caroline Fourest, qui, de son côté, égale à elle-même, clamait au même moment à qui voulait l’entendre : "Ceux qui dénoncent l’islamophobie ont armé le bras des assassins." Quelle extraordinaire répartition des rôles dans la vaste machination ambiante, dont on imagine aisément que ce sont toujours les mêmes qui tirent les ficelles avec une indécence crasse !
Si Jeannette Bougrab a fait illusion devant des médias pleins de compassion, il n’en a pas été de même du côté de la famille de « son amour », alias Charb, dont le frère vient d’opposer un démenti cinglant à sa relation intime divulguée sans pudeur devant toutes les caméras et à tous les micros, à travers un communiqué qui l’a renvoyée à un rôle de figuration : "Nous démentons formellement l'engagement relationnel de Charb avec Jeannette Bougrab", a déclaré ce dernier à l'AFP, en indiquant s'exprimer au nom du père et de la mère du dessinateur. "La famille ne veut plus que Jeannette Bougrab s'exprime au sujet de Charb dans les médias de quelque manière que ce soit", a-t-il ajouté, avant d'enfoncer le clou : "Nous demandons de respecter le deuil de la famille."
"Ils l'ont quelque part, tué une seconde fois en faisant ça", a aussitôt rétorqué Jeannette Bougrab, qui a décidément l’accusation de meurtre facile, déterminée à interpréter son rôle de composition jusqu’au bout, en jouant sur la corde sensible et sur plusieurs tableaux…
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