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Le monde musulman face aux défis d’aujourd’hui(1/2)

Préserver et renforcer l’identité

L’identité est un concept important dans l’Islam, comme dans de nombreuses religions et cultures. Dans l’islam, l’identité d’une personne est façonnée par ses croyances, ses actions et son contexte culturel. [i]

Pour présenter le concept de l’identité chez le musulman, la Pr. Safiya Abderrahim Tayeb Mohammad Ancienne ministre, Professeur à l’Université Oum Derman et membre de la section de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains au Soudan, écrit : [ii]

‘’Le Musulman africain découvre dans sa religion des principes qui le raffermissent confortablement dans son identité complexe, et qui lui évitent de se sentir à l’étroit dans ses cercles concentriques. Tant fait alors qu’il est à l’écoute de la rhétorique d’un discours adressé à l’ensemble des gens de ce monde, tel que l’indique le verset argument de la présente causerie : « Ô Hommes, Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous vous avons répartis en peuples et en tribus, pour que vous vous entre­-connaissiez. En vérité, Le plus méritant d’entre vous auprès d’Allah, est le plus pieux. » [Al-Hujurât ‘Les appartements’ :13].Être à l’écoute permet de lever les paradoxes, qui sont autant de défis, entre les composantes de l’identité, qu’elles relèvent de la négritude, de l’arabité ou de l’amazighité, ou d’autres appartenances, de l’affiliation auxquelles l’Africain souffre, s’il devait limiter son identité à un seul cercle, ou s’il devait mal articuler les cercles concentriques. Alors qu’en vérité ces derniers ont des zones d’intersection, tel que le montre le verset associant le local, exprimé par ‘nations’, et les ‘tribus’ ; ces deux mots ne désignant pas une étape historique dépassée et doivent être interprétés comme symboles d’une sagesse intime locale dont l’Homme a besoin pour d’innombrables raisons.’’

   La calligraphie d’Allah dans un motif de mosaïque islamique

L’un des aspects essentiels de l’identité dans l’islam est la foi. Les musulmans croient en l’unicité de Dieu et en la prophétie de Mohammad, qui constitue le fondement de leur foi. Ils croient également que le Coran est la parole de Dieu et la principale source d’orientation des musulmans. [iii]

Un autre aspect de l’identité dans l’islam est constitué par les cinq piliers de l’islam, qui sont les pratiques de base que les musulmans sont censés suivre. Il s’agit de la déclaration de foi (shahâda), de la prière (salâh), de la charité (zakât), du jeûne (sawm) et du pèlerinage à La Mecque (hajj).

Les musulmans ont également une identité culturelle qui est façonnée par leur pays d’origine, leur langue, leurs coutumes et leurs traditions. L’islam s’est répandu dans de nombreuses régions du monde, et les communautés musulmanes ont développé leurs propres cultures et traditions.

En outre, l’islam met l’accent sur l’importance des valeurs morales telles que l’honnêteté, la compassion et le respect des autres. Ces valeurs font partie intégrante de l’identité d’un musulman et façonnent son comportement envers les autres.

Globalement, l’identité dans l’islam est façonnée par une combinaison de foi, de contexte culturel et de valeurs morales. Elle constitue un aspect important de la vie d’un musulman et détermine la manière dont il interagit avec les autres et vit sa vie selon les principes islamiques. [iv]

L’impact du processus de mondialisation, [v] qui a entraîné des changements sans précédent dans les sociétés et accéléré le rythme du développement scientifique et technologique, a pris les êtres humains au dépourvu. Il reste un certain nombre de questions aux niveaux méga et micro qui doivent être examinées avec beaucoup de soin pour protéger les valeurs éthiques et humaines, ainsi que les caractéristiques uniques des sociétés. [vi]

Abdul Majid Jaffry, qui écrit dans Islamic City, considère la mondialisation comme une forme occidentale voilée de colonisation et d’aliénation culturelles : [vii]

“Toutefois, lorsque l’on passe outre la rhétorique élitiste de la mondialisation, on se retrouve à contempler la lumière scintillante du monde occidental. La culture et le capitalisme libéral qui sont poussés, sous le couvert de la mondialisation, dans les pays musulmans ne sont pas mondiaux ; ce n’est qu’une culture occidentale basée sur les valeurs fondamentales et les réalisations essentielles de la civilisation occidentale. Il s’agit simplement d’une tentative d’imposer les institutions formatrices de culture de l’Occident dominant aux nations faibles et fragiles – des nations qui ont souffert d’une dégénérescence culturelle au cours de la longue domination coloniale et qui sont incapables d’opposer une résistance formidable à l’assaut de l’idéologie sociale, culturelle et politique occidentale”.

Dans le contexte de la mondialisation, la sauvegarde des spécificités culturelles des peuples musulmans est devenue un facteur essentiel pour préserver leur identité et un élément vital qui enrichit la diversité culturelle et le dialogue attendu entre les cultures et les civilisations.  [viii] Tout au long de leur histoire, les établissements d’enseignement d’origine ont joué un rôle important dans la protection de l’identité islamique et dans la résistance à toute tentative de l’oblitérer ou de la dissoudre.

Elles ont, en effet, contribué de manière significative à l’amélioration des indicateurs de développement humain, économique et social dans les pays islamiques en réduisant le taux d’analphabétisme et en permettant aux jeunes d’accéder au marché du travail en leur fournissant une formation théorique et pratique et en leur inculquant les valeurs prônant l’action et la génération de revenus. Aujourd’hui, il est nécessaire de renforcer cette éducation à la lumière des exigences culturelles et économiques du monde moderne : dialogue, tolérance, paix, questions de genre, emploi, etc. [ix]

Les dimensions de l’identité musulmane sont multiples et solubles dans la société et la culture. L’Islam est souvent considéré comme une religion caractérisée par l’orthopraxie ; par exemple, il existe de multiples catégories morales de comportement humain allant du harâm (interdit) au halâl (permis). L’islam repose sur cinq piliers que les musulmans doivent respecter. Ces piliers sont la shahada (confession de foi), la salât (la prière quotidienne), le sawm (le jeûne pendant le mois de Ramadan), la zakât (“charité” pour les pauvres) et le Hajj (le pèlerinage à la Mecque). L’Islam est une religion qui influence tous les domaines de la vie. C’est pourquoi l’Islam a son propre système judiciaire, appelé sharîca.

