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Retour sur le documentaire “Algérie, mon amour”

“Algérie, mon amour”  soulève des questions qu’il est nécessaire de creuser

Dans le film documentaire « Algérie mon amour » réalisé par Mustapha Kessous, Anis, Mehdi, Sonia, Athmane et Hania ont exprimé les problèmes politiques et sociaux de la société algérienne tels qu’ils les vivaient et les pensaient. C’est aux Algériens de creuser les sujets abordés, d’approfondir les questions posées et poser d’autres questions ou, s’ils le souhaitent, de les poser autrement et de donner d’autres avis.

Mais les Algériens ont préféré prétendre que les jeunes ne les représentaient pas.  Pourtant, les problèmes qu’ils ont abordés nous les connaissons tous. Ils ne les ont pas inventés. Ceux qui ne boivent pas ne peuvent pas prétendre qu’ils ne savent pas qu’il y a des hommes et des femmes qui boivent en Algérie. Selon le journal TSA, les Algériens ont consommé 27O millions de litres d’alcool en 2017.

Les hommes ne peuvent pas nier que le code de la famille est injuste et humiliant pour les femmes.  Ce qui est dramatique c’est cette Algérie qui devient hystérique dès lors qu’on aborde le problème du code de la famille. Pourtant, soit elle (tient l’Algérie est une femme) abroge ce code et elle pourra être moderne, soit elle le maintient et elle restera archaïque.  Soit les Algériens acceptent l’égalité entre les hommes et les femmes et ils feront un premier pas vers une société plus juste, soit ils vivront éternellement écrasés par l’injustice. Sonia dans le film a très bien exprimé la situation paradoxale de la société algérienne : les Algériens appellent au soutien des femmes, la moitié de la population, pour se débarrasser d’un pouvoir injuste et qui les opprime, mais ne veulent pas les entendre dénoncer le code de la famille parler de l’injustice et de l’oppression qu’eux-mêmes leur infligent.

Les Algériens ne peuvent pas non plus ignorer combien la frustration sexuelle mine profondément leur société. Les agressions sexuelles sont un fléau social qui va des mots qu’on entend dans tous les coins de rues aux regards obscènes quand ce n’est pas carrément le viol. Peu importe la manière de laquelle les jeunes se sont exprimés, l’important c’est d’ouvrir le débat sur des questions aussi sensibles et fondamentales.

Quant à la question de la liberté, il suffit d’être attentif aux propos des Algériens pour réaliser qu’ils se plaignent tous d’une société qui les opprime et qui ne leur laisse pas l’espace de liberté individuelle indispensable pour leur épanouissement. Les Algériens aiment la liberté et ils veulent être libres, mais la liberté leur fait peur, notamment quand elle est revendiquée par l’autre.

L’erreur de ceux qui accusent le réalisateur d’avoir dénaturé le mouvement populaire algérien découle d’une conception fausse de la révolution. Ils pensent qu’elle se résume au domaine politique. Ainsi pour eux, en dehors de la démocratie, du droit à l’expression de l’opinion politique, des détenus politiques, aucun autre sujet ne peut avoir de place dans leur mouvement. Ils pensent que la liberté que le peuple revendique ne peut être que politique. En dehors, c’est du libertinage, de l’incroyance et de la désobéissance. C’est le sens du terme liberté dans leur culture traditionnelle.

Aucune révolution n’est uniquement politique. Aucun changement réel ne peut être possible s’il ne touche pas les deux aspects de la société, celui de la politique qui concerne l’État et sa relation avec l’individu et celui de la société qui concerne la relation de l’individu avec l’autre et avec son milieu. L’un ne va pas sans l’autre.

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Comme pour tous les films, tous les livres ou toutes les œuvres d’art les Algériens ne sont pas obligés d’aimer, ou de tout aimer, dans le documentaire. La critique est même indispensable pour approfondir les débats et permettre à d’autres idées d’émerger à condition qu’elle soit saine et constructive.  Les injures, la violence  et la diffamation font avorter toute possibilité d’échange et de débat.

Malheureusement, ce que cette polémique révèle c’est que le peuple à qui on a toujours refusé la parole, à qui on a inlassablement répété : « toi tu ne sais pas ce qui se passe, tu es manipulé par l’étranger », utilise exactement les mêmes phrases et les mêmes accusations :  « Le réalisateur est au service de la France et les jeunes ne savent pas parler ou ont été manipulés ». C’est la scène du père qui violente son enfant car son propre père l’a violenté dans son enfance.

