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USA : la « no-fly list » a interdit d’entrée un américain musulman

Sa classification obscure peut frapper à tout moment, fichant et « blacklistant » à tout-va, souvent abusivement, malencontreusement, en oubliant même de retirer des noms de personnalités décédées, tel feu Saddam Hussein, la très mystérieuse liste de surveillance anti-terroriste aux Etats-Unis continue d'agir tapie dans l’ombre et de manière kafkaïenne.

Répertoriant un million de noms, dont 50 000, étiquetés indésirables, sont interdits de vol, la « no-fly list », qui n’a cessé de s’allonger depuis l'attentat avorté sur un vol Amsterdam-Detroit en décembre 2009, a récemment ressurgi, condamnant à l’impossible retour au pays Saadiq Long, un vétéran de l’air américain, de confession musulmane, installé au Qatar.

Natif de l’Oklahoma, cet afro-américain de 43 ans, qui a servi loyalement pendant 10 ans dans l’US Air Force, souhaitait se rendre au chevet de sa mère souffrant d’une grave insuffisance cardiaque, sa dernière visite remontant à 2001. C’est la veille de son départ que la terrible sanction est tombée,  le plongeant dans la stupeur et le désarroi : son nom figurait, à son insu, dans la « no-fly list », une marque au fer rouge qui brisait à jamais son rêve de serrer sa mère dans ses bras.

Après avoir bataillé pendant plus de six mois, bloqué au Qatar, pour comprendre les motifs qui ont incité l’administration américaine à le ranger dans cette liste noire, arguant de son innocence, rien n’y a fait, le veto américain était irrévocable.

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Il aura fallu toute la force de persuasion des représentants musulmans de l’Oklahoma affiliés au  Conseil des Relations américano-islamiques (CAIR) pour faire revenir les services de renseignement à de meilleurs sentiments, et démêler un imbroglio politico-juridiciaire sans fondement.

"Je ne comprends pas comment le gouvernement a pu me priver du jour au lendemain  de mon droit de voyager, sans même me tenir informé", a déclaré, très affecté, Saadiq Long, qui était attendu sur le sol américain le 19 novembre dernier. Ses soutiens très actifs du CAIR se sont réjouis de cet heureux dénouement : "Nous nous félicitons de l'évolution positive dans ce cas précis et nous espérons que M. Long, à l'avenir, ne sera pas confronté à de nouvelles difficultés bureaucratiques quand il retournera dans son pays natal", a déclaré le directeur exécutif Adam Soltani.

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