Ce système traite de tous les aspects de la vie : politique, banque, économie, droit des affaires, sexualité et questions sociales. Ces lois sont basées sur le Coran et la sunnah(Hadiths, actions du Prophète Mohammad). [x]

La communauté musulmane mondiale est appelée Oumma, [xi] qui signifie “nation” et “communauté”, ce lexique on le trouve 62 fois dans le Coran pour signifier l’importance de la communauté islamique et son identité. Cette définition va au-delà des frontières nationales, des langues et des ethnies. L’Oumma unit tous les musulmans dans leur foi. Les communautés religieuses telles que l’Oumma musulmane, en tant que groupe de personnes, se réfèrent à elles-mêmes en tant que “nous” et voient leur moi individuel à travers cette appartenance au groupe. En outre, elles sont influencées par les valeurs de la religion à laquelle elles adhèrent.

Allah dit dans la sourate 3, verset 104 que l’Oumma opte, dans son essence, pour le bien:

‘’Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable, et interdit le blâmable. Car ce seront eux qui réussiront.’’

وَلْتَكُن مِّنكُمْ أُمَّةٌ يَدْعُونَ إِلَى ٱلْخَيْرِ وَيَأْمُرُونَ بِٱلْمَعْرُوفِ وَيَنْهَوْنَ عَنِ ٱلْمُنكَرِوَأُو۟لَٰٓئِكَ هُمُ ٱلْمُفْلِحُونَ

Allah dit aussi dans la sourate 3, verset 110 que la communauté musulmane est la meilleure :

’Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez à Dieu. Si les gens du Livre croyaient, ce serait meilleur pour eux, il y en a qui ont la foi, mais la plupart d’entre eux sont des pervers.’’

كُنتُمْخَيْرَأُمَّةٍأُخْرِجَتْلِلنَّاسِتَأْمُرُونَبِٱلْمَعْرُوفِوَتَنْهَوْنَعَنِٱلْمُنكَرِوَتُؤْمِنُونَبِٱللَّهِوَلَوْءَامَنَأَهْلُٱلْكِتَٰبِلَكَانَخَيْرًالَّهُممِّنْهُمُٱلْمُؤْمِنُونَوَأَكْثَرُهُمُٱلْفَٰسِقُونَ

Reliant symboliquement et rituellement les musulmans à travers le temps et l’espace, l’idée d’une Oumma transnationale est particulièrement bien adaptée pour suggérer une conscience de la communauté qui n’est pas nécessairement en conflit avec le fait d’être chez soi dans des lieux particuliers, mais qui façonne les orientations des gens vers le passé, le présent et l’avenir. [xii]

L’idée d’Oumma fait clairement référence à une orientation historique et territoriale en termes de La Mecque. Aujourd’hui, certains musulmans britanniques ont critiqué ce concept en raison de divers conflits internationaux. [xiii] Ils suggèrent un discours plus déterritorialisé. Une seule condition préalable à l’adhésion à la communauté musulmane a été fixée : il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah et Mohammad est son dernier prophète (shahâda).

De plus, en théorie, les origines éthiques, le statut financier et la situation géographique ne sont pas des conditions préalables. Pour être membre, il suffisait de se déclarer musulman. Le prophète dit que l’Oumma est un corps, si l’un de ses membres est malade, le corps entier ressent la fièvre et l’affliction. Cette phrase du Coran peut être interprétée comme signifiant que peu importe où le musulman vit dans le monde, il doit ressentir et développer le sentiment d’appartenance à la Oumma comme s’il était un organe dans un corps. [xiv]

L’émergence du “Nouvel Ordre Mondial“, dans lequel le terrain de la politique semble s’être déplacé de la définition de la nature de l’Etat et du système socio-économique et politique approprié, vers la recherche de la meilleure solution pour le développement de la société. Ce changement renforce d’une certaine manière la tendance à faire des demandes sur la base de l’identité qui démolit le système et qui délimite les frontières entre “nous” et “eux” plutôt qu’un système bien conçu et un programme politique bien articulé qui définit des programmes économiques et sociaux. [xv]

Le fléau de l’analphabétisme

Le monde musulman englobe un large éventail de pays dont les taux d’alphabétisation varient. Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le taux d’alphabétisation moyen dans le monde musulman est d’environ 75 %, ce qui est inférieur à la moyenne mondiale de 86 %. [xvi]

Le taux d’alphabétisation dans les pays à majorité musulmane varie considérablement, certains pays ayant un taux d’alphabétisation très élevé et d’autres un taux très faible. Par exemple, des pays comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar ont des taux d’alphabétisation supérieurs à 90 %, tandis que des pays comme l’Afghanistan, le Mali et le Niger ont des taux d’alphabétisation inférieurs à 40 %.

Historiquement, l’alphabétisation a été hautement valorisée dans les sociétés islamiques. Les musulmans croient que le premier mot révélé au prophète Mohammad par Allah était “Lire” :

‘’Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé,

qui a créé l’homme d’une adhérence.

Lis! Ton Seigneur est le Très Noble,

qui a enseigné par la plume [le calame],

a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas.’’(96 : 1-5)

ٱقْرَأْبِٱسْمِ رَبِّكَ ٱلَّذِى خَلَقَ

خَلَقَ ٱلْإِنسَٰنَ مِنْ عَلَقٍ

ٱقْرَأْ وَرَبُّكَ ٱلْأَكْرَمُ

ٱلَّذِى عَلَّمَ بِٱلْقَلَمِ

عَلَّمَ ٱلْإِنسَٰنَ مَا لَمْ يَعْلَمْ

ce qui souligne l’importance de l’éducation et de l’alphabétisation. Tout au long de l’histoire de l’Islam, il y a eu de nombreux érudits de renom et des centres d’apprentissage, comme la Maison de la Sagesse (Beyt al-Hikma) à Bagdad, qui ont apporté des contributions importantes à divers domaines de la connaissance. [xvii]

Cependant, ces derniers temps, de nombreux pays à majorité musulmane ont eu du mal à offrir une éducation et des taux d’alphabétisation adéquats en raison de divers facteurs, tels que la pauvreté, l’instabilité politique et les conflits. Les gouvernements, les ONG et les institutions religieuses ont déployé des efforts pour améliorer les taux d’alphabétisation, mais les progrès ont été lents dans certains pays.

