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François Hollande en Algérie : une visite sous le signe de la mémoire et des investissements

Le tapis rouge, le rituel des poignées de main avec son homologue Bouteflika, un protocole réglé comme du papier à musique, les crépitements des flashes, les questions pressantes des médias, mais aussi une bonne quinzaine de parapheurs attendaient François Hollande, hier, à Alger, au premier jour d’une visite officielle jugée très importante des deux côtés de la méditerranée.

L’imposante délégation qui accompagne le président de la France exsangue – près de 200 personnes, dont neuf ministres, une douzaine de responsables politiques, une quarantaine d'hommes d'affaires, des écrivains, des artistes avec en guest star le comédien né en Algérie Kad Merad, sans oublier une centaine de journalistes – est un signe qui ne trompe pas : il est à l’aune des enjeux économiques prometteurs qui sont à la clé de cette renconte au sommet. Autant dire qu'en ces temps de disette et de délocalisations, de telles perspectives incitent à traverser la Belle Bleue et à resserrer les liens avec l'Algérie…

Imprégnés de la très forte et non moins sensible dimension mémorielle, les premiers pas de François Hollande sur le sol algérien ne peuvent se permettre aucun faux pas politique, et c’est sur le terrain de la recherche et de la proclamation de la vérité, et non sur celui miné de la repentance, qu’il s’est clairement positionné : "Il y a une vérité à dire sur le passé et il y a surtout une volonté à prononcer pour l'avenir", a-t-il déclaré, tout en plaidant pour un "partenariat stratégique d'égal à égal" entre Paris et Alger.

Ce déplacement capital que le président français a qualifié de "nécessaire", marquant le "temps d’un nouvel âge" entre les deux pays, 50 après l’Independance algérienne, est tourné vers l’avenir, à travers la signature d’une demi-douzaine d’accords industriels. Primordial, celui conclu avec Renault, après trois ans d'âpres négociations, scelle l’association de la marque au losange avec l'entreprise publique Société nationale des véhicules industriels (SNVI), pour construire une usine près d'Oran qui devrait produire d'ici 2014 près de 25 000 Symbol, dérivée de la Clio.

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Sous bonne escorte industrielle, une trentaine de chefs d’entreprise français lui emboîtant le pas, dont notamment Stéphane Richard (France Telecom), Pierre Mongin (RATP), Patrick Kron (Alstom), Jean Louis Chaussade (Suez Environnement), Bruno Lafont (Lafarge) et Jacques Saadé (CMA CGM), François Hollande s’apprête également à signer une dizaine d'accords de coopération culturelle, scientifique ou technique, mais de moindre envergure.

Lors de sa conférence de presse, François Hollande a évoqué les sentiments ambivalents qui l’ont animé au sujet de ce voyage, à la fois attendu avec impatience et "redouté" :  il "était attendu parce que c'est le premier que je fais comme président de la République, parce que c'est le premier dans cette région, parce que c'est un voyage qui vient en 2012, à un moment forcément symbolique, 50 ans après l'indépendance de l'Algérie", a-t-il indiqué devant un parterre de journalistes.

"Il y aura donc une déclaration d'amitié et de coopération, c'était la meilleure formule (…) ce document sera suivi par un autre qui est le document cadre du partenariat, qui est un programme de travail sur cinq ans dans les domaines économiques, financiers, culturels, agricoles et même de défense", a-t-il précisé.

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