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Le Cachemire, théâtre d’une protestation d’une ampleur sans précédent contre la domination de l’Inde

Vieux de près de 70 ans et oublié des médias, le conflit profond qui oppose l’Inde et le Pakistan au sujet du Cachemire plonge ses racines dans le passé des deux pays, depuis leur indépendance simultanée en 1947. Entrées dès lors en rivalité, les deux contrées belligérantes, qui contrôlent chacune une partie de ce territoire à majorité musulmane, n’ont cessé de se disputer son intégralité, jusqu’à signer un cessez-le-feu en 2003 et engager des pourparlers de paix en 2011.

Depuis vingt ans, le regain de tensions contre la suprématie de l'Inde a rompu une trêve des plus fragiles, traînant un long cortèges de victimes (plus de 47 000 morts). L’insurrection séparatiste, scindée en une allégeance pro-pakistanaise et une revendication indépendantiste, qui lança l’offensive en 1989 contre la domination indienne fut réprimée dans le sang.

Alors que la population du Cachemire perçoit l’armée indienne comme une armée d’occupation et que l’érosion du temps n’a pas atténué sa colère, ni panser ses plaies toujours à vif,  cette région du monde est actuellement le théâtre d’une protestation populaire anti-Inde de grande ampleur, la plus grande de ces dernières années.

L’inhumation d’un jeune garcon de 12 ans, tué accidentellement par la police indienne lors d'un rassemblement, selon la version officielle, démentie catégoriquement par les habitants qui affirment qu’il se trouvait chez lui quand de violents affrontements ont éclaté à proximité de son domicile, a fait descendre dans les rues de la capitale, Srinagar, des milliers de manifestants bouleversés et révoltés, scandant “ Nous voulons la liberté pour le Cachemire”.

Les forces de l’ordre indiennes ont circonscrit la flambée de violences en usant du gaz lacrymogène et en tirant à balle réelle sur les manifestants à plusieurs reprises, comme cela s’est produit en juillet, au cours des heurts survenus à la suite du décès d’une icône de la rébellion, portant le bilan à 30 morts en trois jours.

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En effet, le 8 juillet dernier, la mort ou plutôt “l’exécution extra-judiciaire” de Burham Wani, 22 ans, une figure charismatique de la rébellion a été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres.

Porté au pinacle de son vivant, le défunt jeune commandant du mouvement séparatiste djihadiste Hizbul-Mujahideen a eu droit à des hommages posthumes grandioses, célébré en héros dans de nombreux villages. Les forces de sécurité indiennes, qui mènent une guerre sans merci contre les séparatistes, ont qualifié sa disparition de « succès majeur dans leur lutte contre les activistes » cachemiris. Quatre-vingt trois combattants auraient été tués depuis le début de cette année.

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