Dans l’ensemble, si les taux d’alphabétisation dans le monde musulman varient considérablement, l’importance de l’éducation et de l’alphabétisation reste une valeur fondamentale dans les sociétés islamiques. [xviii]

L’analphabétisme chez les musulmans reste le fléau et le défi le plus dangereux qui empêche tout investissement optimal des ressources humaines dans la mise en œuvre des plans de développement nationaux dans leurs pays. En raison de nombreux facteurs complexes liés aux conditions politiques, culturelles, économiques, sociales et démographiques, les efforts menés jusqu’à présent dans plusieurs pays musulmans pour combattre et éradiquer ce fléau s’avèrent encore insuffisants.

Pire encore, ce fléau a pris des proportions alarmantes dans des pays qui connaissent depuis longtemps une instabilité politique et sociale. La vérité est que l’analphabétisme est non seulement un fléau économique pour l’individu, sa famille et son pays, mais aussi un danger pour la stabilité des personnes et des institutions sociales et politiques, étant donné que ces citoyens peuvent être des proies faciles pour les extrémistes qui les utilisent pour atteindre leurs vils et dangereux objectifs. [xix]

Dans le cadre des changements profonds qui s’opèrent dans le monde de la technologie et des sciences appliquées et de la prospérité corollaire dans l’industrie de l’information, le secteur des services, et les développements du marché du travail et des systèmes de production, il est devenu nécessaire pour les organismes internationaux et régionaux actifs dans le domaine de l’éducation ainsi que les ministères compétents, les centres d’études, les organismes internationaux et régionaux actifs dans le domaine de l’éducation, ainsi que les ministères compétents, les centres d’études, de prospection, de planification et d’orientation scolaire à travers le monde, doivent entreprendre la révision des plans et des politiques d’éducation existants afin de déterminer les forces et les faiblesses des systèmes d’éducation dans le monde et d’établir une feuille de route pour les actions susceptibles de permettre aux systèmes d’éducation dans le monde de contribuer efficacement au développement humain et sociétal tant souhaité. [xx]

La population musulmane atteint les chiffres d’environ 2 milliard, [xxi] soit un cinquième de la population mondiale. Mais, malheureusement, la pauvreté et l’analphabétisme sont les problèmes majeurs du monde musulman.

Il est triste de mentionner que le PIB total des 57 pays de l’OCI est de 1 200 milliards de dollars, alors que la France seule a un PIB de 1 500 milliard de dollars. Aucun pays musulman ne peut être comparé à un pays européen en termes de croissance économique, d’éducation et de progrès technologique.

De même, l’éducation scientifique moderne dans les pays musulmans est d’une faiblesse alarmante. Le monde musulman compte environ 550 universités, alors que seul le Japon en compte près de 1 000. Cela devrait être un signal d’alarme pour le monde musulman. Il doit retrouver son glorieux passé. [xxii]

L’éducation est fondamentale pour le développement de toute nation et l’enseignement supérieur est un outil puissant pour éradiquer la pauvreté, stimuler la prospérité partagée et rendre la société suffisamment forte pour faire face aux défis du temps. Ce fait fondamental était très bien connu de la Oumma musulmane au Moyen-Âge, une période dorée de l’histoire islamique. “Chercher la connaissance” était le commandement connu de l’Islam pour les musulmans et ils l’ont suivi pendant près de huit cents ans.

Edward G. Browne (1862-1926) a observé à juste titre que lorsque les califes de Bagdad et de Cordoue encourageaient l’éducation de leurs sujets au point que chaque garçon et chaque fille de douze ans savait lire et écrire, les barons, les lords et leurs dames en Europe étaient à peine capables d’écrire leur nom (A literaryhistory of Persia, 1902). [xxiii] C’est à cette époque que les musulmans du monde entier ont excellé dans toutes les formes de connaissance pendant près de huit cents ans.

C’est à la science, à l’art et à la littérature musulmane que l’Europe doit, dans une large mesure, d’être sortie des ténèbres du Moyen-Âge. Hélas, qu’est-il arrivé aux musulmans pour qu’ils s’éloignent du savoir après le 15e siècle et perdent ainsi leur domination sur les affaires du monde ? L’alphabétisation a dépéri dans toutes les régions du monde islamique. Selon l’historien Donald Quataert, [xxiv] le taux d’alphabétisation des musulmans n’était que de 2 à 3 % au début du XIXe siècle.

Même au milieu du XXème siècle, la situation n’était pas satisfaisante. Seuls quelques pays comme l’Égypte, la Tunisie, l’Iran, la Jordanie, le Koweït, la Malaisie, la Syrie, la Turquie et l’Albanie affichaient un taux d’alphabétisation moyen supérieur à 30 %. Les régions musulmanes sous l’Union soviétique avaient bien sûr des taux d’alphabétisation élevés.

Au cours des quatre derniers siècles, les musulmans du monde entier ont manifesté un grand intérêt pour tous les aspects de la vie, à l’exception de l’éducation. La poésie, la musique, la peinture, la céramique, l’architecture, le travail du métal, etc. sont devenus des activités importantes dans l’ensemble du monde islamique.

Mais ils ont montré très peu d’intérêt pour l’éducation moderne en développement rapide venant d’Europe. L’acte le plus préjudiciable fut probablement leur refus d’autoriser l’utilisation de la presse à imprimer au 15ème siècle, une période charnière pour l’Europe. Grâce aux presses à imprimer, une révolution scientifique a été rendue possible dans toutes les sphères de l’activité scientifique et industrielle en Europe.

Après une longue période d’assoupissement, les musulmans du monde entier ont commencé à comprendre que sans connaissances modernes et sans un niveau d’alphabétisation plus élevé, leur exploitation par l’Occident ne peut être contrôlée.  Heureusement, l’éducation a fait sa réapparition dans le monde islamique ces derniers temps. Les pays musulmans prennent des mesures énergiques, en grande partie grâce à la puissance économique du pétrole, pour éradiquer la pauvreté et l’analphabétisme.

Les données de la Banque mondiale et de l’UNSECO pour 2018 montrent que 25 pays à majorité musulmane ont atteint un taux d’alphabétisation moyen supérieur à 90 %. Il s’agit notamment de l’Arabie saoudite (95 %), de l’Indonésie (94 %), de la Malaisie (94 %), de l’Iran (90 %), de la Jordanie (96 %), des Émirats arabes unis (94 %) et de la Turquie (95 %). Neuf pays, dont la Syrie (86 %), la Tunisie (82 %), l’Irak (79 %), l’Égypte (75 %), l’Algérie (73 %) et le Maroc (72 %), se situent dans la fourchette de 70 à 89 %.