Quand Boumediene était au pouvoir, tout ceux qui avaient un avis différent du sien étaient les « ennemis de la révolution » et une main étrangère les manipulait. Pendant longtemps les Algériens se sont moqués de l’État qui se refugiait derrière cette phrase pour ne pas reconnaître les difficultés sociales, économiques, politiques et culturelles dans lesquelles se débattait le peuple. Aujourd’hui, c’est le peuple qui est en train d’utiliser les mêmes moyens pour ne pas écouter l’avis de l’autre, sa façon de voir et d’analyser la situation ou encore ses revendications

Quant à la véhémence et l’invective des réactions, elles s’expliquent par le fait que consciemment ou inconsciemment les jeunes ont dit que finalement le problème en Algérie n’était pas uniquement la politique mais aussi la société. Celle-ci étouffe l’individu (le manque de liberté) et elle aussi est injuste (le code de la famille). Pour certains Algériens reconnaître une telle réalité, c’est trahir le mouvement populaire. C’est être du côté de l’oppresseur.  Or, en refusant d’écouter la parole de l’autre, ils deviennent eux-mêmes des oppresseurs.

Les jeunes ont cassé les tabous d’une société qui se ment à elle-même. Ce qui explique la phrase : « Ils ne me représentent pas » qui signifie : « moi, je suis vertueux, chaste, je ne bois pas d’alcool, je suis un bon musulman ou une bonne musulmane et je parle l’arabe ». Tout le monde sait très bien que ce n’est pas la réalité, mais ce n’est pas grave, l’essentiel est de ne pas le dire. C’est ce qu’a toujours fait l’État algérien. Pour lui, l’Algérie est arabe et uniquement musulmane. C’est ce qu’ont toujours recommandé les docteurs de l’islam. Le Libanais Mohamed Hassan al-Amine affirme à ce propos que « l’athéisme n’est pas puni par la charia, ce qui est puni c’est le fait de l’exprimer ».

L’Algérie ne peut pas sortir de la crise dans laquelle elle se bat depuis l’indépendance, ni soigner ses maux, sans regarder ses problèmes dans les yeux, sans les analyser, les discuter et chercher à les expliquer. C’est la première étape pour une réflexion sérieuse sur les solutions à envisager.

Razika Adnani

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24 commentaires

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  1. Une mise au point à cheyenne12
    c’est bien ce que je pensais vous faites une lecture très simpliste de vos contradicteurs et donc plein de contre sens.
    La « fixation sur le sexe » comme vous dites, c’est dans le film de Kessous (que vous avez l’air d’apprécier) qu’on la retrouve ; étant donné la place qu’il lui donne dans son « reportage » Algérie mon amour et aussi dans les allusions de Foulan auquel j’ai répondu.
    En matière de frustration, ne projetez vos insatisfactions refoulées sur les autres. Arrêtez avec votre psychanalyse de bazar ! Vos réactions épidermiques dès qu’on évoque cette question, nous renseigne surtout sur vos troubles.
    Pour ma part je ne faisais qu’analyser le biais de ces films, de ces écrits et de ces réactions qui font de cette question leur préoccupation centrale.
    On attribue à Camus cette fameuse phrase : « mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde ». Pardonnez-moi si j’ai réveillé vos vieux démons en nommant et en mettant exergue les obsessions de tous ces gens et les vôtres à l’évidence.
    Pour ce qui concerne la liberté, vous ne l’imaginez que comme une déesse (conception païenne) devant laquelle on doit être en adoration et donc devant laquelle toutes les autres valeurs doivent s’effacer.
    Je ne pense pas qu’il existe 50 000 libertés, mais il y a bien des façons différentes de l’imaginer et de l’exercer en fonction de son contexte culturelle.
    A l’évidence vous ne pouvez concevoir que tous les êtres, qu’ils soient occidentaux ou orientaux, sont prisonniers de leurs représentations mentales – formatées par leurs croyances et leur histoire … – qui fondent leur conception du monde.
    Mais pour vous, l’approche occidentale de la liberté individuelle est un horizon indépassable que vous voulez imposer (inconsciemment sans doute) au reste du monde.
    Selon vous les algériens et les autres peuples ne seront des êtres aboutis que lorsqu’ils auront vos schémas mentaux et intériorisé cette « merveilleuse » conception de la liberté individuelle. Vous les imaginez heureux quand Ils seront enfin des clones d’occidentaux et débarrassés de leur carcan islamique ; des aliénés qui auront renoncé à leurs valeurs en somme.
    Les algériens ont été très nombreux à avoir répondu, à vous et à Kessous, sur les réseaux sociaux. Et j’avoue avoir été rassuré par ces réactions (même si certaines étaient excessives) parce que j’en ai déduit que les défenses immunitaires de ce peuple sont encore très vaillantes.
    C’est cette réaction que madame Adnani a déplorée. Et si je partage son souhait de voir évoluer certaines dispositions du droit algérien (code la famille par exemple), je suis cependant sûre de ne pas vouloir vivre dans la société idéale rêvée par vous et par cette dame.
    Considérez donc ce que le perspicace intervenant Croissant de lune a relevé dans sa fiche Wikipédia. Cette dame déclare qu’il « faut plutôt éviter d’employer la formule ‘Salam aleikoum » et précise : « Ça illustre la très grande difficulté de séparer la langue arabe de l’islam ».
    En résumé, l’islam étant leur boussole tant que leur langue ne sera pas profane nous ne pourrons pas les lobotomiser.
    Waouh !!! Rien que ça !
    Pour terminer ! Outre les frustrations que vous nous dévoilez (y’a qu’à lire le nombre de fois où vous utilisé le mot sexe), vous avez un problème avec la lecture.
    En effet voilà qu’après m’avoir mal lu vous me répondez : « Vous estimez qu’il y a une valeur supérieure, à vos yeux ».
    Ben dit donc ! Je ne suis pas sorti de l’auberge, mais je vais comme même essayer.
    Vous n’avez, manifestement, pas compris que je faisais une allusion ironique à l’abject propos de Jules Ferry qui déclarait : ” Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures.”
    Voilà…voilà. Comme écrivait Jean Rostand : « Je contredit par impatience, et j’acquiesce par lassitude ». J’étais donc, sans doute, impatient de prêter un coup de main à mes frère algériens et votre esprit obtus m’a filé le bourdon et la lassitude me gagne, donc…

