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Enseignement de la langue arabe : clarifications et mises au point

La langue arabe ne peut pas être considérée comme une langue « rare » puisqu’elle est parlée par plus de 250 millions d’individus à travers le monde et qu’elle est la langue officielle de plus de vingt pays. Elle est aussi une langue internationale reconnue comme telle par les Nations Unies. Aujourd’hui elle est devenue une langue de communication au travers de ses chaînes de télévision, de ses radios et de ses journaux.

Récemment, Mohammed Bakri dressait un constat alarmant de la situation de l’enseignement de la langue arabe dans les établissements secondaires en France[1]. Selon lui, « seulement 6.178 élèves apprennent l’arabe dans le secondaire en 2009, soit 1% des effectifs, selon le ministère ». Mohammed Bakri ajoutait que « seulement 217 établissements proposent un enseignement d’arabe en 2010-2011, avec seulement 218 professeurs, alors que le Capes d’arabe a été supprimé en 2011 ».

Ces chiffres montrent une absence totale de volonté de développer l’enseignement de la langue arabe de la part de l’Éducation nationale française alors qu’une réelle demande existe en faveur de l’apprentissage de cette langue. Cette absence de volonté résulte d’un héritage historique colonial qui a toujours cherché à étouffer l’identité culturelle des peuples arabes qui s’exprime principalement au travers de cette langue comme ce fut le cas hier dans les colonies françaises du Maghreb notamment.

Toutefois, en raison d’une très forte demande et du développement d’un dense réseau associatif visant à répondre aux demandes d’apprentissage de la langue arabe, l’État français s’intéresse de plus près à l’enseignement de cette langue. Cependant, cet intérêt repose sur de « mauvaises raisons » puisqu’il s’agit avant tout de contrer le travail d’enseignement et de diffusion de la langue arabe effectué par les associations depuis des années. En effet, différents acteurs font planer le doute sur l’enseignement de la langue arabe développé par ces associations qui, pour centaines, nourriraient de « sombres desseins ».

Évidemment leurs propos ne s’appuient sur aucun élément concret  mais cherchent uniquement à stigmatiser le travail des acteurs associatifs qui enseignent et diffusent la langue arabe. Pour ces gens, l’enseignement de la langue arabe ne doit pas être développé dans l’enseignement secondaire français pour promouvoir la connaissance d’une langue et d’une culture mais avant tout  pour « contrôler » et « maitriser » des populations musulmanes considérées comme potentiellement dangereuses.

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Au-delà de ces sous-entendus stigmatisants, cet article rapporte des propos d’un orientaliste défraichi particulièrement tendancieux à l’encontre des Arabes et des musulmans. En effet, pour l’orientaliste Luc Deheuvels l’arabe «  pâtit aussi de « l’image brouillée » qu’il véhicule « entre barbus et femmes voilées » ». Ces propos réducteurs et particulièrement insultants à l’égard des musulman-es cherchent à masquer les politiques étatiques françaises visant à limiter l’enseignement de la langue arabe et à dédouaner les orientalistes incompétents qui, à l’image de Monsieur Deheuvels, ont été totalement incapables de défendre l’enseignement de cette langue en France.

N’ayant que faire de ces sous-entendus grossiers, nous continuerons notre patient travail d’enseignement et de diffusion de la langue arabe afin de faire mieux connaitre une langue et une culture à un public avide de savoir. Contrairement à ce que certains insinuent nos intentions et nos pratiques sont claires et nous n’avons absolument rien à cacher en ce qui concerne notre activité d’enseignement de la langue arabe. Cet enseignement est d’ailleurs ouvert à tous sans distinction d’appartenance religieuse ou d’origine culturelle.

Le Centre culturel Tawhid de St-Denis


[1] Mohammed Bakri, « Apprentissage de l'arabe: l'école à la traîne »,  Libération, 03/02.2011, URL : http://www.liberation.fr/societe/01012317779-apprentissage-de-l-arabe-l-ecole-a-la-traine

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