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Moncef Marzouki présente des excuses publiques à la jeune femme violée

Transformer une victime en coupable idéal, imputer à une jeune femme violée le délit d’atteinte à la pudeur, ajouter à l’opprobre le poids du soupçon, rien de plus aisé et tentant pour des forces de l’ordre sans état d’âme, qui ont fait corps pour échapper au scandale de leur gravissime abus de pouvoir.

Cette terrible et douloureuse agression, qui a pris l'ampleur d'une affaire d’Etat, a créé un véritable électrochoc en Tunisie, ravivant les antagonismes et l’hostilité des opposants au gouvernement d’Ennahda qui y voient la marque de la politique menée par les islamistes à l’égard des femmes.

Au cœur de cette tourmente, le président Moncef Marzouki est sorti de sa réserve pour présenter, jeudi,  les excuses de l’Etat à la jeune fille devenue la proie facile de deux policiers qui ont abusé d’elle, alors que, aussi incroyable que cela puisse paraître, l’épée de Damoclès de son inculpation pour « atteinte à la pudeur » (un délit passible de 6 mois de prison) continue de peser sur ses épaules.

"Le président tunisien a reçu la jeune fille violée par des policiers (..) et après avoir entendu les détails de cette douloureuse affaire (..),a exprimé sa totale sympathie (à la femme violée) et présenté les excuses de l'Etat", selon les termes du communiqué de la présidence.

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Moncef Marzouki a condamné avec la plus grande fermeté ce viol et salué les agents de police qui ont refusé de se plier à l’omerta de rigueur, preuve selon lui que "le dérèglement n'est pas dans l'institution sécuritaire mais dans la mentalité de certains de ses membres".

"Il n'y a plus de tolérance, ni pour les violeurs, ni pour ceux qui les couvrent ou qui veulent voiler la réalité. La présidence suivra de près cette affaire pour qu'aucun intérêt partisan n'emporte sur la primauté de la loi et pour que les Tunisiens soient rétablis dans leur droit", a indiqué la présidence.

La jeune femme avait été agressée sexuellement, début septembre, alors qu'elle était avec son ami. Selon l’accusation, le couple aurait été surpris par les policiers dans une "position immorale". Deux agents se sont alors jetés sur elle pour la violer,  pendant qu'un troisième retenait le fiancé menotté. Les trois policiers soupçonnés du viol ont été incarcérés.

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