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Les musulmans américains déplorent les promesses non tenues d’Obama au sujet de Guantanamo

A peine est-il reconduit dans le prestigieux bureau ovale que déjà Barack Obama, le président qui assurait se démarquer de l’impérialisme Bushien, déçoit cruellement les musulmans américains en rompant sa belle promesse de fermer l’enfer pénitentiaire de Guantanamo, aux confins méridionaux de Cuba.

Une promesse électoraliste qu’il n’avait pas honorée lors de son premier mandat, et qu’il respectera d’autant moins maintenant qu’une nouvelle loi, portant son sceau présidentiel depuis la semaine dernière, entérine l'ouverture de la base navale américaine tristement célèbre et autorise que l’arbitraire y perdure, en légalisant les emprisonnements illimités dès que plane le moindre soupçon de terrorisme.

"Il est décevant de voir le président une fois de plus se laisser imposer le diktat du Congrès, qui a maintes fois manœuvré pour empêcher la fermeture de Guantanamo", a vivement déploré l’influente association du Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) via un communiqué de presse.

En apposant son paraphe sur l’Acte d’autorisation de Défense nationale de 2013, Barack Obama cautionne officiellement la poursuite de la détention militaire et sans inculpation de certains individus suspectés de terrorisme. Ce dernier a ainsi réduit à néant tous les efforts menés conjointement par le CAIR et des organisations des droits de l’Homme, au cours des deux derniers mois, pour le convaincre de s’opposer à ce projet de loi.

Loin de se laisser abattre, les responsables du CAIR entendent repartir de plus belle dans les prochains mois afin d’obliger Obama à tenir ses engagements et faire revenir le Congrès à la raison : "Au cours de l’année, le CAIR ne manquera pas d’exhorter le Congrès et le président à travailler ensemble pour traiter d’urgence la question relative à la détention illimitée et à la prison de Guantanamo Bay, qui remettent gravement en cause le statut d’état de droit de notre pays et ternissent considérablement notre réputation internationale", ont-ils écrit.

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Autre point noir de cette nouvelle loi, « le profilage des musulmans », très décrié, n’est nullement remis en question, ce qui n’est pas de nature à rassurer les dirigeants musulmans des principales associations américaines : "A ce stade, nous sommes convaincus que le maintien de cette disposition inique renforcera la discrimination, déjà accrue, contre les Américains d’origine arabe, les musulmans américains, tout en multipliant les délits de faciès, soit un résultat catastrophique", a condamné Abed Ayoud, représentant du Comité arabo-américain anti-discrimination.

Appliquée en réaction aux attentats du 11 septembre, la loi anti-terroriste « Patriot Act » que l’on doit à l’ère Bushienne de sinistre mémoire s’est abattue sur les américains musulmans et arabes, de manière implacable et souvent aveugle, laissant des séquelles béantes. En 2011, alors que l’Obamania s’essoufflait, le président du renouveau s’illustrait surtout par un changement dans la continuité en prorogeant le Patriot Act pour quatre ans, donnant ainsi son feu vert à une politique anti-terroriste très controversée.

Les paroles s’envolent, les écrits restent, les promesses de campagne s'évanouissent à l'épreuve du pouvoir, les projets de loi sont gravés dans le marbre, et l’inquiétude des musulmans américains, loin d’être apaisée par la réélection d’Obama, ne cesse de grandir.

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