Sur le ring dressé dimanche à Saint-Louis, dans le Missouri, où Donald Trump et Hillary Clinton se sont livrés à une deuxième passe d’armes particulièrement scabreuse et violente devant les caméras, un panel de citoyens, représentant des électeurs indécis, a pu interroger les deux candidats en lice pour l’élection suprême du 8 novembre.
Au beau milieu des noms d’oiseaux et des invectives acerbes qui ont fusé de part et d’autre, et, fait inédit dans les joutes politiciennes américaines, des menaces de mettre « Clinton en prison s’il devenait président » proférées par Trump, une Américaine de confession musulmane a attiré l’attention des téléspectateurs, moins pour la pertinence de sa question que pour faire partie de ceux qui ne savent pas encore pour qui voter.
Cette musulmane qui, entre deux maux, ne sait toujours pas quel est le moindre, a suscité la stupeur de ses concitoyens, nombreux étant ceux qui se sont dit décontenancés sur Twitter par sa valse-hésitation entre Trump et Clinton, alors que le choix semble évident et ne souffre aucune hésitation… Serait-elle à ce point imperméable aux accents islamophobes de la rhétorique « trumpienne », à moins qu'elle ne redoute le bellicisme invétéré de la dame de fer de la première puissance mondiale ?
Dans ce débat houleux, le « plus affreux qu’on ait jamais vu » selon Politico, donnant lieu à un « affrontement sombre et dur » pour le Washington Post, l’irrésolution d’une électrice musulmane à l’approche d’un scrutin crucial aura beaucoup plus frappé les esprits que sa question portant sur la manière d’enrayer le fléau de l’islamophobie de l’autre côté de l’Atlantique.
Chargement…