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Le ministre marocain des Affaires étrangères soumis à un contrôle tatillon à Paris

Les relations franco-marocaines ne seraient-elles plus au beau fixe ? En tout cas, ce n’est pas le contrôle tatillon, voire offensant, subi par le ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, à l’aéroport Charles de Gaulle, qui va réchauffer la froideur qui fissure la cordialité et la courtoisie des échanges depuis quelque temps.

Dans un ciel qui était sans nuages ou presque, l’orage gronde depuis les trois plaintes déposées par Paris, en février, contre le patron du contre-espionnage marocain pour « torture » et « complicité de torture ». Une action judiciaire « coup de poing » qui a courroucé le royaume chérifien, lequel a immédiatement convoqué l’ambassadeur de France à Rabat pour réprouver la brutalité de cette initiative, annulant en représailles une conférence que devait animer Nicolas Hulot, en sa qualité d'«envoyé spécial de François Hollande pour la planète», et ce, en dépit des regrets exprimés par l’Elysée dans un communiqué officiel pour cet « incident regrettable ».

Dans ce contexte particulièrement tendu, nul besoin d’être grand clerc pour comprendre que la fouille, minutieuse à l’excès et excessivement blessante, infligée à Salaheddine Mezouar n’est pas propice au dégel de la crispation, d’autant plus que la presse marocaine en a fait ses gros titres, fustigeant la police française.

Ainsi, le quotidien Assabah ne mâche pas ses mots, évoquant "une humiliation du responsable marocain, qui viole les us et usage diplomatiques", avant d’enfoncer le clou : "la police s'est comportée sans élégance avec le ministre qui, se pliant aux injonctions, a ôté sa veste, sa ceinture, ses chaussures et chaussettes".

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Et de poursuivre : "Mezouar a pourtant présenté son passeport diplomatique et décliné oralement avant le contrôle son identité de ministre des Affaires étrangères venant des Pays Bas où il a participé à une conférence sur la sécurité nucléaire", ajoutant : "La délégation accompagnant le ministre a été surprise par ce contrôle sans précédent. Le titre de ministre des Affaires étrangères d'un pays ami n'a pas servi à Mezouar, la convention de Vienne de 1961 n'ayant pas été respectée". Un autre journal Annass lui fait écho en rapportant que "Salaheddine Mezouar s'est vu refuser l'accès à la salle d'honneur en lui signifiant que les autorités aéroportuaires devraient être informées une heure avant l'arrivée du VIP pour ouvrir la salle réservée aux personnalités".

Il est des « au revoir » qui laissent un souvenir cuisant, et il faudra sans nul doute user de beaucoup de diplomatie et d'un soupçon de tact pour que la brouille franco-marocaine n’obscurcisse pas un horizon déjà passablement embrumé…

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