Malheureusement, quinze pays, dont des pays très peuplés comme le Bangladesh, le Pakistan et le Nigeria, sont toujours à la traîne en matière d’alphabétisation (moins de 62 %). Cependant, comparées aux données d’alphabétisation de 1980 (Av. 30%), les données de 2018 sont très satisfaisantes. Le taux d’alphabétisation mondial (2017) est de 82% (Hommes, 87% ; Femmes 77%).

 La Mecque sacrée

Défendre la connaissance spirituelle et scientifique

L’université moderne est censée s’attaquer à la crise épistémique résultant de la séparation entre le savoir et la religion et du dépouillement de la science des valeurs et contenus religieux et des idées philosophiques. Elle cherche également à approfondir la compréhension de l’Islam et de ses courants intellectuels et philosophiques, à faire le point sur l’expertise humaine dans les différents domaines du savoir et à l’assimiler dans la structure de la pensée islamique, d’une manière saine et raisonnable.

D’autres objectifs consistent à affirmer l’importance de l’intégration et de la coexistence créative entre les sciences naturelles, humaines et sociales, d’une part, et entre la copie, le raisonnement et l’éducation, d’autre part. L’objectif ultime est de construire la personnalité musulmane équilibrée qui puise dans sa pensée, ses méthodes et son comportement l’harmonie entre les connaissances rationnelles, spirituelles et scientifiques. [xxv]

L’Islam a été la première civilisation et culture à équilibrer l’unité et la diversité. Il a été, en effet, le creuset de différents peuples et cultures qui se sont ralliés à cette religion monothéiste qui prévoit le droit à la diversité et à la différence, sans aucune discrimination ni ségrégation. Elle est un appel à la connaissance mutuelle et à la concorde, comme le dit Allah dans le Coran :

“Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et avons fait de vous des nations et des tribus, afin que vous vous connaissiez les uns les autres, et non pour que vous vous méprisiez (c’est moi qui souligne, Mohamed Chtatou). En vérité, le plus honoré d’entre vous aux yeux de Dieu est celui qui est le plus juste”. [Al-Hujurat (les habitations) 49:13],

يَٰٓأَيُّهَاٱلنَّاسُ إِنَّا خَلَقْنَٰكُم مِّن ذَكَرٍ وَأُنثَىٰوَجَعَلْنَٰكُمْ شُعُوبًا وَقَبَآئِلَلِتَعَارَفُوٓا۟ إِنَّ أَكْرَمَكُمْ عِندَ ٱللَّهِأَتْقَىٰكُمْ إِنَّ ٱللَّهَ عَلِيمٌ خَبِيرٌ

et, également :

“Et parmi Ses signes, la création des cieux et de la terre, ainsi que les variations de vos langues et de vos couleurs.” [Ar-Rum (les Romains) 30:21].وَمِنْ ءَايَٰتِهِۦٓ أَنْ خَلَقَ لَكُم مِّنْ أَنفُسِكُمْ أَزْوَٰجًالِّتَسْكُنُوٓا۟ إِلَيْهَا وَجَعَلَ بَيْنَكُم مَّوَدَّةً وَرَحْمَةً إِنَّ فِىذَٰلِكَلَءَايَٰتٍ لِّقَوْمٍ يَتَفَكَّرُونَ

Grâce à cette vision culturelle avant-gardiste, les peuples de la Oumma islamique ont commencé à écrire leurs langues en caractères arabes afin de rester spirituellement liés au Coran, à sa culture, à sa langue, à ses sciences, à ses arts et à sa littérature, ainsi qu’à la noble tradition du prophète Mahomet.

Ainsi, les Perses, les Turcs, les Kurdes, les Bengalis et d’autres ont écrit leurs langues en arabe, de même que les Haoussas, les Fulanis, les Swahilis et d’autres, connu sous le nom de script Ajami. [xxvi]  Ces langues ont beaucoup progressé et le patrimoine littéraire, artistique, scientifique et culturel de leurs peuples a enregistré une amélioration significative, comme en témoignent les centaines de milliers de manuscrits conservés dans les bibliothèques et les centres de documentation. [xxvii]

     L’écriture Ajami

En ce qui concerne les cultures autochtones, les retards dans l’adoption d’une convention universelle sur la protection des arts populaires, du savoir-faire traditionnel et des ressources génétiques confirment les défis économiques et culturels inhérents à cette question. Dans cette optique, l’accent doit être mis dans ce processus de sensibilisation sur le rôle des savoir-faire traditionnels dans le développement durable.

En effet, il ne suffit pas de garantir le droit des minorités linguistiques à l’expression culturelle, mais aussi leur droit de regard sur l’exploitation de leur patrimoine intellectuel.  Par ailleurs, et compte tenu du rôle majeur que joue la société civile en tant que lien entre les politiques nationales et les stratégies des organisations internationales de développement durable, le champ des partenariats avec les organisations et institutions de la société civile sera élargi pour atteindre les objectifs visés. [xxviii]

Les pays islamiques ont toujours accordé une plus grande importance à la promotion des politiques et programmes de sciences sociales et humaines aux niveaux national, régional et international. À ce titre, des mesures devront être prises pour faciliter la mise en œuvre des politiques sociales et humaines nationales par l’organisation de divers événements ayant pour objectif de faire progresser les connaissances, les normes, la liberté et la dignité humaine et de permettre aux pays islamiques d’adopter des transformations sociales conformes à l’esprit et aux valeurs islamiques. [xxix]

   Taj Mahal, Inde

Les efforts pour soutenir les programmes d’éducation et de recherche des institutions afin de préparer des ressources humaines appropriées et de permettre aux chercheurs d’identifier et de résoudre les problèmes sociaux, culturels et humains découlant du développement de nouvelles tendances et réactions dans la société devront être soutenus. Les résultats de la recherche seront utilisés pour contribuer à la formulation de politiques et à la mise en œuvre d’actions en fonction des besoins réels des populations.

