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Pakistan : l’attaque vengeresse des Talibans dans une école a fait plus de 130 victimes

Tous les drapeaux seront en berne au Pakistan, au cours d’un deuil national de trois jours décrété par le Premier ministre, Nawaz Sharif, en mémoire des 130 victimes d’une école de Peshawar, la plupart des écoliers et lycéens, selon le dernier bilan officiel, qui ont péri, ce matin, sous les tirs en rafale d’un commando rebelle taliban.

Se disant déterminé à tout mettre en œuvre pour débusquer les auteurs de ce carnage, le plus haut personnage de l’Etat a condamné avec force une "tragédie nationale" provoquée par "des sauvages", annonçant son déplacement imminent sur les lieux du drame, preuve de sa ferme volonté de prendre lui-même les rênes de l'opération. "Ces enfants sont mes enfants, le pays est en deuil et je suis en deuil", a-t-il déclaré, alors que le pays est sous le choc d’une attaque qui entre tragiquement dans les annales de la décennie écoulée en étant l’une des plus sanglantes mais aussi des plus vengeresses, car elle a sciemment visé des enfants de hauts gradés de l’armée, comme l’a confirmé à l’AFP Muhammad Khurasani, un porte-parole du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), le principal groupe rebelle du pays, proche d’Al-Qaida.

"Nous avons livré cette attaque après une enquête qui a indiqué que les enfants de plusieurs haut responsables de l'armée étudient dans cette école", a expliqué froidement ce dernier, en revendiquant, au nom de sa formation, la paternité de cet assaut sans merci et mûrement planifié, lancé en représailles contre l’offensive militaire de grande ampleur qui, depuis le mois de juin, cherche à éradiquer tous ses membres.

Les premiers témoignages recueillis situent l'attaque vers 10h30 du matin, lorsque 6 talibans, armés jusqu'aux dents et méconnaissables dans leur treillis de l’armée, ont fait brutalement irruption dans l'établissement où sont scolarisés plusieurs centaines d’enfants de militaires, 500 d’entre eux, âgés de 10 à 20 ans, assistant aux cours au moment où la fusillade a retenti, glaçant le sang de tous, professeurs comme élèves.

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"Beaucoup d’élèves et de professeurs ont été évacués", a rapporté un responsable militaire local, tandis que des rescapés relatent des tirs nourris et ciblés, les talibans passant de classe en classe pour abattre les enfants, et au moins un d’entre eux a fait exploser la bombe qu’il cachait sur lui.

"Nous avons envoyé six hommes pour cette attaque, dont des snipers et des kamikazes (bardés d'explosifs)", a précisé Muhammad Khurasani, en justifiant cet acte de vengeance longuement prémédité en ces termes : "Cette attaque est une réponse à l'offensive Zarb-e-Azb, à la vague d'assassinats perpétrée contre les talibans et au harcèlement de leurs proches". Pour rappel, le TTP, qui réclame l'instauration d'une loi islamique rigoriste, est passé maître dans l'art d'attaquer des centaines d'écoles publiques au cours de ces dernières années, et a tenté en 2012 d'assassiner Malala Yousafzaï, la plus jeune lauréate du Prix Nobel de la Paix.

L'Inde, voisine et rivale traditionnelle du Pakistan, a fait part de sa plus vive indignation, par la voix de son Premier ministre Narendra Modi, devant ce bain de sang qualifié de "lâche", mais aussi d' "inhumain et d'une indicible brutalité", tout en assurant Islamabad de sa solidarité dans cette douloureuse épreuve : "Notre cœur est avec ceux qui ont perdu des êtres aimés aujourd'hui. Nous partageons leur douleur et leurs offrons nos plus profondes condoléances", a ajouté le Premier ministre indien.

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