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Une semaine en Cisjordanie

22 août : neuf prisonniers palestiniens poursuivent leur grève de la faim pour protester contre leur détention administrative. Rappelons que parallèlement au système carcéral « normal », Israël utilise une mesure adoptée par les Britanniques au temps de leur mandat sur la Palestine : une détention pendant six mois sans inculpation ni jugement, renouvelable indéfiniment et sans que l’avocat puisse visiter le détenu. Parmi les neuf grévistes de la faim, deux le sont depuis 40 jours. Actuellement, 550 Palestiniens sont en détention administrative.

23 août : depuis septembre 2020, le gouvernement israélien a décidé de ne plus rendre aux familles les corps des Palestiniens tués dans des affrontements avec les forces de l’ordre. Ainsi, sur les quatre Palestiniens tués, le 14 août, par l’armée israélienne au camp de réfugiés de Jénine, les corps de deux d’entre eux ont été retenus tandis que deux autres, âgés de 19 et 21 ans, ont été rendus à leur famille.

Le 23 août encore, la police de l’Autorité palestinienne a réprimé une manifestation à Ramallah en protestation contre l’assassinat, le 25 juin, par cette même police, de Nizar Banat, un virulent opposant à l’Autorité palestinienne dont il dénonçait la corruption ; Nizar Banat a été battu à mort.

24 août : dans le camp de réfugiés de Balata, le plus grand camp de la Cisjordanie, l’armée israélienne est entrée à la recherche d’un suspect. Entendant des coups de feu, Imad Hashash, 15 ans, est monté sur le toit de sa maison pour voir ce qui se passait ; il a été tué d’une balle dans la tête par un soldat israélien le considérant comme suspect.

Le 24 août encore, des dizaines de colons extrémistes ont pénétré sur l’esplanade des Mosquées grâce à la protection de la police israélienne ; ils ont profané la mosquée Al-Aqsa en exécutant leurs rituels à haute voix alors que, selon l’accord conclu en juin 1967, les Juifs n’ont pas le droit de prier sur le Lieu Saint de l’islam. Cette fois, il semble qu’il n’y ait pas eu de blessés palestiniens.

25 août : les 12 500 habitants du village de Beita, au nord de la Cisjordanie, à 13 km de Naplouse, continuent leur combat pour qu’on ne leur vole pas leurs terres. Au début de mai dernier, une cinquantaine de familles de colons s’installaient avec des caravanes, sans autorisation des autorités israéliennes, au sommet d’une colline dominant Beita. La riposte des villageois fut exemplaire. Femmes et enfants, jeunes et vieux, tous se mobilisèrent avec une stratégie originale : empêcher les colons de dormir ; c’est la « déstabilisation nocturne ».

Ils brûlent de vieux pneus, allument des feux d’artifice, lancent des pierres, chantent et pointent des lasers sur les soldats. Finalement, au début juillet, les colons sont partis mais le prix à payer a été lourd : 4 morts dont un avocat de 42 ans, un instituteur de 28 ans, un jeune de 15 ans et homme de 38 ans tué d’une balle en pleine poitrine ; quant aux blessés, ils se comptent par centaines. On peut se demander si, pour « maintenir l’ordre », il est nécessaire de tirer dans la poitrine ou dans la tête… La bataille n’est pas finie : l’armée s’est établie sur la colline jusqu’à ce que le gouvernement statue sur la propriété des terres convoitées par les colons.

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26 août : dans le quartier de Silwan, au sud de la mosquée Al-Aqsa, la municipalité de Jérusalem a imposé la destruction d’une maison en construction sous le prétexte que son propriétaire n’avait pas de permis de construire. Or on sait que les Palestiniens n’obtiennent quasiment jamais de permis de construire. A Silwan, d’autres maisons ont déjà été détruites et à Jérusalem, des centaines d’autres sont menacées. Depuis le début de l’année 2021, 474 bâtiments palestiniens ont été détruits en Cisjordanie. La plupart du temps, les Palestiniens sont obligés de détruire eux-mêmes leurs maisons pour ne pas avoir à payer leur destruction.

Le 26 août encore,  dans la colonie de Homesh censée être évacuée et ouverte depuis longtemps aux Palestiniens, un jeune Palestinien de 15 ans, Tareq Zubeidi, a été molesté par des colons. Il a été menotté, battu et suspendu à un arbre pendant plus de deux heures.

27 août : Anhar Al-Dik a été arrêtée le 8 mars alors qu’elle était enceinte de trois mois. Elle est toujours en prison et son accouchement doit se faire par césarienne. Va-t-elle accoucher en prison et menottée comme cela est arrivé à d’autres Palestiniennes ? Des manifestations pour sa libération ont lieu un peu partout en Palestine.

Le 27 août encore, la Commission des Affaires des prisonniers et ex-prisonniers a révélé que les forces israéliennes ont arrêté 130 Palestiniennes depuis le début de l’année, principalement à Jérusalem.

28 août : le prisonnier Raed Al-Saadi, 51 ans, est entré ce jour dans sa 33e année dans les prisons israéliennes. Il est le plus vieux détenu palestinien. Selon un rapport de la commission des Affaires des prisonniers et ex-prisonniers palestiniens et des ONG dont Addameer, il y avait, au 30 juin dernier, 4 850 détenus dont 41 femmes et 225 enfants, indépendamment des détenus administratifs. Certains prisonniers sont des députés du Conseil législatif palestinien, détenus pour leurs opinions politiques parce qu’affiliés ou proches du Hamas.

Sources : RFI, Haaretz, AFPS, Chroniquepalestine, L’Orient le Jour.

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