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Abdelkrim Branine, l’auteur du roman «Le Petit Sultan», accuse Canal + et Amazon de plagiat

« Il y a trop de similitudes, trop de ressemblances.» Ce cri d’indignation, qui jette un gros pavé dans la mare des fictions 100% originales créées par Canal + et des longs métrages diffusés sur Amazon Prime, émane de l’écrivain et journaliste Abdelkrim Branine, après avoir visionné la série « La Fièvre » et le film « Numéro 10 ».

Pour l’auteur bien inspiré du « Petit Sultan », paru en 2022 aux éditions Zellig – un premier roman social très réussi qui entraîne le lecteur dans l’univers du football, dont il connaît parfaitement les arcanes, sur les pas de son héros franco-algérien, le jeune et talentueux Yougerten Mokrani, mais dont la portée dépasse très largement les vertes pelouses – le doute n’est pas permis : il est victime d’un double plagiat !

Dans un entretien accordé au site Watson, Abdelkrim Branine qui, dans une vie antérieure, occupa la fonction de rédacteur en chef de la radio Beur FM, l’affirme, atterré :

« Nous avons relevé plus d’une vingtaine de similitudes entre “Numéro 10” et mon roman “Le Petit Sultan”».

Et d’en citer cinq parmi les plus édifiantes recensées dans la « mise en demeure pour contrefaçon de droit d’auteur » qu’il a adressée, le 14 février, par l’entremise de son avocat, à Marvelous Productions, le producteur de «Numéro 10» :

  • Un faux titre du journal L’Equipe, «Le Petit Prince», est très proche du titre du roman, «Le Petit Sultan» ;
  • Le personnage principal, Ousmane, binational franco-sénégalais dans le film, Yougerten, binational franco-algérien dans le roman, est trahi par un très proche ;
  • Un compte attribué à la fachosphère cible Ousmane à travers son père. Dans le roman, la fachosphère cible le héros avec des termes et des méthodes très proches ;
  • Le père d’Ousmane raconte sa rancœur envers la France, le racisme subi. Dans le roman, le père du héros évoque son passé à travers les humiliations subies par son père et d’autres ouvriers maghrébins.
  • Une arrestation musclée par la police à la suite d’un malentendu à propos de la voiture qu’ils conduisent, comme pour le personnage du roman et ses coéquipiers. On retrouve les mêmes sentiments de frustration des policiers face à un footballeur millionnaire. Etc.

Alors que Canal +, qui ne fait pour l’heure l’objet d’aucune procédure de la part d’Abdelkrim Branine, se mure dans le silence, l’article de Watson précise : « De leur côté, les producteurs de Marvelous Productions, ex-patrons de Pathé, du très lourd dans le cinéma français, se défendent de toute «contrefaçon» ou «reprise» du livre «Le Petit Sultan», dont ils affirment n’avoir pas eu connaissance. Ils assimilent les «prétendues reprises» énumérées par le romancier et son éditeur Zellige à des «éléments généraux » que ces derniers «ne sauraient s’approprier».

Leur argument principal est celui de la date de dépôt du scénario de «Numéro 10» à la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, l’organisme qui garantit la propriété intellectuelle des œuvres: le 16 septembre 2019. Le livre paraît deux ans et demi plus tard.

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Abdelkrim Branine objecte: « Cet argument est contestable. En effet, de mon côté, j’ai fini mon livre fin 2018 et je l’ai envoyé en janvier 2019 à une quarantaine de maisons d’édition, dont Albin Michel et Flammarion. Il est tout à fait possible et plausible que les producteurs de “Numéro 10” aient eu connaissance du contenu du manuscrit que j’avais adressé à de très nombreux éditeurs.»

Derrière le cri d’indignation que pousse l’auteur blessé de l’oeuvre romanesque, saisissante de réalisme, « Le Petit Sultan », se mêle très perceptiblement son cri du coeur : « Je veux qu’on accorde à mon livre la place qu’il mérite. Ce roman, “Le Petit Sultan”, est l’aboutissement d’une expertise développée depuis le début des années 2000. Je refuse de voir des personnes qui n’ont aucune expertise dans ces sujets s’approprier mon travail ».

Un excellent travail, une peinture sociale passionnante née sous une plume féconde, dont la rédaction Oumma vous avez recommandé et vous recommande plus que jamais la lecture.

« Le Petit Sultan », un roman social dans l’univers du football à découvrir absolument !

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