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Du rififi à Charlie Hebdo au sujet du magot…

La formule magique « Je suis Charlie », véritable sésame qui ouvre toutes les portes de la République à des défenseurs de la liberté d’expression jugés au-dessus de tout soupçon, tout en remplissant en un rien de temps les caisses vides, ou presque, du journal satirique du même nom, semble avoir du plomb dans l’aile…

En effet, le fameux slogan ultra-consensuel ne fait déjà plus recette (la ruée vers les kiosques du 14 janvier ne s’est pas produite une seconde fois ; les 7 millions de lecteurs solidaires auraient-ils juré qu'on ne les y prendrait plus ?!!), et comble de l’ironie, c’est au sein même du magazine qui aura exploité le précieux filon jusqu’à ses premiers signes d’épuisement, qu’il y a du rififi dans l’air. A cause de quoi ? De divergences éditoriales ? Non, pas du tout, mais plutôt à cause du grisbi, comme aurait rétorqué Audiard, sur un ton persifleur !!

"Le journaliste Laurent Léger a annoncé mercredi en conférence de rédaction avoir créé un collectif pour ouvrir des négociations sur une répartition égalitaire du capital", a-t-on appris par la voix de l’un des avocats du journal, représentant de la direction. Un collectif composé notamment de l’urgentiste Patrick Pelloux, ce médecin chroniqueur de Charlie Hebdo, qui a volontiers quitté sa blouse blanche et l’ombre pour la lumière des plateaux de télévision où il a fait sensation, tantôt l’air larmoyant, tantôt l'air arrogant d'un donneur de leçons, ainsi que du dessinateur Luz.

Il est à noter que Charlie Hebdo est détenu actuellement à 40% par les parents de Charb, à 40% par le dessinateur Riss, blessé à l'épaule et promu directeur, et  à 20% par Eric Portheault, co-gérant.

Après la petite musique entêtante « Je suis Charlie », c’est au gros couac sonore « Touche pas au grisbi » que nos oreilles doivent désormais s’habituer, puisque les survivants de l’attentat qui a décimé l’équipe de rédaction s’étripent, par avocats interposés, pour avoir droit à une part égale du gâteau ou du magot, Charlie Hebdo ayant amassé près de 30 millions d’euros depuis la tragédie, soit une somme suffisamment faramineuse pour attiser bien des convoitises et écourter prématurément la période de deuil…

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Ainsi, dans un mail très révélateur du climat explosif ambiant, un des dessinateurs ne l’a pas envoyé dire aux membres du collectif qui revendiquent leur part du butin, leur reprochant de "parler de son argent" (en référence à Charb) alors que les "asticots ont même pas fini de le bouffer". Et d’enfoncer le clou de manière acerbe : "Les actions de Charb s'envoleront pas si c'est ça qui vous inquiète, Riss partira pas avec la caisse sous son bras et Eric Portheault n’a pas ouvert de compte en Suisse."

« Je suis Charlie », oui, mais à condition d’en palper un peu, telle est la jolie morale de l’histoire…

 

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