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Australie : le Dr Rana Gunul choisit de porter le voile face à la recrudescence de l’islamophobie

Il y a un an presque jour pour jour, Rana Gunul se fondait dans la masse sous les cieux australiens ensoleillés mais où grondait, de plus en plus perceptiblement, l’orage nationaliste, rien ne la distinguant de ses consoeurs médecins, si ce n’est son anxiété grandissante face à l’expression désinhibée de l’islamophobie et à la violence de ses passages à l’acte, notamment contre ses coreligionnaires voilées, qui allaient provoquer en elle un déclic et renforcer son sentiment d’appartenance à sa communauté de foi et de cœur.

Un an plus tard, le Dr Rana Gunul ne passe plus inaperçue à Rockhampton, cette localité du Queensland où elle vit et soigne ses patients avec une passion inchangée pour son beau métier, apparaissant sereine et apaisée sous le voile qu’elle arbore fièrement. Celle-ci ne craint ni de revêtir le couvre-chef honni par excellence et objet d’agressions sauvages, ni d’aller à contre-courant de celles qui refusent de le porter ou le laissent dans l’armoire par peur de discriminations ou de représailles.

"Je voulais être identifiée comme musulmane depuis longtemps, et ce besoin est devenu une urgence au fil des mois, notamment face à la multiplications des actes islamophobes. J’ai toujours voulu porter le voile, mais il fallait qu’un déclic se produise en moi, et je dois dire que la montée en flèche de l’islamophobie ici, en Australie, suite aux atrocités commises par le soi-disant Etat islamique, a été cet élément déclencheur", a expliqué une Rana Gunul visiblement métamorphosée, mais restant la professionnelle en blouse blanche rigoureuse et dévouée à ses malades, de toutes origines et confessions, qu’elle a toujours été.

Lorsque sa décision de porter le hijab s’est imposée à elle comme une nécessité impérieuse, des questions cruciales n’ont cessé de la tourmenter, au point d’être une véritable source d’inquiétude : comment allaient réagir ses patients, allaient-ils lui renouveler leur confiance, allaient-ils continuer de la respecter, allaient-ils la conserver en médecin conseil et de famille ?

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"Je pense que lorsque vous prenez les bonnes décisions, celles qui vous conviennent et vous rendent meilleurs, cela se voit, vous irradiez en quelque sorte et, alors, ce que vous pensiez être des problèmes insurmontables finissent par se solutionner tout naturellement. De toute façon, on ne peut pas se débarrasser de son identité, et je n’ai jamais éprouvé de rancœur ou de haine envers quiconque", a précisé le Dr Ranal Gunul en insistant sur les valeurs humanistes et "100% pacifiques" de l’islam, tout en déplorant la diabolisation outrancière des médias, ainsi que la banalisation de l’ignorance, dans laquelle il est de bon ton de se complaire en Occident.

"Nous ne demandons qu’à expliquer, qu’à éclairer nos concitoyens sur la quintessence de l’islam, expurgée de la désinformation insidieuse et délétère", a clamé Rana Gunul en guise de conclusion de son interview avec le journal local The Daily Mercury. C'est résolument positive et confiante qu'elle aborde l’avenir, aussi incertain et hasardeux soit-il, sous son voile protecteur qui a raffermi ses convictions profondes tout en faisant d'elle une Australienne désormais à part, sur une terre riche de sa pluralité mais minée par le racisme anti-musulmans.

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