Alors que la fin tragique de Samuel Paty continuait de hanter les consciences, et quelques heures avant que la France ne rende un ultime hommage vibrant au défunt professeur devenu le « visage de la République », la mosquée Nur El-Muhamadi, la plus ancienne de Bordeaux, était pour la deuxième fois en l’espace d’une semaine odieusement vandalisée.
Moins de huit jours après avoir été la cible d’une première série de dégradations – « Ni dieu, ni maître, ni proxo ni mari » avait été notamment tagué sur sa façade – la consternation d’Abdelaziz Manaa, le vice-président des lieux, n’en a été que plus grande hier matin, mercredi 21 octobre, en découvrant, aux premières lueurs de l’aube, le triste spectacle de la nouvelle profanation de son enceinte sacrée.
Dans l’épaisseur de la nuit du 20 au 21 octobre, les vitres de la mosquée Nur El-Muhamadi ont été brisées et ses murs souillés par l’inscription outrageante « Mahomet = Lâche », accompagnée de croix de Lorraine et celtes, en guise de signature…
Bordeaux : vitres cassées, tags, insultes… une mosquée visée deux fois en une semaine [Premium🔑] par @denislherm https://t.co/0DSqOPJHhI pic.twitter.com/JDBOFPcFxJ
— Sud Ouest (@sudouest) October 21, 2020
Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, a immédiatement fait part de son indignation
Des actes de vandalisme inacceptables et scandaleux qui sont une insulte aux valeurs de la République en ce jour d'hommage national.https://t.co/icTkuw50t3
— Pierre HURMIC (@PierreHurmic) October 21, 2020
Pendant que la France entière s’inclinait devant la mémoire de Samuel Paty, à Bordeaux mais aussi à Béziers, la peur de représailles vengeresses gagnait inexorablement les rangs des fidèles. La cité bitteroise où des appels à « cramer la mosquée locale » avaient, le 17 octobre, soit au lendemain du meurtre barbare de l’enseignant de Conflans-Sainte-Honorine, suscité une effervescence malsaine sur la Toile et l’effroi de la communauté musulmane locale.
« Des menaces ou des actes de violence ont visé les mosquées de Béziers et de Bordeaux, j’ai demandé aux préfets des départements concernés de protéger ces lieux de culte », a assuré sur Twitter Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Cultes, non sans avoir préalablement condamné des actes et menaces « inqualifiables sur le sol de la République ».
Des menaces ou des actes de violence ont visé les mosquées de Béziers et de Bordeaux, j’ai demandé aux Préfets des départements concernés de protéger ces lieux de culte. De tels actes sont inacceptables sur le sol de la République.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) October 21, 2020
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