L’accent sera également mis sur le renforcement des rôles des différentes sections de la société par une diffusion plus large des connaissances et une meilleure compréhension des questions sociales et humaines, afin de permettre au grand public de jouer un rôle efficace dans la détermination des tendances de la société. [xxx]

Athar Osama et NidhalGuessoum dans un article intitulé : “Recherche scientifique : ‘’Are these the darkages in the Muslim world ?”, affirment à juste titre qu’une enquête menée auprès des établissements d’enseignement supérieur musulmans révèle que ceux-ci sont à la traîne par rapport au reste du monde lorsqu’il s’agit de dispenser un enseignement scientifique et technique de grande qualité : [xxxi]

“Il est bien connu que les 1,6 milliard de musulmans contribuent de manière disproportionnée à la connaissance du monde. Cette communauté mondiale – qui forme la majorité de la population de 57 pays et couvre pratiquement tous les pays du monde – n’a eu que trois lauréats du prix Nobel de science dans l’histoire de ce prestigieux prix. Le nombre d’universités des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique figurant parmi les 500 meilleures universités du monde est à peine meilleur que cela.

Mis à part les clichés, il existe une opinion largement partagée selon laquelle la science dans le monde musulman accuse un retard considérable par rapport au reste du monde. Cette opinion se fonde en partie sur des indicateurs, tels que les classements mondiaux des universités, les dépenses de recherche, le nombre de chercheurs par million d’habitants, les performances des étudiants pré-universitaires, etc. Les causes de ces mauvaises performances et les remèdes potentiels font l’objet d’un vif débat.”

Et de poursuivre, avec beaucoup d’emphase :

“Les universités du monde musulman ne sont pas bien classées dans les différents classements mondiaux des universités. Dans l’édition 2014-15 du classement mondial des universités QS, aucune université du monde musulman ne figurait parmi les 100 premières, et seules 17 se classaient parmi les 400 premières (11 entre 300 et 400). De même, le classement mondial des universités le plus récent du Times Higher Education ne comptait que 10 universités du monde musulman dans le top 400 (dont cinq entre 300 et 400). Cette situation a souvent donné lieu à des appels répétés en faveur d’une amélioration des classements des universités du monde musulman et de la création d’universités de classe mondiale. Si des progrès ont été accomplis dans le premier domaine, le second est resté largement inaccessible.’’

Emancipation des femmes : Justice de genre

Les droits des femmes sont confrontés à un avenir incertain dans une grande partie du monde islamique. Le sort des droits des femmes dans l’ensemble du monde islamique dépend de façon cruciale de l’issue des débats sur les réformes du code de la famille et du code pénal, y compris les nouvelles interprétations de la loi et de l’enseignement islamiques. Il convient de mentionner qu’il n’existe pas de tendance monolithique de la lutte des femmes pour la justice entre les sexes, même dans les pays islamiques. Elle varie en fonction du contexte culturel, de la structure politique de l’État et de l’emplacement de la communauté. [xxxii]

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Dans le monde islamique, la question de la justice entre les sexes devient souvent une lutte à mener à deux niveaux : l’un est celui des femmes, l’autre celui des hommes. On observe une tension croissante entre la justice de genre et la montée du conservatisme. Les forces fondamentalistes tentent d’imposer un plus grand contrôle sur les femmes, même si cette approche peut ou non avoir un rapport avec la religion. Dans un tel contexte, les femmes musulmanes sont confrontées à plusieurs nouveaux dilemmes. [xxxiii]

Au sujet de l’évolution des femmes dans le domaine économique, FawziaAl Ashmawi écrit :[xxxiv]

‘’Dans le domaine économique, on constate que le marché du travail, dans le monde arabo-musulman a commencé à se féminiser, dès les années 1970, surtout dans le domaine du textile et de l’électronique. Avec le boom pétrolier, les riches pays du Golfe commençaient à ouvrir leur marché du travail aux ouvriers venus des pays musulmans moins riches en ressources pétrolières (Égypte, Syrie, Liban, Maroc, Tunisie, Pakistan), provoquant ainsi une pénurie de main-d’œuvre masculine dans le marché du travail de ces derniers pays, ce qui fut profitable aux femmes.

Selon les statistiques fournies par (women-in-development (WID), on remarque qu’en 1975 le pourcentage des femmes actives dans les pays musulmans d’Afrique, d’Asie du Sud et du Moyen-Orient était de moitié inférieur à celui des pays non-musulmans ; le ratio femmes/hommes dans le marché du travail était de 29 % alors qu’il s’approchait de 90 % dans les pays européens. La situation a lentement progressé durant les années 1990, le pourcentage de la force de travail féminine est resté inférieur à la norme, soit 18,7 % dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. « Le niveau du travail des femmes est très faible dans les pays à prédominance musulmane, comme le Bangladesh, l’Égypte, la Jordanie, le Pakistan, la Syrie, où les restrictions culturelles découragent les femmes de travailler dans certains domaines. »’’

Un défi important pour les femmes musulmanes est de trouver des moyens de surmonter le dilemme et de remettre en question les fondements de la loi islamique lorsqu’elle est incompatible avec les droits démocratiques, sans pour autant compromettre leur sens de la solidarité avec leur communauté. Ce qui doit être fait pour surmonter les obstacles pratiques qui s’opposent à la réconciliation de l’Islam avec les principes universels des droits de la femme ? Comment les féministes musulmanes peuvent-elles gagner la lutte interprétative contre les conservateurs ? [xxxv]

La recherche sur l’identité islamique et les droits des femmes n’est ni nouvelle ni facile. Elle n’est pas nouvelle, en particulier à une époque où les discours sur l’absence de droits des femmes, dans plusieurs États islamiques, sont devenus une propagande utile pour les autorités extérieures. Il s’agit d’une tâche difficile car, bien que l’Islam soit une religion mondiale, les pratiques sociales, les systèmes juridiques et même les mœurs et interprétations religieuses varient selon les régions, les nationalités, les cultures et même les pays. [xxxvi]

Néanmoins, plusieurs études ont abordé, directement ou indirectement, la manière dont l’Islam interagit avec la participation des femmes à la formation de l’État, au marché du travail, à la société civile et à la sphère familiale. Le défi actuel auquel sont confrontées les femmes progressistes au sein des communautés musulmanes est de combattre l’influence croissante des traditions discriminatoires et leur application par le biais de la politique, à une époque où l’hostilité envers les musulmans et leur diabolisation rendent la critique et le débat intracommunautaires difficiles. [xxxvii]

Il convient de souligner que le rôle des femmes musulmanes dans le monde entier n’est pas fixé religieusement. [xxxviii] Il est plutôt façonné par le pouvoir politique et les points de vue contradictoires des traditionalistes et des modérés sur la manière de préserver l’identité de la communauté musulmane. Le degré de “religiosité” [xxxix] dans une société ne peut être pris au pied de la lettre.

