C’est sans doute le point d’orgue de son remarquable travail, quasi sacerdotal, de gardien de la mémoire, la grande exposition intitulée « Ces Résistants oubliés », qui ouvrira ses portes au public du 4 mars au 3 avril 2023, à Saint-Chamond (Loire), n’aurait jamais pu voir le jour sans la précieuse contribution de Kamel Mouellef.
Depuis plusieurs années, sans jamais céder au découragement, cet arrière-petit-fils d’un tirailleur algérien mort au front en 1918 n’a eu de cesse d’exhumer des oubliettes de l’Histoire des héros méconnus de la Seconde Guerre mondiale. Des héros issus des colonies françaises, dont les noms (Malika Eugénie Djendi, Mohamed Belhaffaf, Chérif Mécheri, Abdelkader Mesli, Djaafar Khemdoudi…) ne figurent pas dans les manuels scolaires, et encore moins dans le roman national.
Leurs noms, leurs visages, leurs parcours, comme leurs actes de bravoure ou leur mort au champ d’honneur, fusillés ou encore ayant succombé sous la torture, dans l’enfer concentrationnaire nazi, ne sont pas gravés dans la mémoire collective.
« Il y a eu une volonté d’étouffement, une réécriture de l’histoire. Je veux montrer le rôle joué par ces combattants courageux que la France n’a pas le droit d’oublier », insiste Kamel Mouellef, tout en se réjouissant que la petite flamme vacillante de la mémoire soit très prochainement ravivée à Saint-Chamond, grâce à l’exposition qui va mettre en lumière de beaux portraits de femmes et d’hommes, tous plus valeureux et inspirants les uns que les autres, qui se sont dressés contre le nazisme, au péril de leur vie. (voir notre vidéo en hommage aux Héros oubliés de la Résistance française ci-dessous)
De magnifiques personnages dont les trajectoires exceptionnelles forcent l’admiration de tous, et auxquels « le talent de Brahim Zennaf a donné vie et âme », ainsi que le souligne Kamel Mouellef.
Venez nombreux découvrir l’exposition « Ces Résistants oubliés »
MJC de Saint-Chamond, du 4 mars au 3 avril 2023
Pour de plus amples informations : 04.77.31.71.15
A l’approche de l’inauguration de cette exposition, nous vous invitons à voir ou revoir notre vidéo rendant hommage à ces Héros maghrébins, si injustement oubliés, de la Résistance française.
Oui, il y a les résistants oubliés. Dans ma région, dans ma localité, on a encore le souvenir de résistants Noirs qu’on nommait Sénégalais, mais c’était peut-être une dénomination générique s’agissant de Noirs Africains conscrits par la France, qui se sont trouvé désemparés après la défaite. On n’a pas pourvu à leur rappatriement, ils comptaient peu pour le nouveau gouvernement du maréchal. Ils étaient nécessairement résistants, parce qu’étant Noirs, selon le logiciel Allemand Hitlérien, ils n’étaient même pas éligibles à la déportation de travail, s’ils étaient pris, on les exécutait, on les tuait directement. Ils vivaient cachés, dans les forêts de Normandie, survivant comme ils pouvaient, travaillant clandestinement dans des fermes de résistants, mais ils ne pouvaient aller en ville pour n’être pas vus d’Allemands. Pas moyen de regagner leurs pays, ils résistaient, ce n’était pas vraiment un choix. Certains ont-ils survécu à l’occupation, les a-t-on recensés, leur a-t-on consacré des ouvrages, des études? J’ignore. Je tiens ce phénomène par transmission verbale de vieilles personnes d’ici, elles-mêmes à présent disparues.
Croissant de lune.