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Sonny Bill Williams, la star du rugby néo-zélandais, dénonce une croisade islamophobe contre la construction d’une mosquée

Solide comme un roc et vertébré par de fortes convictions, Sonny Bill Williams, la superstar du rugby néo-zélandais, n’est pas seulement un colosse du ballon ovale, auréolé de son passé glorieux au sein des All Blacks…

Ayant la foi en Allah pour épine dorsale, le plus célèbre converti à l’islam de la lointaine Nouvelle-Zélande s’est tout naturellement imposé comme le pilier de la communauté musulmane et le rassembleur de tout un peuple, au lendemain de l’effroyable massacre islamophobe de Christchurch (51 fidèles abattus froidement) qui plongea son pays dans l’effroi et le deuil.

Leader sur le terrain de ses exploits, Sonny Bill Williams l’est aussi en dehors des stades. Son charisme, sa popularité et son inclination pour l’islam, révélée au grand jour, en font une personnalité en tout point fascinante, que l’on écoute avec attention, religieusement ou pas, et vers laquelle tous les micros se tendent.

Remerciant Dieu chaque jour de l’éclairer de Sa Lumière, l’athlète pieux et engagé se sent investi, depuis la tragédie de Christchurch, d’une grande responsabilité envers ses coreligionnaires. Il considère qu’il est désormais de son devoir de s’ériger en porte-parole des musulmans, quel que soit l’endroit du monde où sa passion inaltérable pour le rugby l’emmènera, en l’occurrence en Australie.

Sonny Bill Williams au chevet d’un rescapé de Christchurch

C’est sous les cieux peu cléments de la banlieue de Sydney, où s’amoncellent les noirs nuages de la haine, que Sonny Bill Williams, la nouvelle recrue de choix des Roosters, fait actuellement parler de lui. Il a, en effet, lancé la contre-attaque médiatique contre les farouches opposants à l’implantation d’une mosquée, la première de Carlton, si longtemps espérée par de nombreux fidèles.

On peut compter sur l’ancien milieu de terrain des mythiques All Blacks pour mener une riposte offensive contre ses nouveaux adversaires clairement identifiés : « les semeurs de peurs et de haine », dont il dénonce vigoureusement les actes de vandalisme intolérables commis sur le chantier de construction.

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Très préoccupé par la résurgence du racisme anti-musulmans et ses conséquences désastreuses sur la coexistence paisible et harmonieuse qu’il appelle de ses voeux, Sonny Bill Williams a tiré la sonnette d’alarme sur Instagram, en publiant une photo de lui prise devant la mosquée en travaux, à côté d’un panneau dont le libellé est explicitement hostile : « Nous disons NON à cinq prières par jour, 365 jours par an, c’est trop».

« Le racisme est bel et bien vivant à Carlton, Sydney », a-t-il vivement déploré sur les réseaux sociaux, avant de rétorquer de manière cinglante aux islamophobes qui troublent la quiétude des lieux : « Si Dieu le veut, nous prierons 365 JOURS, 5 FOIS PAR JOUR, dans notre nouvelle mosquée très bientôt. Que le Très-Haut éradique le racisme de notre société. »

Derrière le rugbyman à la stature imposante se cache un homme humble, bon et doux, qui a fini par fendre l’armure devant les médias australiens.

Visiblement affecté par cette croisade islamophobe fiévreuse, il s’est d’abord indigné : « Il y a des milliers de familles musulmanes qui vivent à Carlton et dans ses environs, et nous n’avons pas d’endroit où aller pour adorer Dieu. Pourtant, la communauté musulmane y est présente depuis les années 1950. Elle mérite bien, au même titre que les autres communautés de croyants, de pouvoir se recueillir dignement ».

Mais c’est étreint par l’émotion qu’il a conclu sa conférence de presse, en prônant le vivre-ensemble : « Plus il y a de lieux de culte, d’églises, de synagogues, de mosquées dans la région, plus ça me rend heureux, parce que je sais que les gens y apprennent la bonne morale et l’éthique ».

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