  2. Les étrangers natifs d’Algérie ou dont les lointains ancêtres auraient été algériens sont toujours ceux qui se croient avoir la mission “civilisatrice” de philosopher sur la société algérienne qu’ils n’ont jamais côtoyé ni connu…La société algérienne authentique n’est connue que de ses véritables enfants.

  3. Assalamou ‘alaïkoum, @ Razika Adnani, je dépose plus bas votre lien Wikipédia que n’importe qui peut trouver, un peu pour situer comme on doit toujours le faire de chacun, d’où il parle. On y aprendra par exemple que vous êtes réservée sur l’enseignement de la langue Arabe en France voire critique des simples salutations en Arabe ou tirées de l’Arabe. On y aprendra aussi que vous avez participé aux universités populaires de Caen sur le thème “Penser l’Islam”, pourtant vous n’avez pas été capable de corriger certaines erreurs navrantes qui se trouvent dans le livre que Michel Onfray qui a viré fâcho délibéré maintenant a publié sous ce titre.
    Mais avant cela, s’agissant de cet article, vous suggérez qu’il n’y a pas de révolution strictement politique, très bien, alors les grandes révolutions qui ont fait naître des puissances étaient des révolutions sociétales à vous entendre, eh bien non. Laissez les Algériens et autres accéder à la Liberté au singulier, et donc à la puissance puisque pas de Liberté sans puissance, et quand l’embourgeoisement résultera un jour de cette puissance restaurée, on aura tout le loisir de vacquer à vos petites libertés individuelles. La France, l’Amérique, la Chine ont-elles gagné en puissance avec vos chères petites libertés ou en acquérant de la force, par le travail productif, en quoi aidez-vous l’homme Algérien ou la femme Algérienne d’aujourd’hui à se protéger et à se nourrir, trouve-t-on la force nécessaire et suffisante à cela dans ce que vous produisez, c’est-à-dire que des mots? Moi je vois que les peuples accèdent à la Liberté, c’est-à-dire à la force autre nom de la Liberté, et qu’ils perdent progressivement la Liberté quand ils accèdent à cette multiplicité de petits droits et petites libertés qui font vos délices. Quelle est la nation qui a cru en force avec vos libertés sexuelles, citez-en une seule? Vous n’en trouverez pas parce que” ça n’existe pas, vous ne dites pas la vérité aux Algériens et autres en suggérant la centralité de vos petites libertés individuelles et évolutions sociétales lesquelles à vous entendre devraient préluder à l’émancipation collective, vous noyez les Algériens et autres qui ont besoin de force collective autre nom de la Liberté dans des accessoires sociétaux hors de saison et hors de portée, parce qu’effectivement ce sont des choses de peuples bourgeois.
    Madame, servez mieux votre pays et votre peuple et faites en sorte de rendre obsolète le contenu de votre fiche chez Wikipédia que voici,
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Razika_Adnani
    Croissant de lune.

