La découverte est fascinante et n’en finit pas de subjuguer l’Université de Birmingham, de l’autre côté de la Manche, qui en mesure d’autant plus l’inestimable valeur que ce véritable trésor était enfoui dans sa bibliothèque depuis près d’un siècle, dormant, à l’abri des regards et de la curiosité scientifique, au milieu d’une collection de livres et documents du Moyen-Orient.
Sortie enfin de sa confidentialité à la faveur du doctorat entrepris par la chercheuse italienne Alba Fedelli, l’une des plus anciennes versions manuscrites du Saint Coran, composée de deux fragments de parchemin vieux de 1 370 ans au moins, selon une datation effectuée au carbone 14, et sur lesquels les sourates 18 à 20 calligraphiées à l'encre en Hijazi, (un style calligraphique arabe précoce et remontant à des temps immémoriaux), sont encore lisibles, a été exhumée des étagères où sa rareté traversait le temps sans rayonner au grand jour.
Détenteurs de ce joyau sans le savoir, les responsables de l’Université de Birmingham ont révélé mercredi leur belle trouvaille qui, après analyse minutieuse et d’après des résultats estimés fiables à 95,4%, aurait été écrite du temps du Prophète (saws), moins de deux décennies après sa disparition, entre 568 et 645 de notre ère.
"Il est tout à fait plausible que la personne qui a écrit les mots sur le parchemin ait connu le prophète Muhammad, ou l’ait entendu prier, voire même, ce qui paraît encore plus incroyable, l’ait côtoyé personnellement. Ces écrits nous ramènent bien à la période même de la fondation de l’islam", a déclaré, enthousiaste, David Thomas, un professeur émérite de l’Université de Birmingham.
"L'analyse montre qu'il y a une forte probabilité que l'animal, dont provient la peau du parchemin, vivait du temps du prophète ou peu de temps après", a poursuivi ce fin spécialiste de l’histoire du christianisme et de l’islam, en précisant que l’animal en question pourrait être une chèvre ou un mouton, plutôt qu’un chameau. "Ces fragments sont très proches du Coran d'aujourd'hui, le texte ayant subi peu de modifications", a-t-il également précisé.
Du côté de la communauté musulmane de Birmingham, l’annonce de cette découverte quasi miraculeuse s’est répercutée à la vitesse de l’éclair, suscitant une grande émotion mêlée de joie que le président de la mosquée centrale de Birmingham, Muhammad Afzal, a été le premier à exprimer : "C'est très émouvant. Tous les musulmans du monde aimeraient avoir la chance de voir ce manuscrit", a-t-il confié, en ignorant au moment où il prenait la parole publiquement que son vœu le plus cher serait exaucé.
En effet, ces deux précieux fragments du Noble Coran ont à jamais quitté l’ombre pour la lumière, et seront exposés au sein de l'Université de Birmingham du 2 au 25 octobre prochain.
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