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Des islamophobes, armes au poing, sèment la terreur dans une ville du Texas

Armés jusqu’aux dents, les regards haineux filtrant au-dessus de leurs foulards opaques et même sous leurs lunettes de soleil noires, arpentant crânement le parvis de la mosquée locale emmitouflés dans leurs treillis militaires, des slogans racistes plein la bouche et les visages crispés par des sourires carnassiers, les nervis d’un groupuscule anti-islam, électrisés par les attentats de Paris, ont fait récemment trembler la ville texane d’Irving.

Ces ultras du nationalisme et islamophobes prêts à en découdre ont non seulement terrorisé leurs concitoyens, dont les musulmans au premier chef, au cours d’une manifestation des plus houleuses, sous leurs bannières hostiles à l’accueil des réfugiés syriens et appelant à « Stopper l’islamisation de l’Amérique », mais ils se sont également autorisés à publier sur Facebook leur propre « liste noire » des sympathisants de la cause musulmane ou « islamique ».

Autant dire des pestiférés à marquer au fer rouge et à livrer à la vindicte populaire, à défaut de pouvoir les pendre haut et court, coupables d’avoir soutenu la création d’un «  tribunal de la charia » selon ces fous furieux nostalgiques du Far West, de ses expéditions punitives, et de ses règlements de comptes à OK Corral…

Alia Salem, le très estimé directeur du CAIR de Dallas/Forth Worth, l’association phare de défense des droits civiques des musulmans américains, n’en revient toujours pas de figurer en tête de liste, découvrant, effrayé, que son adresse, ses coordonnées personnelles et autres détails sur sa famille ont été ainsi divulgués sur le mastodonte des réseaux sociaux, au mépris de la loi en vigueur. Ce dernier craint désormais pour sa sécurité et celle des siens, et c'est à coup d'articles de loi qu'il a lancé la contre-offensive contre ceux qui défilent la main sur la gâchette, menaçant de faire parler les armes.

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Retranchée dans sa tour d’ivoire, la mairesse d’Irving, Beth Van Duyne, n’a pas pu, quant à elle, rester longtemps sourde à la clameur de protestation qui grondait sous ses fenêtres, se voyant contrainte de prendre publiquement ses distances avec le groupuscule islamophobe dont elle avait cautionné le rassemblement, armes au poing, sans la moindre réserve.

Devant la rare inconséquence du premier magistrat de la cité, ce sont plus de 250 administrés d’Irving, de toutes confessions et origines, qui ont décidé de répondre aux redoutables fauteurs de troubles et à leur manifestation fracassante, en organisant samedi dernier une grande « Marche pour la paix » dont le lieu de départ s’imposait : le Centre islamique local.

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