  4. Paradoxalement ce sont les jeunes franco-algeriens qui ne connaissent leur pays d’origine qu’a travers l’equipe national qui en parlent le plus. Ils ignorent juste que la jeunesse algérienne dans une large proportion aspire à quitter l’Algerie pour un pays occidental (de préférence la France ou le Canada). Que cherchent-ils à fuir ? Ou de quoi rêvent-ils dans cet occident décadent ?
    Poser la question c’est déjà y repondre.
    Très bon article par ailleurs.

    • Non Non ! En vous posant cette question vous ne répondez qu’à vos fantasmes
      Ils ne fuient rien et ils ne rêvent pas d’un « paradis » dans lequel les mœurs sont libérées.
      Je crois comprendre que vous pensez (comme Kessous ou Adnani) que c’est parce qu’ils vivent dans un étouffoir moral et qu’ils ont une aspiration au libertinage qu’ils partent loin de chez eux.
      Désolé de vous décevoir mais ce n’est pas l’instinct lubrique qui les fait venir en occident.
      Leur raisons sont bien plus banales. Comme les mexicains vont aux USA et quittent le Mexique où pourtant ils ne « subissent » pas un ordre moral musulman – vous en conviendrez j’en suis sûr – Ils cherchent simplement du boulot.
      Et là on en revient à la vraie motivation de leur colère contre leurs gouvernants, ils veulent juste du travail.
      Essayez de les regarder comme vous regarder des polonais, des roumains, des mexicains et bien d’autres, qui s’expatrient pour se donner les moyens (un peu de fric) de se construire un avenir et fonder une famille.
      Je sais, vous les imaginez en disciples du marquis de Sade. Mais désolé pour vous, l’immense majorité d’entre eux a des préoccupations un peu plus saines.
      Ce sont là,sans doute, des explications trop triviales à votre gout. Et dès qu’il s’agit d’algériens vous ne pouvez, vous empêcher de jouer au psychanalyste. Tant pis ! Pour vous bien sûr !

        • Réponse de « esprit tordu » à esprit simplet.
          Non non ! Je ne vois aucune PERVERSION quand on me parle de liberté. Encore faut-il s’entendre sur le mot liberté.
          En revanche je crois, en effet, déceler une certaine perversion à ne voir (comme Kessous) dans les revendications politiques et sociales des algériens, qu’une vulgaire rébellion contre une morale jugée bigote.
          Et déplorer (comme Adnani) la réaction des algériennes et des algériens, qui ont refusé que l’on réduise leur lutte à une aspiration à la licence sexuelle, me semble au minimum condescendant sinon plein de morgue.
          C’est d’ailleurs très révélateur que ces personnes ne trouvent rien à redire quand on veut confiner la liberté religieuse dans la sphère privée sous certains cieux, mais s’insurgent que d’autres peuples estiment que la liberté sexuelle peut s’exercer dans l’intimité, mais qu’elle n’a pas sa place dans l’espace publique, et que par voie de conséquence ils n’en font pas une revendication collective.
          A chacun ses valeurs ! Mais ils doivent penser que les valeurs c’est comme les civilisations, il y en a une de supérieure.
          Il est pour le coup vraiment MALSAIN et méprisant, que tel des bâillons sonores ils veuillent parler à la place des algériens (ou d’autres peuples) et leur dicter leur priorités.

          • Moi : J’ ai du mal a comprendre votre fixation, sur le sexe, doit on y voir une frustration, due a une éducation religieuse trop rigoriste ?
            Je ne comprends pas non plus, comment s’ entendre sur le mot liberté, ce mot a son sens, c’est tout, il n’ y a pas 50.000 libertés, il y a la liberté, c’est tout, celle qui laisse le choix aux hommes de vivre la vie, qu’ils se choisissent, de penser comme ils veulent .
            Vous estimez qu’il y a une valeur supérieure, a vos yeux, pourquoi pas, mais c’est la votre, et peut être pas celle de vos voisins, alors, si vous voulez, que vos voisins, vous foutent la paix, eh, bien, le plus simple, c’est de le foutre la paix également, la vie, en paix, est une chose simple, pas besoin de croire que vos valeurs sont universelles, ça n’ existe pas, ça, c’est la politique des états dictatoriaux, ce n’est pas la liberté !
            Maintenant, je ne pense pas, que le hirak, ne soit qu’une vulgaire rébellion contre une morale jugée bigote, même si ça en fait partie, je pense que d’ une manière generale, les hommes, quels qui soit, ne se battent pas, pour sortir d’ un carcan politique, pour le remplacer par un carcan religieux .
            Appliquez, ce que vous dites, en l’ occurrence, ” A chacun ses valeurs ! “, c’est beau, quand c’est appliqué !

