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Texas : les musulmans, sous le choc de l’assassinat de Nabra Hassanen, créent des cours d’auto-défense pour les femmes

Dans une Amérique épouvantée par la mort insoutenable de Nabra Hassanen – une lycéenne voilée d’origine bangladaise résidant en Virginie, enlevée au sortir de la mosquée, en plein Ramadan, avant d’être battue à mort par son bourreau, le Salvadorien Darwin Martinez Torres – comment ne pas craindre le pire à chaque coin de rue quand on est une femme musulmane facilement identifiable à son hijab ?

Nabra Hassanen
Nabra Hassanen, sauvagement assassinée le 18 juin dernier

Face à une islamophobie, lâche et sauvage, qui s’abat sur les victimes expiatoires que sont les musulmanes voilées, poussant l’horreur jusqu’à supplicier récemment une malheureuse jeune fille qui avait la vie devant elle, la peur paralysante s’est emparée des Américaines dont l’islamité visible en fait désormais des proies toutes désignées dès qu’elles mettent le pied dehors.
Au Texas, la fin tragique de l’adolescente a provoqué un violent électrochoc parmi la communauté musulmane, à tel point que l’idée de créer des formations d’auto-défense dédiées à la gent féminine a germé dans les esprits, faisant rapidement consensus.
« L’assassinat effroyable de Nabra Hassanen a causé un très grand choc au sein de notre communauté, à travers tout le pays. Les actes islamophobes se multiplient ici, en Amérique, et ils sont de plus en plus violents. Ce meurtre atroce nous a glacé le sang », a confié encore sous le coup de l’émotion Altamshali Hirani, le président du Conseil du culte musulman.
Celui-ci se fait le fervent promoteur des cours de self-défense censés redonner confiance aux femmes musulmanes, jeunes et moins jeunes, tout en leur ouvrant les yeux sur le fait qu’elles ont non seulement le droit de se défendre face à des assaillants déterminés à nuire, mais qu’elles en ont aussi la capacité.
Pour que vaquer à leurs occupations quotidiennes, en dehors de chez elles,  ne s’apparente pas à une aventure périlleuse de tous les instants, dans la jungle du monde extérieur, l’Association des étudiants musulmans du Texas, en étroite collaboration avec plusieurs mosquées et organisations locales, a travaillé d’arrache-pied afin d’inaugurer, samedi 15 juillet, les premières cessions gratuites de formation sur les tatamis.
Bouleversée par l’assassinat de la jeune Nabra, Sidrah Shah, une étudiante voilée poursuivant son cursus universitaire à Austin, n’a pas été la dernière à s’inscrire à ces cours inédits dont elle espère qu’ils dissiperont son sentiment prégnant d’insécurité, à mesure qu’ils lui enseigneront comment s’extraire des griffes d’agresseurs à la force décuplée par la haine.
« Les crimes haineux commis contre les musulmans, et en particulier contre les femmes musulmanes, n’ont cessé d’augmenter. Nous vivons dans un monde dangereux », se désole-t-elle, en insistant sur le fait que sa petite taille la rend particulièrement vulnérable dans l’infiniment grand de l’espace public.
Alors que l’initiative, dont il a été l’un des principaux artisans, est déjà couronnée de succès en terme de participation, Altamshali Hirani se réjouit d’avoir réussi un joli doublé en déclenchant une vraie prise de conscience chez les autorités locales quant à la recrudescence de l’islamophobie violente.
C’est bien la première fois de sa vie que le président du Conseil du culte musulman du Texas est heureux de crouler sous les appels téléphoniques, car ils sont annonciateurs de la volonté politique de créer des synergies avec la communauté musulmane sur le plan de la prévention, du traitement et de l’éradication d’un fléau du racisme contemporain.
 

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