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Pour le Premier ministre hongrois : les réfugiés majoritairement musulmans “constituent une menace pour les racines chrétiennes de l’Europe”

Dénué de la moindre compassion envers la désespérance humaine et se cabrant dans son conservatisme islamophobe, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, chantre du souverainisme à l’intérieur de ses frontières qu’un mur de barbelés de 175 km protège de la Serbie voisine, n’est pas de ceux qui tendent une main secourable aux réfugiés syriens qui affluent aux portes de l’Europe. Non, il appartient plutôt à la catégorie de ceux qui les rejetteraient volontiers à la mer et sans bouée de sauvetage…

Préférant aux mots empreints d’empathie les accents haineux du nationalisme, celui-ci a opposé son veto implacable à l’entrée de ces nouveaux damnés de la terre sur son territoire, hostile à leur « invasion » et encore plus farouchement à leur islamité.

Dans son entretien sans fioritures accordé au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), Viktor Orban a dit tout le mal qu’il pensait de cette arrivée massive de réfugiés « musulmans dans leur majorité » sur le Vieux Continent, parfaitement insensible aux drames humains qui ont poussé des milliers de familles à l’exode, assénant avec virulence qu’ils « constituent une menace pour les racines chrétiennes de l’Europe ».

"Je pense que nous avons le droit de décider que nous ne voulons pas d'un grand nombre de personnes de confession musulmane dans notre pays", a martelé ce dernier devant des journalistes, à l'extérieur du siège de l'UE à Bruxelles. "Nous ne voulons pas en subir les conséquences", a-t-il vitupéré, en se référant à l'histoire de la domination ottomane en Hongrie, au cours des 16e et 17e siècles.

Fier de son mur de la honte pourvu de piquants très acérés, et tirant orgueil de la loi, votée ce 4 septembre, qui criminalise désormais les passages illégaux de la frontière et renforce les pouvoirs de l’armée, le Premier ministre hongrois revendique haut et fort sa fermeté grandissante et sa politique anti-immigration inflexible.

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"Nous, les Hongrois, nous avons peur, les gens en Europe ont tous peur aussi, parce qu'ils voient que les dirigeants européens, parmi lesquels mes homologues limitrophes, ne sont pas en mesure de contrôler la situation", a-t-il critiqué, au moment même où la photo insoutenable du petit Aylan provoquait une onde de choc émotionnel de très forte magnitude à la surface du globe.

Dans un tout autre registre émotionnel, les propos jugés indécents de Viktor Orban ont soulevé l'indignation de nombre de leaders chrétiens et de fonctionnaires européens, parmi lesquels l'évêque Angaelos, l'évêque général de l'Eglise orthodoxe au Royaume-Uni, a été l’un des tout premiers à le désavouer. "En tant que chrétien, je ne pourrais jamais justifier une politique qui ne soutiendrait exclusivement  que les « nôtres", a-t-il fermement réprouvé, insistant : "La distinction doit être fondée sur les besoins, le désarroi, la souffrance des individus, et pas sur leur religion". A l’unisson, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a vivement désapprouvé l’approche chrétienne prônée par Viktor Orban de la crise des réfugiés d’une ampleur historique.

"Si l’on se réfère au christianisme dans un débat public sur la migration, seules les valeurs de solidarité et de sacrifice devraient être mises en avant", a renchéri l’évêque  Angaelos, tout en exhortant les différents gouvernements à lutter contre la culture de « la catastrophe humanitaire ». "Je ne pense pas que nous pouvons nous permettre d'être tribal en ce moment. Quand on parle de l'acceptation de familles dans nos pays, cela doit concerner celles qui sont les plus désespérées, qui fuient la guerre et ses horreurs, celles pour qui venir en Europe est une question de survie", a-t-il clamé avec force.

Et pendant ce temps-là, Viktor Orban, sourd au tollé que ses paroles d'une inhumanité glaçante ont déclenché, ne sait que brandir sa main de fer, quand des voix s’élèvent pour appeler à tendre la main.

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