Dans un concert univoque de critiques qui s’opposent farouchement à l’édification de minarets en terre helvète, la position solennelle des évêques suisses, ratifiée lors de leur récente assemblée, du 7 au 9 septembre dernier, a fait l’effet d’un coup de tonnerre parmi les détracteurs les plus acharnés de l’islam.
Contre-pied providentiel de la levée de boucliers qui a mis en émoi la Suisse, la Conférence des évêques suisses s’invite dans le débat politique, au nom des valeurs chrétiennes les plus sacrées et des principes démocratiques qui régissent le pays, en disant oui à la construction de minarets.
Portant un coup fatal aux grandes manœuvres déployées sur le terrain pour diaboliser cet emblème religieux architectural, les évêques suisses ont estimé qu’il était de leur devoir de prendre parti sur un sujet sensible lié à une religion et aux droits corporatifs des religions.
La contribution des évêques arrive à point nommé pour démystifier les fantasmes les plus obscurs ancrés dans l’inconscient collectif européen soumis à un redoutable conditionnement, et préciser qu’à l’image des clochers, les minarets ne sont que le signe de la présence publique d’une religion.
Exprimant leur profonde inquiétude face à une instrumentalisation de la peur qui met en péril le dialogue et le respect mutuel, la Conférence des évêques suisses espère ne pas revenir aux tristes heures des « articles constitutionnels d’exception », un retour en arrière qui n’augurerait rien de bon pour l’avenir.
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