  5. Paradoxalement ce sont les jeunes franco-algeriens qui ne connaissent leur pays d’origine qu’a travers l’equipe national quand en parlent le plus. Ils ignorent juste que la jeunesse algérienne dans une large proportion aspire à quitter l’Algerie pour un pays occidental (de préférence la France ou le Canada). Que cherchent-ils à fuir ? Ou de quoi rêvent-ils dans cet occident décadent ?

  6. Le souci, c’est cette façon de traiter le peuple algérien comme un peuple primitif déboussolé à cause de ces convictions et ces traditions et qui a besoin des” lumières” de cette auteure pour rejoindre le salut. Elle analyse subjectivement une situation complexe avec un relent de mépris.

  7. Il est heureux que ce peuple s’est soulevé, il n’était que grand temps et sans la moindre goutte de sang, admirable. Comment peut on donner des leçons de la suite à cette révolution quand culturellement on se trouve aux antipodes des algériens, de leur culture, histoire, tradition etc… Ne pas perdre de vue la misère planétaire à tous les niveaux, l’Algérie est un eldorado pour certains peuples encore plus mal traités. Cette manie absolue de ramener toujours la condition des femmes devant les pays arabo musulmans commencent à sentir le trop cuit, honnêtement la ficelle ne prend plus… Pour le reste, les journaux télévisés ont rapporté autant de faits, c’est dire combien le désamour pour l’Algérie transpire de ce reportage.

  8. En caricaturant un peu, les revendications du Hirak, d’après Kessous, ou l’impression que le reportage donne, se focaliseraient en grande partie, outre l’éradication du régime militaire, sur la tolérance sexuelle et la légalisation de l’alcool… un peu réducteur comme analyse politique d’un mouvement populaire hétéroclite et tenace sur l’ensemble du vaste territoire algérien…

  9. Encore une analyse psychologisante qui prolonge la tentative de ce reportage navrant. Non madame Adnani ce n’est pas parce que les algériens sont dans le déni qu’ils se sont insurgés contre cette psychanalyse de bazar. Mais bien parce qu’ils y ont vu une énième attaque contre leur culture et leur valeurs.
    Ayez plus de sagacité ! Ne vous focalisez pas sur les propos des protagonistes du film ; et vous constaterez qu’en filigrane les commanditaires du reportage nous laissent entendre que les algériens étaient plus heureux « au bon temps des colonies ». Message subliminale répété à l’envie jusqu’à la nausée dans tous leur reportages made in France.
    Kessous et tous ces basanés latinisés (expression de Sartre) ne voient même plus le sourire narquois et méprisant de leur maîtres à penser, lorsque ces derniers les flattent en les invitant sur leurs plateaux télé pour mieux les asservir. Quelle misère !

    • Toi tu dois écrire des montagnes de Kabylie ou du désert du Sahara pour être libre et non colonisé. Du haut de ta tour d’ivoire tu as tout compris, tout saisi des manigances du colon blanc.
      Continuez de plonger la tête dans le sable en ignorant les revendications de liberté de la jeunesse. Pourtant il n’y a qu’a voir et constater (bien placé pour le savoir en m’y rendant chaque année) la frustration de cette jeunesse pour s’apercevoir que le colon blanc n’y est pour rien. Tu fais un complexe d’infériorité ou bien une frustration exacerbé de tout ce qui vient de l’occident

