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Qui sont ces jeunes derrière les “djihadistes” ?

Ils sont souvent très jeunes, ont vécu soit une enfance difficile, soit une adolescence accidentée, ou les deux à la fois. Se sentant salis par leurs péchés d’avant, ils sont prêts à se racheter, à se purifier, quitte à ce qu’ils s’effacent eux-mêmes, où qu’ils soient sous l’emprise aliénante d’un gourou pour y parvenir. Ils sont parfois juste atteints dans l’estime de soi, ne supportant pas d’être « un » parmi d’autres, mais préférant tenir le haut de l’affiche, être craints et redoutés… Ils jouent un rôle plus large que leurs épaules, qui les dépasse la plupart du temps, et ils se bercent d’illusions pour « percer » dans ce monde cruel.

Ces histoires qu’ils se racontent à eux-mêmes ne tolèrent pas la banalité, elles puisent leur magie dans un idéal, elles doivent mobiliser et faire rêver. Les narrateurs et ensorceleurs ne manquent pas, ils rôdent sur la toile cybernétique, manipulent ces esprits influençables, au nom d’une lecture de l’Islam qui n’est que lecture et ne s’apprend pas dans nos mosquées, celles-ci étant jugées indignes par ces gourous, parce que construites sur une « terre d’incroyance ».

Pour eux, la félicité n’est pas d’ici, elle se situe dans un temps révolu dont il faut perpétuer les us et coutumes, en s’appropriant ses vocables, quitte à nourrir un anachronisme ridicule. Les prénoms sont remplacés par des Abou untel, pour faire genre, parce que tout se légitime rituellement. Tout,  jusqu’au non-sens, prend sens. Le prophète de l’Islam avait indiqué qu’il n’y aurait plus d’immigration après celle de Médine ? Peu importe, le projet d’une immigration vers une terre et un conflit qu’ils ne maîtrisent pas, mais dont ils voient l’horreur, suffit à les mettre en ordre de bataille. Le Djihad est aux antipodes des abominations qu’ils commettent ? Rien n’y fait, tout imam qui dénonce ce dévoiement de l’islam est aussitôt décrié comme un complice de la conspiration.

L’hypocrisie triomphe, et les manipulations n’en sont que facilitées. Voici dix ans que l’Amérique a semé le chaos en Iraq, avec son lot de massacres, déstabilisant tout un pays pour mieux le dominer. Ce chaos n’est plus le sujet, ses conséquences embrasent la région et les responsabilités se déplacent ingénieusement. Les pyromanes deviennent les pompiers. Ainsi va le monde. Des chaos en cachent d’autres, et font diversion au moment où de nouveaux se préparent, n’abusant que les êtres les plus crédules. Le déni de justice en Egypte nous en donne un exemple flagrant.

J’entends d’ici les pseudo-éclairés de l’Islam hurler : « Musulmans ! Cessez de dire que ce n’est pas en votre nom. Vous devez réagir et revisiter vos références ! ». En d’autres termes, ils nous somment de renoncer à l’essence même du Djihad, voire de renoncer carrément à l'Islam : « Arrêter de prier, de jeûner, de manger du porc, buvez de l'alcool, revisitez votre religion. Allez, renoncez-y ! », exhortant à faire un bon geste, en somme…

Ces éclairés, au projet obscurantiste, ont toujours eu un problème avec l'Islam. Dès que certains de ses adeptes, paradoxalement les moins assidus à l'apprendre, dérapent, c'est une véritable aubaine pour ces hypocrites qui s’engouffrent aussitôt dans la brèche !

Ces donneurs de leçons ne fréquentent généralement pas les mosquées, et ne font que cautionner ceux qui dénaturent le Texte pour mieux régler leur compte avec la religion, au nom d’une bienveillance pleine de cynisme. Vous ne les verrez pas défendre les minorités musulmanes massacrées en Birmanie, en Iraq, en Syrie. Vous ne les entendrez pas fustiger l'islamophobie, celle-ci est légitime à leurs yeux… Mais dès qu’une pauvre proie, tombée sous la coupe de fanatiques qui salissent l’Islam, passe à l’acte, alors là ils s’empressent de cracher leur venin sur l’Islam.

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Non, la radicalisation de ces jeunes, partis commettre des exactions insoutenables, est bel et bien le fruit d’un contexte aux multiples facteurs influents. Les réduire à une simple conversion à l'Islam est de la pure malhonnêteté intellectuelle.

D'aucuns, à l’instar de Marine Le Pen qui déclarait que les "jeunes radicalisés ne viennent pas des prairies normandes", s'y sont déjà cassés les dents. 

Il est des contextes difficiles, où la guerre attire des guerriers à tort ou à raison, mais aussi où le racisme se déchaîne…

 

 

 

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