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Manifestation le samedi 14 février 2004 à Paris

une jeune fille participe à une manifestation qui a rassemblé plusieurs centaines de personnes de confession musulmane, le 14 février 2004 dans les rues de Marseille, afin de protester contre l'adoption du projet de loi interdisant le port du voile dans les écoles publiques. AFP PHOTO BORIS HORVATA Muslim women wears a headband with the French words, "don't touch" on her Islamic headscarf, during a demonstration 14 February 2004 in Marseille, against the French law which will ban the Islamic headscarf and other religious signs from French schools. Demonstrations were planned throughout France by Muslim organisations and left-wing groups who say the law discriminates against France's large Muslim minority and will force many religiously-minded teenage girls to lose their education. Banners read: "One school for all". / AFP PHOTO / BORIS HORVAT

Parce que nous luttons pour l’égalité :

La loi en préparation visant à interdire à l’école les « signes religieux ostensibles » est une loi d’exception, construite sur mesure pour exclure les élèves portant le « foulard ». Même si elle est présentée comme une loi générale, s’appliquant à toutes les religions, personne n’est dupe : c’est du foulard dit islamique, et de lui seulement, qu’il est question depuis six mois. Nous refusons cette hypocrisie, et nous nous opposons à ce projet liberticide et discriminatoire, qui favorise les replis communautaires et entretient toutes les suspicions et oppositions artificielles – entre « la France » et « les immigrés », entre « la République » et « l’Islam », ou encore entre les diverses confessions.

Parce que nous luttons pour le droit à l’éducation pour toutes et tous :

Quoi qu’on puisse penser du port du foulard et du refus de l’enlever à l’école, ce refus ne justifie pas une mesure aussi grave que l’exclusion de l’école publique. Quelles que soient ses déficiences, le service public d’éducation est un espace irremplaçable où les élèves peuvent acquérir des savoirs, des savoirs-faire et des diplômes qui comptent parmi les principaux instruments de leur émancipation. Le droit à l’éducation pour tous et toutes est un acquis démocratique auquel nous ne sommes pas prêt-e-s à renoncer, alors que l’école est elle-même traversée par des problèmes nombreux et profonds, auxquels il est plus que temps de s’attaquer.

Parce que nous luttons pour la laïcité :

La loi envisagée est présentée comme un « rappel » nécessaire des principes laïques, qui auraient été « oubliés » ces dernières années. Or, la laïcité, définie par les lois de 1881, 1882, 1886 et 1905 constitue une garantie pour la liberté de conscience et l’émancipation des hommes et des femmes en dehors du dogme religieux. C’est une obligation qui concerne les locaux, les programmes scolaires et le personnel enseignant, et non les élèves. Aux élèves s’imposent des règles comme l’assiduité à tous les cours ou le respect d’autrui, mais il n’est pas légitime de multiplier les exigences pour des jeunes en formation, qui viennent à l’école précisément pour apprendre, se former et se construire.

Parce que nous nous inscrivons dans les grandes luttes du féminisme :

Cette loi est présentée comme une mesure « féministe », destinée à promouvoir l’égalité entre hommes et femmes en s’attaquant à un symbole d’oppression. Or, si nous refusons que des femmes soient tenues de porter le foulard sous la contrainte, nous refusons aussi que d’autres femmes soient tenues de le retirer sous la contrainte. On ne s’émancipe pas par la répression mais par la conquête de droits ; et les grands combats féministes n’ont jamais pris la forme d’une demande de répression contre des femmes : c’est pour gagner des droits (celui de voter, de travailler, de disposer de leur corps) que les femmes ont toujours lutté. Une loi qui pénaliserait des fillettes et des jeunes filles seulement et seulement celles-ci (car, en fait, ni aucun garçon, ni aucun homme ne seront frappés par cette loi !), est un précédent qui, d’un point de vue féministe, n’augure rien de bon.

Parce que nous luttons pour la justice sociale :

Ce que nous n’acceptons pas, c’est enfin que la jeune musulmane qui porte un foulard joue le rôle d’un bouc émissaire, sur lequel on s’acharne pour mieux oublier les logiques de domination et d’exclusion qui traversent notre société : libéralisation de l’économie, chômage de masse, précarisation des salarié-e-s, extension du contrôle social et des logiques sécuritaires, permanence des discriminations racistes et de l’inégalité sociale entre hommes et femmes.

Parce que nous sommes résolument opposés à la logique de la répression :

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Notre combat est un combat démocratique, laïque, et féministe. Nous refusons qu’il soit assimilé à une démarche intégriste et réactionnaire, que nous combattons sans ambiguïté. Cette loi est une opportunité inespérée offerte à tous les réactionnaires de prendre dans le débat public une place que, dans leur grande majorité, les citoyen-ne-s de France leur refusent.

Nous appelons donc les citoyen-ne-s à se mobiliser contre cette loi qui porte atteinte aux principes de la laïcité, à l’égalité entre hommes et femmes et aux droits humains.

Nous appelons à un :

1/ Rassemblement devant l’Assemblée Nationale, le mercredi 4 février 2004 à 17h

2/ Réunion publique le vendredi 6 février 2004 à Paris

3/ Manifestation le samedi 14 février 2004 à Paris

Contact : Collectif Unitaire Une école pour tous-tes – Contre les lois d’exclusion

C/O CEDETIM – 21ter rue Voltaire – 75011 Paris

Tél. : 01 43 71 62 12 – [email protected]

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