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L’Eglise, l’alliée de l’islam en Alsace

Enclave religieuse qui cultive sa différence depuis 1801, l’Alsace-Moselle fait figure d’irréductible bastion concordataire, résistant, sans rompre, au tourbillon incessant de l’ultra laïcité.

Véritable ovni territoriale au cœur d’une France plus encline à vouer un culte à l’anticléricalisme qu’à Dieu, le statut d’exception dont jouit cette région, s’il irrite les bouffeurs de curés, n’en est pas moins toléré politiquement, élections obligent…

Singulière Alsace-Moselle, qui n’était pas française lors du vote de la fameuse loi sur la laïcité de 1905, et dont les privilèges acquis par le Concordat régissant la vie religieuse, signé par Bonaparte 1er et le Pape Pie VII, sont toujours en vigueur.

A contre-courant hexagonal, l’Alsace-Moselle réserve aux représentants des cultes un traitement princier – 2 500 euros nets par mois pour un curé, prêtre et pasteur, 4 200 euros net pour un évêque, auxquels s’ajoutent un logement de fonction et des frais de déplacement de ministre – mais qu’elle rechigne à partager avec la deuxième religion de France.

L’eden des religions serait-il donc en Alsace-Moselle ? Oui, sauf pour une : l’islam !

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Les imams échappent à cette règle d’or séculaire, ne percevant aucune rémunération, un particularisme qui n’est pas sans exaspérer Mohamed Moussaoui, président du CFCM. A la fin du ramadan en septembre, ce dernier ne tentait-il pas de rafraîchir, en vain, la mémoire des députés au sujet de la proposition de loi préconisant l’intégration de l’islam au Concordat, présentée en juin 2006 par le député UMP de Moselle François Grosdidier ?

Alors que cette requête fait l’objet d’atermoiements, une autre idée a germé dans les esprits et fait depuis son bout de chemin : si la loi tarde à intégrer l’islam, pourquoi l’islam ne s’inviterait-il pas dans les cours d’éducation religieuse à l’école ?

Une perspective qui hérisse les farouches pourfendeurs des grenouilles de bénitier, selon lesquels la laïcité triomphante fait plus d’émules parmi les jeunes adolescents que la connaissance de la religion.

Seule la voix de l’évêque auxiliaire de Strasbourg, Mgr Christian Kratz, prêche pour l’entrée de l’islam dans le Concordat, en discernant là le plus sûr chemin vers « l’intégration des musulmans dans la République ». En espérant que la voie vers la reconnaissance de l’islam ne soit pas impénétrable…

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