      • Rassurez-vous je n’ai pas votre esprit étriqué pour avoir cette obsession du « colon blanc » comme vous dites. Je n’ai pas vos détestations ethniques.
        Mes amis s’appellent, entre autres, Philippe, Damien, Adrien… tout blanc qu’ils sont, je ne vois pas en eux des colons.
        Allez pour essayer de nous sortir de ce débat foireux et de ces accusations stupides, je vais tenter de partager avec vous une analyse historique.
        Je pense, en effet, que c’est les mêmes despotes tyranniques, prédateurs et colonisateurs qui, à la même période à peu près, ont massacré les insurgés d’El Mokrani (basanés ?) et les communards (blancs ?) à Paris. Et pour que les choses soient encore plus claires je vous demande d’imaginer quel bon roman, ça ferait, que l’histoire de Louise Michel rencontrant et tombant amoureuse d’un beau soldat d’El Mokrani en nouvelle Calédonie ; îles où ils furent déportés pour avoir rêvés de liberté et de dignité.
        Au fait ! C’est sans doute trop vous demander, que de ne pas projeter sur les autres vos propres turpitudes et de leurs épargner votre familiarité par ce tutoiement grossier et déplacé.
        Et puis tient tient ! C’est vous qui faites des allusions incompréhensibles sur « les montagnes et le sahara », alors qu’à l’évidence vous n’avez pas encore assimilé tous les codes de la langue Française et que vous ne savez donc pas que la politesse (dans cette langue) vous dicte de vouvoyer les personnes que vous ne connaissez pas.
        Mais devinant le type de personne un peu fruste que vous êtes, Je pressens que votre réponse ne sera pas que familière mais carrément ordurière. Ne vous faites pas ce mal !
        PS : Il ne vous a pas échappé, tout de même, qu’il existe des demeurés pour trouver des aspects positifs à la colonisation et donc que ce n’est pas la paranoïa qui me fait penser qu’il y a bien des nostalgiques du” bon temps des colonies” .

        • Moi : La nostalgie, est un moteur, il y a des nostalgiques, de la période coloniale, comme il y a des nostalgiques, des années noires, et du FIS, mais je pense que la majorité des Algériens, ne plus ni de l’un , ni de l’ autre, simplement de vouloir construire quelque choses de nouveau, qui leur ressemble !

  10. la société algérienne a une culture propre avec ses us et coutumes bien ancres que certains nourris aux mamelles occidentales veulent a tout deconstruire pour pouvoir la manipuler a volonté .pensez-vous honnêtement que les protagonistes du documentaire sont le modèle de la société en question,ils ne font que reprendre les cliches uses fabriques ailleurs.

  11. Le Problème dans ce documentaire n’est pas de parler des soucis des jeunes, mais de focusser toute l’attention sur la vision occidentale de la vie et réduire le rêve algérien à cela. Les revendications des jeunes algériens sont plus grandes et personnellement, je leurs fais confiance. La jeunesse algérienne veut une nation forte à la grandeur du mot ,économique,sociale et juste; à l’image des grandes nations de ce monde et non à leurs âme. Avec une âme algérienne, ni occidentale,ni orientale.
    Aussi, le documentaire donne une version de cette jeunesse, mais il en a d’autres. Des jeunes qui respectent les lois de leur religion qui donne certes une autre interprétation de l’égalité homme-femme mais qui est aussi acceptable que la version occidentale.
    Concernant votre article, il ne s’agit pas d’une analyse objective,mais d’un ralliement total au réalisateur avec en plus une subjectivité émotionnelle .

  12. Le problème est surtout que Moustaha Kessous ne connaît rien à l’Algérie et aux Algériens. Ila fait un film avec son regard d’enfant issu de l’immigration algérienne qui a toujours vécu en France, imprégné d’un regard occidental avec un vernis de pseudo culture algérienne. On voit dans son film tous les biais cognitives de sa démarche et cette vision orientaliste, comme le fait de s’attarder sur cette jeune femme ( technicienne en cinéma), dont la mentalité est à des années lumières de l’immense majorité des Algériennes, ou du jeune homme de 20 ans adepte de “Métal”, dont on voit bien qu’il n’en possède pas les codes à sa façon de singer (en dansant) les pitreries des amoureux de métal en occident. Ce film est une caricature. N’importe qu’elle réalisateur, quelque soit son origine ethnique n’aurait pas fait pire. Quand on fait un film en Algérie, on en le fait ni pour plaire aux occidentaux ni pour retranscrire ses propres fantasmes !

    • dans ces cas là, ça s’appelle une publicité ce que vous décrivez…
      Donc en gros il ne faut jamais critiquer ? Tout va bien en algérie ?
      Il faut y retourner vite fait et quitter la France, ce pays de racistes…

  13. Merci, pour cet article, qui remet les choses a plats. C’est tout a fait le ressenti que j’ ai de la situation. L’ Algérie, est un pays magnifique, mais c’est aussi, un cercueil social, et d’ une manière générale, les plus grand défenseurs du pouvoir, sont les expatriés, allez comprendre pourquoi ?

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