Diverses études sur les femmes musulmanes et leurs droits ont montré que la religion influence les relations et les résultats entre les sexes, mais les effets des affiliations religieuses spécifiques varient, en raison des différentes interprétations des textes religieux. En outre, les obligations sociales et les codes de conduite sont davantage déterminés par le contexte culturel5 malgré l’utilisation fréquente d’invocations religieuses pour les justifier et les imposer. Les difficultés auxquelles les femmes musulmanes sont confrontées sont les mêmes que celles des traditions religieuses majeures du monde qui se sont développées dans un contexte patriarcal. [xl]

Il est important de noter qu’il existe souvent un fossé, un écart important entre les enseignements coraniques concernant les droits des femmes et ce qui se passe réellement dans les pays musulmans, tant dans les sociétés et les États islamiques que dans les sociétés et les États multiculturels.

Par exemple, au Pakistan, au nom de l’islamisation, des crimes d’honneur ont lieu, et en Afghanistan, au nom de la talibanisation, diverses restrictions à l’égard des femmes sont à nouveau renforcées, y compris des restrictions telles que l’interdiction pour les femmes ne doivent pas exercer de professions autres que l’enseignement et la médecine ; elles ne doivent pas apparaître en public avec d’autres hommes que leurs maris, fils ou pères, et ainsi de suite. Des lois ont été promulguées qui privent les femmes des droits que leur confère l’Islam. [xli]

Les changements et les défis du vingtième siècle ont en effet été rudes pour les femmes musulmanes du monde entier. Elles ont été prises dans le feu croisé entre la guerre culturelle de l’Islam et de l’Occident, ou les guerres civiles entre laïcs et islamistes ou les conflits communautaires impliquant d’autres fondamentalistes religieux. Elles doivent supporter le poids des difficultés liées à ces conflits à de nombreux niveaux. Même lorsqu’il s’agit de processus historiques, les femmes musulmanes sont souvent prises dans la lutte entre l’impérialisme de la modernité et l’inflexibilité des traditions.

Les problèmes auxquels sont confrontées les femmes musulmanes, tels qu’ils sont mis en évidence par de nombreuses études de cas, sont sans aucun doute un sujet complexe et sont encore compliqués par l’imbrication des coutumes, des valeurs et des et des croyances traditionnelles dans des cadres ethniques ou géographiques qui définissent les paramètres de leur identité et de leurs droits. Les questions de démocratie et de la citoyenneté sont intimement liées aux débats actuels sur l’identité, nationalisme et les droits des femmes – en d’autres termes, les grandes questions de pouvoir et de liberté. [xlii]

Les préoccupations des fondamentalistes en matière d’identité et de droits des femmes tournent autour de la quête d’identité, d’une “identité musulmane” transculturelle et anhistorique. Dans ce discours, les femmes sont traitées comme les dépositaires d’une identité qui, en fin de compte, légitime le contrôle des femmes, la confusion délibérée des concepts de nation/communauté, de religion, de race et de religion.

Par conséquent, les dirigeants islamistes affirment leur engagement envers les principes démocratiques et au pluralisme politique, mais pas nécessairement aux valeurs libérales qui privilégient les droits des femmes par rapport aux droits de la communauté. L’approche de ces dirigeants exclut et prive les femmes de leurs droits tels qu’ils leur sont donnés dans le Coran et en tant que membre individuel de l’État-nation. [xliii]

Malgré les changements dans la structure sociale apportés par les forces de l’urbanisation et de l’industrialisation, les forces conservatrices tentent d’imposer des rôles et des codes de comportement très restrictifs pour les femmes, selon leur interprétation de l’Islam. À l’heure actuelle, et à l’exception de l’Occident où un code civil régit généralement tous les citoyens, la plupart des communautés musulmanes ont des lois spécifiques.

Ces lois, ainsi que l’influence des fondamentalistes musulmans sur leur évolution et leur application, affectent de plus en plus les femmes, leurs droits légaux et leurs pratiques traditionnelle et limitent les organisations de femmes dans la définition des paramètres de leurs luttes et de leurs stratégies.

Vous pouvez suivre le Professeur Mohamed Chtatou : @Ayurinu

 

Notes de fin de texte :

[i] Tayeb Mohammad, Safiya Abderrahim. ‘’Les constantes de l’identité islamique en Afrique et les défis de sa préservation’’, Fondation Mohammed VI des Oulema Africains, 2 juillet 2020. https://www.fm6oa.org/fr/les-constantes-de-lidentite-islamique-en-afrique-et-les-defis-de-sa-preservation/

[ii]Ibid.

[iii]Nash, Geoffrey. Writing Muslim Identity. London: Continuum International Publishing Group, 2012, p. 7.

[iv] Décobert,Christian. « Identité religieuse et appartenance : une relation d’incertitude », Archives de sciences sociales des religions, 134, avril – juin 2006, pp. 135-145. http://journals.openedition.org/assr/3446

[v] Chtatou, Mohamed. ‘’Is globalization a postmodern form of imperialism?’’, Morocco World News, 3 décembre 2013. https://www.moroccoworldnews.com/2013/12/114548/is-globalization-a-postmodern-form-of-imperialism-3

[vi] Ramadan, Tariq. « Les musulmans et la mondialisation », Pouvoirs, vol. 104, no. 1, 2003, pp. 97-109.https://www.cairn.info/revue-pouvoirs-2003-1-page-97.htm

[vii]Jaffry, Abdul Majid. ‘’Globalization and the Muslim Society’’, Islamic Society, June 23, 2010.https://www.islamicity.org/3860/globalization-and-the-muslim-society/

[viii] Dhaouadi, Mahmoud. « Un autre regard sur la culture : un point de vue islamique », Revue internationale des sciences sociales, vol. 193-194, no. 3-4, 2007, pp. 523-538.https://www.cairn.info/revue-internationale-des-sciences-sociales-2007-3-page-523.htm

[ix]Telhami, Shibley. ‘’A Growing Muslim Identity’’, Brookings, July 11, 2004. https://www.brookings.edu/opinions/a-growing-muslim-identity/

 

[x]Arkoun, M. L’Islam, hier-demain. Paris :Buchet/Chastel, 1978.

