Cette fin d’année, à une date encore inconnue, verra le tapis rouge algérien se dérouler sous les pieds de François Hollande, dans le cadre d’une rencontre au sommet qui devrait sceller un « partenariat stratégique » entre les deux rives méditerranéennes, liées par un lourd passé colonial, toujours aussi sensible en Algérie et tabou en France. Preuve en est, les pitoyables bras d'honneur de Gérard Longuet et Gilbert Collard qui déshonorent la patrie qu'ils prétendent servir passionnément.
Les gouvernements se succèdent, mais la France de tous bords redoute toujours autant d’accomplir un devoir de mémoire aux airs de repentance qui susciterait un tonnerre d’indignations national, notamment parmi les inconsolables d'un temps révolu, celui de l'Algérie française.
En cette année de Cinquantenaire de l’Indépendance algérienne, et après le premier signal fort envoyé par François Hollande qui aura, au moins, reconnu l’effroyable massacre de la « nuit oubliée » du 17 octobre 1961 à Paris, le ministre algérien des Moudjahidines, Mohamed Cherif Abbas, a déclaré, ce mardi 30 octobre, que les Algériens attendent "une reconnaissance franche des crimes perpétrés à leur encontre par le colonialisme français", mais sans aller jusqu’à exiger une impossible contrition à laquelle s’est récemment opposée Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères.
Le ton est à la reconnaissance franche, sans langue de bois et autres faux-semblants diplomatiques, en vue de tourner la page de manière lucide, juste et apaisée des deux côtés. Ainsi, dans un entretien à l’agence APS, le ministre algérien a indiqué qu’au "regard des crimes perpétrés par ce colonisateur contre un peuple sans défense et compte tenu de leur impact dans l’esprit même des générations qui n’ont pas vécu cette période, sachant que tout un chacun connaît les affres subies par notre peuple du fait de la torture, des mutilations et de la destruction, les Algériens veulent une reconnaissance franche des crimes perpétrés à leur encontre", a souligné Mohamed Cherif.
Le 8 mai dernier, le président algérien Abdelaziz Bouteflika appelait à l’apaisement des mémoires, affirmant que seule une lecture objective de l’Histoire permettrait aux deux pays de cicatriser les blessures d’un passé commun douloureux.
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