La presse continue d’être prise pour cible par l’armée israélienne, que ce soit à Gaza ou en Cisjordanie, où les brutales attaques des deux dernières semaines ont fait beaucoup de blessé·es parmi les journalistes.
Depuis le début de la guerre génocidaire menée par Israël à l’encontre du peuple palestinien, 164 journalistes ont été assassiné·es à Gaza, et 1 en Cisjordanie. 104 autres ont été arrêté·es, dont 54 sont encore en captivité.
L’Agence Média Palestine s’est entretenue avec Shuruq As’ad, porte-parole du syndicat des journalistes palestiniens (PJS), qui rapporte un redoublement de la violence à l’égard des journalistes en Cisjordanie ces deux dernières semaines, notamment à Jénine, Tulkarem et Tubas, mais aussi à Hébron.
« Certain·es ont été blessé·es, d’autres ont été attaqués par des bulldozers… C’est une situation vraiment dangereuse, et la presse est directement ciblée », rapporte-t-elle.
Le PJS fait état de graves incidents liés à des tirs directs contre les équipes de presse en Cisjordanie, dans le but de les intimider pour qu’ils et elles s’éloignent des lieux et de les empêcher de couvrir les crimes de l’armée israélienne contre les Palestinien-nes.
62 attaques ont été reportées en août, contre 10 en juillet, témoignant d’une augmentation très inquiétante. Ces attaques ont fait au moins 4 blessés, et à 3 reprises des balles réelles ont atteint les caméras des journalistes.
Le mois d’août dernier a également été marqué par une augmentation significative de l’usage excessif de gaz lacrymogènes toxiques, visant 36 journalistes en Cisjordanie, dont certains ont dû être hospitalisés en raison de graves suffocations.
Le PJS fait également état de 153 cas d’agressions physiques et verbales et de violations diverses des droits des journalistes, allant de l’intimidation à la destruction du matériel, en passant par l’interdiction de voyager et les menaces.
Alors que l’accès à Gaza est toujours interdit à la presse internationale, 8 journalistes y ont été assassiné·es au mois d’août. Si les journalistes extérieurs revendiquent leur droit de se rendre sur place pour informer, les journalistes palestinien·es bloqué·es dans Gaza ne bénéficient pour leur part d’aucune protection, et voient leurs installations bombardées ainsi que leurs familles mises en danger.
Dans un territoire sous blocus dont les accès sont limités par Israël ainsi que par l’Egypte, avec un accès extrêmement réduit à l’électricité et aux moyens de communication, les travailleurs de la presse à Gaza sont empêchés de transmettre à l’extérieur ce qu’ils voient et entendent.
99 journalistes palestinien·nes ont été arrêté·es depuis octobre dernier, principalement en Cisjordanie. Le nombre de journalistes arrêté·es à Gaza pourrait être plus important, quand au moins deux sont porté·es disparu·es, mais les informations sont difficiles à obtenir et à vérifier, Israël ne fournissant aucune information sur ses détenu·es. Ces deux journalistes font partie des 8 500 personnes portées disparues, selon le Croissant rouge.
Soutenir les journalistes
Shuruq As’ad nous annonce avec fierté l’ouverture prochaine du 3eme centre de soutien pour les journalistes avec l’aide de la fédération internationale des journalistes (IFJ), pour apporter une aide aux professionnels de la presse, dont beaucoup ont vu leur matériel détruit, et leur fournir un accès à l’électricité et à internet stables. Un premier avait été ouvert à Khan Younis puis à Deir el-Balah, le dernier sera situé dans l’enceinte de l’Hôpital Baptiste de la ville de Gaza.
PJS et IFJ travaillent ensemble depuis de nombreuses années pour protéger les journalistes en Palestine. Les deux organismes travaillent ensemble à réunir des preuves afin de porter dossier de plainte à porter à la Cour Pénale Internationale, démontrant le caractére systématique des attaques à l’encontre des travailleur·euses de la presse en Palestine.
« Depuis des mois, la Fédération internationale des journalistes dispose de preuves que l’armée israélienne a délibérément pris pour cible des journalistes, et certaines de ces affaires font actuellement l’objet d’un dossier de plainte devant la Cour pénale internationale (CPI). Le 20 mai 2024, le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé que des mandats d’arrêt soient délivrés à l’encontre de dirigeants d’Israël et du Hamas – dont le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, et son ministre de la défense, Yoav Gallant – pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. », déclarait un communiqué de l’IFJ en juin dernier.
L’ONG Reporter Sans Frontières (RSF), de son côté, a déposé depuis le 7 octobre trois plaintes à la Cour Pénale Internationale contre Israël pour « crimes de guerre commis contre des journalistes », en octobre, en décembre puis en mai derniers. Dans un communiqué, l’ONG a également annoncer avoir mobilisé 100 000 euros d’aide d’urgence pour le journalisme à Gaza. Grâce à son partenaire local, ARIJ plus de 250 journalistes qui travaillent depuis Gaza pour des médias internationaux et locaux ont ainsi pu avoir accès à des équipements professionnels et une assistance humanitaire.
“Les journalistes de Gaza sont confrontés à des défis sans précédent. Ils couvrent une guerre qu’ils vivent eux-mêmes. Ils ont subi d’immenses pertes, mais continuent à travailler dans ces conditions désastreuses.
Si nous ne pouvons pas changer complètement leur réalité, nous pouvons leur fournir l’équipement dont ils ont besoin pour continuer à informer, et ce grâce à RSF et avec l’équipe de l’agence de production palestinienne Media Town présente sur le terrain avec nous.
Ces journalistes sont nos collègues et ils sont la seule fenêtre du monde sur Gaza. Notre soutien va au-delà de la fourniture d’équipement ; il leur donne les moyens de poursuivre un travail crucial”, déclare Hoda Osman, rédactrice en chef de ARIJ et responsable du programme.
Qui va mener une enquête honnête, impartiale et rapide………….c’est Israël !
L’humanité creuse sa propre tombe de déchéance ! Tant que des dirigeants inhumains auront le contrôle d’instances internationales ne servant que leurs intérêts, la situation n’évoluera guère dans le bon sens.
Le peuple palestinien et toutes les victimes humanitaires ne peuvent hélas compter que sur très peu de pays occidentaux, les autres étant préoccupés que par leurs intérêts économico-politiques. La plupart d’entre eux sont des anciens pays coloniaux qui ont un savoir-faire en la matière très développé. Entre colonisateurs-exterminateurs, on se comprend……