[xi] Ferjani, Mohamed-Chérif. “À propos de la notion de ’umma (oumma) : les maux d’un mot”, in Rémi-Giraud, Sylvianne, et Pierre Rétat. Les Mots de la nation. Lyon : Presses universitaires de Lyon, 1996, pp. 135-147). http://books.openedition.org/pul/1859.

[xii] Amor, Abdelfattah. “La Notion d’”umma” Dans Les Constitutions Des États Arabes”,Arabica, vol. 30, no. 3, 1983, pp. 267–89. JSTOR, http://www.jstor.org/stable/4056428

[xiii]Abou-Chdid Nasr, Marlène. ‘’Analyse des champs sémantiques de la notion de umma arabiyya (nation arabe) dans le discours nassérien (1952-1970)’’, Mots. Les langages du politique, Année 1981, 2, pp. 13-35. https://www.persee.fr/doc/mots_0243-6450_1981_num_2_1_1018

[xiv] Ramadan, Tariq. Western Muslims and The future of Islam. Oxford: Oxford University Press, 2004, pp. 89-90.

[xv]  Claire Alexander, Claire; Victoria Redclift&Ajmal Hussain. The New Muslims. London: Runnymede, 2013,p. 34.

[xvi] UNDP. 2021/22 Human Development Report. September 08, 2022. https://hdr.undp.org/content/human-development-report-2021-22

[xvii]Balty-Guesdon, Marie-Geneviève. “La Maison de la Sagesse : une institution hors de l’histoire ?”, inLejbowicz, Max. L’Islam médiéval en terres chrétiennes : Science et idéologie. Villeneuve d’Ascq : Presses universitaires du Septentrion, 2009, pp. 85-98. http://books.openedition.org/septentrion/13973

[xviii] Cerbelle, Sophie. “Les analphabètes au Maroc : un groupe homogène en demande d’alphabétisation ?”, Cahiers de la recherche sur l’éducation et les savoirs, 12, 2013,pp. 205-224. http://journals.openedition.org/cres/2371

[xix]Bhani, Al-Nasser. ‘’L’Analphabétisme dans les États arabes: situation et perspectives’’, Perspectives: revue trimestrielle d’éducation, XX, 4, 1990, pp. 519-530. https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000101575_fre

[xx] Chtatou, Mohamed.’’Using Arabic Script in Writing African Languages, Revisiting ISESCO’s

Experience 25 Years Later: Field Successes and Shortcomings’’, THE ARABIC SCRIPT IN AFRICA: DIFFUSION, USAGE, DIVERSITY AND DYNAMICS OF A WRITING SYSTEM – A WORKSHOP FUNDED BY THE FRITZ THYSSEN STIFTUNG, UNIVERSITY OF COLOGNE, APRIL 06-07, 2010. http://www.uni-koeln.de/phil-fak/afrikanistik/tasia/schedule/abstracts/Chtatou-Using%20Arabic%20Script%20in%20Writing%20African%20Languages,%20Revisiting%20ISESCO’s%20Experience%2025%20Years%20Later%20Field%20Successes%20and%20Shortcomings.pdf

[xxi] Prayer Times. ‘’Global Muslim Population’’. https://timesprayer.com/en/muslim-population/

Aujourd’hui, mercredi 1er mars 2023, on estime que 2 005 118 522 personnes dans le monde s’identifient comme musulmans, ce qui représente plus de 25 % de la population mondiale totale de 8 020 474 087 personnes.

En termes de nombre d’adeptes, l’islam est la deuxième plus grande religion au monde. La religion de l’Islam fait partie du système religieux officiel dans 26 pays d’Asie, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Afrique sub-saharienne. La croissance de l’islam est plus rapide que celle de toute autre religion dans le monde.

La population musulmane mondiale est un groupe diversifié et dynamique, réparti dans le monde entier. En 2023, on estime qu’il y a plus de 2,01 milliards de musulmans dans le monde, ce qui fait de l’islam la deuxième plus grande religion après le christianisme.

On trouve des musulmans dans toutes les régions du monde, la plus grande concentration de musulmans vivant dans la région Asie-Pacifique. Cette région comprend des pays comme l’Indonésie, le Pakistan, l’Inde et le Bangladesh, qui comptent parmi les plus grandes populations musulmanes du monde.

Outre la région Asie-Pacifique, on trouve également d’importantes populations musulmanes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ainsi qu’en Afrique subsaharienne. En Europe et en Amérique du Nord, les communautés musulmanes sont également en pleine expansion, notamment dans les zones urbaines.

La population musulmane mondiale est un groupe diversifié et dynamique qui joue un rôle important dans le monde d’aujourd’hui. Malgré les défis auxquels ils sont confrontés, les musulmans continuent d’apporter une contribution importante à leurs communautés et au monde en général.

[xxii] Hanafi, Sari.“Les systèmes universitaires au Moyen-Orient arabe”, Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 131, 2012,p. 23-44.http://journals.openedition.org/remmm/7579

[xxiii] Browne, E. G. A Literary History of Persia, 4 Volume Set. London: Routledge, (1902) 1999.

Le célèbre ouvrage de Browne, publié pour la première fois en 1902, a été le texte essentiel sur l’histoire littéraire dans les études persanes pendant de nombreuses années. En tant qu’aperçu de la littérature persane depuis les temps les plus reculés jusqu’à Firdawsi, il continue d’être une référence précieuse. Épuisé depuis un certain temps, il est maintenant réédité en édition de bibliothèque, en fac-similé pour restituer l’ambiance de l’édition originale.

[xxiv] Quataert, Donald. The Ottoman Empire, 1700-1922. Cambridge: Cambridge University Press, 2000.

[xxv]Dowidar, Hanan & Ahmed Salim. ‘’How an ancient Muslim scientist cast his light into the 21st century’’, Elsevier Connect, 24 mars 2015. https://www.elsevier.com/connect/how-an-ancient-muslim-scientist-cast-his-light-into-the-21st-century

[xxvi] Ngom, Fallou. Muslims beyond the Arab World: The Odyssey of Ajami and the Muridiyya. Oxford: Oxford University Press, 2016.

