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Manuel Valls inaugure la mosquée de Strasbourg en alternant compliments et avertissements

L’inauguration, jeudi 27 septembre, de la grande mosquée de Strasbourg fut l’occasion pour Manuel Valls d’intervenir devant un large auditoire musulman après une période sous haute tension, marquée par des provocations aussi déplorables qu’irresponsables, le film anti-islam incendiaire et les méprisables caricatures de Charlie Hebdo, sans oublier la grossière surenchère lepéniste qui n’a leurré personne : anti-kippa pour mieux gommer le voile du paysage national.

L’allocution du ministre de l’Intérieur, porte-flambeau des Cultes, était très attendue, ses mots de l’apaisement espérés et sa main tendue guettée, d’autant plus que dimanche, les juifs de France avaient déjà eu l’assurance du soutien inconditionnel de l'un de leurs plus proches alliés : "être fiers de porter leur kippa", a exhorté Manuel Valls, dont l’enthousiasme au sujet du voile est nettement moins spontané, et c'est un euphémisme…

Alternant les louanges et les mises en garde, en prenant soin d’éluder le foulard de la discorde, Manuels Valls a d’abord félicité  "le discernement, la maturité, la responsabilité, la sérénité, l'attachement total aux valeurs de la République", dont a fait preuve "l'islam de France face aux instrumentalisations de tous bords".

"Soyez fiers de l'islam que vous bâtissez", a-t-il lancé, tout en condamnant sans réserve  ces "paroles de rejet et de détestation", rappelant que "la laïcité garantit la liberté religieuse à chacun".

Face aux représentants de pays qui ont financé pour moitié la mosquée (Maroc et Arabie saoudite), Manuel Valls a défendu l’émergence d’un islam "français""Il est temps que l'islam de France prenne ses responsabilités et s'organise pour traiter avec l'Etat les vrais problèmes. Mon horizon est clair: je veux des aumôniers français, des imams français, des financements français. La République tend la main. C'est à l'islam d'aller avec confiance vers la République." Un signal fort envoyé à l’imam Hassen Chalghoumi, la créature du Crif starisée par la République, qui a fait l’école buissonnière de la méritocratie à la française…

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Aux propos flatteurs et de réassurance ont succédé les inévitables avertissements : "Les meilleures armes pour luttercontre le fanatisme qui se réclame de l'islam se trouvent dans l'islam." "Si toute religion a sa part d'intégrisme, a ajouté Manuel Valls, c'est aujourd'hui dans l'islam que cette part suscite la crainte."Evoquant les meurtres commis "au nom de l'islam" par Mohamed Merah, il a appelé les musulmans à lutter contre l'antisémitisme.

Il a aussi martelé qu'il "n'hésiterai[t] pas à faire expulser ceux qui, étrangers dans notre pays, ne respectent pas nos lois et nos valeurs", indiquant qu'il n'accepterait "pas les comportements des salafistes et autres groupes qui défient la République".

Manuel Valls, dont le "lien indéfectible à Israël" le précède ou le poursuit,  aura-t-il une gestion saine et équitable de la deuxième religion du pays, loin du deux poids deux mesures qui mine en profondeur les valeurs cardinales de la France ? Quel écho aura son grand oral, mêlant art du compliment, que d’aucuns suspecteront de paternalisme invétéré, et rappel à l’ordre républicain, qui résonne comme une énième leçon de morale à l'égard de citoyens toujours sommés de faire la preuve de leur loyauté ?

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