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L’escale discrète de DSK en Tunisie, mais dans quel but?

On n’aurait pas donné cher de l’avenir de DSK, quand sa silhouette massive était écrasée sous le poids du scandale fracassant du Sofitel de New York, puis de l’affaire scabreuse du Carlton de Lille, perdant de sa superbe et son air arrogant de notable intouchable en étant rattrapé par l’indignité.

Mais c’était sans compter ses précieux réseaux, l’efficacité de la stratégie de normalisation de son image sulfureuse, et la mémoire courte de certains, d’une rive à l’autre de la méditerranée, qui n’a d’égal que leur faible niveau d’exigence en matière de bonne moralité et de probité. Si l’on ajoute à cela que le pouvoir est corrupteur et que l’argent n’a pas d’odeur, le grand come back de DSK n’était qu’une question de temps…

Trois ans plus tard, remis en selle par des cercles d’influence pleins de ressources, l’ex-champion du PS et patron déchu du FMI, marqué du sceau du déshonneur, monnaye ses conseils à prix d’or dans des conférences de l’entre soi, où le temps, c’est de l’argent, sous des latitudes très clémentes qui redorent un blason, même le plus terni, comme par enchantement.

Après le Maroc, où le redoutable prédateur sexuel de la gauche caviar qui lorgnait l’Elysée, tout en pensant chaque matin à ce qu’il « pourrait faire aujourd’hui pour Israël », s’est racheté une virginité et remplit les poches grâce aux 2,5 millions d’euros provenant du contrat mirifique conclu avec Casablanca Finance City, voilà qu’il fait escale à présent en Tunisie, discrètement, pour nouer des contacts, que l’on suppose très intéressés, avec d’éminentes personnalités politiques, telles que Mehdi Jomaa, le Premier ministre, et Béji Caïd Essebsi, leader du mouvement Nidaa Tounes et futur candidat à l'élection présidentielle. Ce dernier aurait déclaré à son sujet, selon une dépêche de l’agence Tunis Afrique Presse (TAP) : c’est une "personnalité politique agissante en France et dans le monde".


 

Aussi incroyable que cela puisse paraître, même si l’on ne sait que trop combien les liaisons dangereuses du pouvoir peuvent favoriser le mélange des genres et bafouer des grands principes éthiques inviolables, DSK aurait répondu, jeudi 12 juin, à l’invitation du parti Nidaa Tounes.  Quel rôle a-t-il donc endossé et quelle mission lui était-elle assignée, lorsqu’il a été accueilli au siège du mouvement par son fondateur Béji Caïd Essebsi, lequel interviendra prochainement en Mauritanie comme observateur de l’élection présidentielle qui aura lieu le 21 juin ?

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Les conjectures vont bon train sur cette rencontre qui n’a rien d’une simple visite de courtoisie, et comment ne pas songer à l’épineux dossier Mattel, l’opérateur mauritanien de télécommunications mobiles, filiale de Tunisie Télécom à hauteur de 51%, dont la vente attise les convoitises du groupe français Orange ? Dans cette éventualité, DSK serait-il le conseiller d'Orange, de Tunisie Telecom ou encore les 2 à la fois ? Gageons que s'il a pour mission d'accompagner le groupe Orange dans le rachat des parts de Tunisie Telecom, sa commission n'en sera que plus mirobolante… 

A moins, autre hypothèse d’école, que celui-ci n’éclaire de ses lumières le gouvernement tunisien sur la stratégie économique à mettre en œuvre pour redresser le pays, mais ce serait là le scénario du pire, tant sur le plan idéologique que  politique.

C’est tout sauf un mirage, DSK, celui-là même qui louait la Tunisie sous le joug de l’autocrate Ben Ali, a débarqué, à l’abri des regards, dans un pays débarrassé de son tyran et en passe de réussir magistralement sa transition démocratique qui n’a surtout pas besoin de lui, ni en tant que conseiller occulte, ni en tant que donneur de leçons, et encore moins pour jouer les oiseaux de mauvais augure…

Quand DSK rencontrait Ben Ali (vidéo)

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