Synopsis: Muslimsbeyond the Arab World explore la vibrante tradition d’écriture des langues africaines à l’aide de l’écriture arabe modifiée (‘Ajami), ainsi que l’essor de l’ordre soufi Muridiyya au Sénégal. L’ouvrage montre comment le développement de la tradition littéraire ‘Ajami est lié à l’épanouissement de la Muridiyya, qui est devenue l’une des organisations soufies les plus puissantes et les plus dynamiques d’Afrique subsaharienne. Il propose une lecture attentive des riches textes hagiographiques et didactiques ‘Ajami écrits, récités et chantés par les Muridiyya, des œuvres largement inconnues des chercheurs. Les textes décrivent la vie et l’odyssée soufie du fondateur de l’ordre, Shaykh Ahmadu Bamba Mbakke (1853-1927), ses conflits avec les dirigeants locaux, les religieux musulmans et l’administration coloniale française, ainsi que les traditions et les enseignements qu’il a défendus et qui ont façonné de façon permanente l’identité et les comportements de ses adeptes.

FallouNgom évalue les représentations dominantes du mouvement Muridiyya et propose des perspectives alternatives. Il démontre comment les Muridyya ont utilisé leurs documents écrits, récités et chantés ‘Ajami comme un outil de communication de masse efficace pour transmettre aux masses l’odyssée poignante de Bamba, sa doctrine, les vertus qu’il défendait et cultivait parmi ses disciples – estime de soi, confiance en soi, foi solide, éthique du travail, recherche de l’excellence, détermination, non-violence et optimisme face à l’adversité – à l’insu de l’administration coloniale française et de nombreux universitaires. Muslimsbeyond the Arab World affirme que c’est la source de la résilience, de l’attrait et de l’expansion de la Muridiyya, qui fascine les observateurs depuis sa création en 1883.

[xxvii]Chtatou, M. 1992. Using Arabic Script in Writing the Languages of the People of Muslim Africa. Rabat: Institute of African Studies, 1992.

[xxviii] Chtatou, Mohamed. ‘’Globalization and Parental Education in the Muslim World Today’’, Academia. https://www.academia.edu/34615974/Globalization_and_Parental_Education_in_the_Muslim_World_Today

[xxix]Adeeb, K.The Politics of Muslim Cultural Reform: Jadidism in Central Asia. Oakland, California:University of California Press, 1999.

[xxx]Cherif, Mustapha. Éducation et islam, série ‘’Valeurs de l’Islam’’ 7. Fondapol, 2015. https://www.fondapol.org/app/uploads/2020/05/073-SERIE-ISLAM-M.Cherif-2015-12-09-web-D%C3%A9f-1.pdf

[xxxi] Osama, Athar &NidhalGuessoum. ‘’Scientific research: Are these the dark ages in the Muslim world?’’, Scroll-in, July 15, 2016. https://scroll.in/article/811284/are-these-the-dark-ages-in-the-muslim-world

[xxxii]Jawad, H. A.The Rights of Women in Islam: an Authentic Approach. London: Macmillan, 1998.

[xxxiii]Benzine, Rachid. « L’islam et les défis de la modernité », La Pensée, vol. 384, no. 4, 2015, pp. 7-16.

[xxxiv] Al Ashmawi, Fawzia. « L’évolution de la femme dans le monde musulman », Société, droit et religion, vol. 4, no. 1, 2014, pp. 65-70.https://www.cairn.info/revue-societe-droit-et-religion-2014-1-page-65.htm

[xxxv]Cooke, M.Women Claim Islam: Creating Islamic Feminism through Literature. London: Routledge 2001.

[xxxvi]Kharroub, Tamara. ‘’Five things you need to know about women in Islam: Implications for advancing women’s rights in the Middle East’’, Arabic Center Washington DC, October 4, 2015. https://arabcenterdc.org/resource/five-things-you-need-to-know-about-women-in-islam-implications-for-advancing-womens-rights-in-the-middle-east/

[xxxvii]Wadud, Amina.Qur’an and Woman. Kuala Lumpur: Fajar Bakti Publications, 1992.

[xxxviii]Wadud, Amina.Quraan and Women. New York: Oxford University Press, 1999, citée by NayerehTohidi, “The Issues at Hand”, in Herbert Bodman(ed.).Women in Muslim Socities: Diversity Within Unity. London: Lynne Riener Publishers, 1998,p. 278.

[xxxix]La religiosité fait référence à la mesure dans laquelle les musulmans observent les enseignements de l’islam dans leurs actes.

[xl] Moghadam,Valentine. From Patriarchy to Empowerment: Women’s Participation, Movements, and Rights in the Middle East, North Africa, and South Asia. Syracuse, New York: Syracuse UniversityPress, 2007.

Description : Cette riche anthologie propose vingt études sur des exemples de justice sociale émergente et d’autonomisation des femmes au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Asie du Sud. Ces régions abritent d’immenses populations où les droits des femmes se sont étiolés sous le régime patriarcal, et beaucoup sont en proie à des troubles civils.L’ouvrage montre comment des changements se produisent alors que des marées de capitaux, de personnes et d’informations érodent les régimes de genre enracinés, donnant naissance à des mouvements de femmes énergiques et avant-gardistes. Très original, conceptuellement sophistiqué et d’une lecture imminente, ce livre illustre comment les femmes locales transforment leur destin collectif en remettant en question leur statut, en formant des alliances, en exigeant une pleine participation au développement économique et au processus politique, et en exploitant les opportunités offertes par la mondialisation.

[xli]Haq, Maheen. ‘’ The War on Muslim Women’s Bodies: A Critique of Western Feminism’’, Georgetown Law, Georgetown Immigration Law Journal, January 17, 2022. https://www.law.georgetown.edu/immigration-law-journal/blog/the-war-on-muslim-womens-bodies-a-critique-of-western-feminism/

[xlii]Carland, Suzan. ‘’Chapter 7 The Difficulty of Muslim Women Fighting Sexism: Then and Now’’,

in: Muslim Women and Agency: an Australian Context,series: Muslim Minorities,  volume 38, 2021, pp. 119-146. https://brill.com/display/book/edcoll/9789004473225/BP000007.xml

[xliii]el Tibi, Zeina. « La place de la femme dans l’islam », Société, droit et religion, vol. 4, no. 1, 2014, pp. 59-64.https://www.cairn.info/revue-societe-droit-et-religion-2014-1-page-59.htm

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