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Quand le président du CFCM Mohamed Moussaoui légitime les « propos racistes » de Brice Hortefeux

Le vendredi 16 avril 2010, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), présidé par Mouloud Aounit, intentait une action en justice à l’encontre de l’actuel ministre de l’Intérieur pour « injures raciales » à la suite de propos tendancieux tenus à l’égard d’un militant UMP d’origine maghrébine lors de l’Université d’été de l’UMP à Seignosse (Landes). A cette occasion, B. Hortefeux, filmé par une caméra de la chaîne Public Sénat, avait déclaré : « il ne correspond pas du tout au prototype alors », avant d’ajouter « Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ». Voir la vidéo

Tout en demandant la relaxe, le Procureur François Cordier a jugé les propos de Brice Hortefeux « outrageants » et « méprisants », ajoutant : « Il me semble que le délit d’injure raciale est constitué au sens de la loi ».

L’avocat du MRAP, Pierre Mairat, avait cité à la barre deux « experts », la sociologue Véronique de Rudder et le politologue Vincent Geisser, qui ont analysé en profondeur les propos de Brice Hortefeux, démontrant que sous couvert de l’humour, c’était bien une forme de racisme culturaliste qui s’exprimait, opposant les « vrais Français » aux « Autres » (les Maghrébins, les Africains…), et laissant supposer que la présence de ces derniers en grand nombre était un facteur de « contamination du corps national ». En somme, les propos de Brice Hortefeux induisaient bien l’idée que les « minorités visibles » pouvaient aussi constituer des « minorités nuisibles ».

De son côté, l’avocat de Brice Hortefeux, n’avait pas fait cité de témoins directs. En revanche, il a fait diffuser un extrait d’entretien radiophonique d’Europe 1, dans lequel le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohamed Moussaoui, prend ouvertement la défense de Brice Hortefeux, en tentant de démontrer très maladroitement que le ministre n’était pas raciste car « gentil » avec les musulmans.

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Une posture de défense qui nous rappelle étrangement l’époque coloniale, où l’administration faisait fréquemment appel à la caution des « notables musulmans » pour défendre la politique de domination et d’humiliation des populations colonisés. Cette intrusion du « communautaire » au cours de l’audience a d’ailleurs choqué nombre d’observateurs présents au procès, à commencer par le MRAP qui y a vu une forme de « communautarisme musulman téléguidé » contraire aux valeurs de la République et de la laïcité.

Une intrusion du président du CFCM qui relance la polémique sur le rôle de cette institution, créée en 2003 par Nicolas Sarkozy : le CFCM est-il le représentant des musulmans auprès du ministère de l’Intérieur, ou bien le représentant du ministère de l’Intérieur auprès des musulmans ? L’attitude de son président actuel, Mohamed Moussaoui, tendrait à prouver que nous sommes plutôt dans le deuxième cas de figure.

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