Sadiq Khan, le maire fraîchement intronisé de Londres dont l’islamité n’a laissé personne indifférent, ne s’honore pas d’être l’exception qui confirme la règle aux yeux d’un Donald Trump qui a ravalé son arrogance, mais pas ses sarcasmes, pour le féliciter dans les colonnes du New York Times de sa victoire éclatante.
Cet éloge aux inflexions « trumpiennes » si trompeuses, loin d’endormir la méfiance du nouvel édile des rives de la Tamise, l’a au contraire réveillée, ce dernier refusant d’endosser le rôle du musulman dit « modéré ou éclairé » pour mieux faire le jeu sournois du populiste américain.
Après l’avoir traité « d’ignorant » sur CNN, Sadiq Khan a choisi la chaîne NBC pour lancer à Donald Trump une invitation à caractère très pédagogique, dont on ignore encore quel accueil celui-ci lui réservera : il se propose en effet « d’éduquer » le tribun fielleux, lors d’une escale londonienne où les préjugés islamophobes, alimentés à des fins bassement électoralistes, ne seront pas les bienvenus, et seront même balayés d’un revers de main.
« Je veux que Donald Trump vienne à Londres pour que je puisse lui expliquer de vive voix combien je suis à l’aise avec les valeurs libérales occidentales, mais aussi pour le présenter à des centaines de milliers de citoyens britanniques de confession musulmane dont l’amour et la loyauté envers leur pays ne peuvent être remis en cause », s’est-il exclamé, avant d’enfoncer le clou : « Je veux éduquer Donald Trump et lui prouver que l’on peut être musulman et occidental, sans qu'il y ait la moindre incompatibilité ».
A peine s’est-il vu remettre les clés de Londres, cette cité phare du Vieux Continent et place forte de la finance islamique en Occident (de quoi faire trembler ou enrager Trump ! ), que Sadiq Khan joue déjà les porte-parole des musulmans malgré lui, et envisage de traverser l’Atlantique pour entreprendre une tournée américaine avant un 8 novembre fatidique. Une date cruciale, à laquelle les Américains seront convoqués aux urnes pour choisir entre Hillary Clinton et Donald Trump, soit entre la peste et le choléra…
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