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Le Grand Maghreb, un ensemble qui se cherche toujours

La région du Maghreb, qui comprend la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye, est devenue l’une des frontières géopolitiques les plus instables au cours de la dernière décennie. Cette vaste zone habitée par quelque 95 millions de personnes – dont quatre-vingt pour cent d’entre elles en Algérie et au Maroc -, enclavée entre la mer Méditerranée et le désert du Sahara, et séparant le sud de l’Europe du Sahel.

Le Maghreb est l’une des régions les plus conflictuelles de la planète, avec un large éventail de problèmes structurels : de la pauvreté à la corruption, le chômage, les inégalités économiques et sociales, le déficit technologique, le sous-développement de l’éducation et des infrastructures, l’insécurité alimentaire et le stress hydrique qui sera l’un des l’un des plus importants au monde d’ici 2040.

Rhétorique en faveur de l’intégration régionale

C’est depuis longtemps un axiome chez les gouvernants de chaque pays maghrébin de brandir leur engagement rhétorique en faveur de l’intégration régionale tout en étouffant souvent sans vergogne les principes et les perspectives d’unité. Le roi Mohammed VI du Maroc a mis fin à cette mascarade en janvier 2017 en proclamant devant les chefs d’État africains lors du 28e sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba que “l’Union du Maghreb arabe (UMA) est morte“. i

Dix mois plus tard à Abidjan, comme pour enfoncer le clou, le monarque a profité du 5e sommet Union africaine – Union européenne (UA-UE) pour diriger à nouveau son artillerie rhétorique sur l’UMA, cette carcasse putride d’une institution qui “n’existe pas“. ii Pour ceux qui s’accrochent encore ou prétendent se soucier du “rêve maghrébin” d’intégration, l’instinct est de crier au fatalisme, car l’effet “jeter l’éponge” éteindra les dernières lueurs d’espoir d’unité que les peuples du Maghreb pourraient encore partager. “Nous croyons toujours à l’intégration maghrébine pour des raisons historiques, culturelles, politiques et économiques“, a déclaré le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, en réponse aux propos du roi Mohammed VI. iii

La vérité déprimante, cependant, est que la complainte du Roi sur la disparition de l’UMA n’est que le reflet de l’humeur de résignation de plus en plus palpable au Maghreb ainsi que de la frustration croissante face à l’hypocrisie de ceux qui prêchent l’évangile de l’intégration régionale sans rien faire pour la concrétiser. Même la Tunisie, dont le président d’alors, Moncef Marzouki, s’efforçait encore en 2012 d’insuffler à l’Union maghrébine l’esprit d’unité ravivé aux premiers jours du printemps arabe, a changé de vitesse, se concentrant sur le renforcement de ses relations bilatérales avec ses voisins et, comme le Maroc, sur la poursuite de liens profonds avec les économies africaines en pleine croissance. Alors, comment en est-on arrivé à ce point de résignation ?

Quelle est la prochaine étape pour le Maghreb dans le paysage géopolitique durci actuel, de plus en plus déchiré par des intérêts multiples et divergents ? Les deux pays suffisamment conséquents pour ancrer le Maghreb restent à couteaux tirés. Le Maroc et l’Algérie ne s’entendent sur presque rien, et leurs querelles et récriminations n’ont fait qu’empirer. Malheureusement, les démons de leur discorde semblent peu à peu posséder leur propre public qui, par intermittence, se lance des insultes dans les forums des médias sociaux et les événements sportifs et de divertissement. iv

Dans un rapport publié par MIPA Institute en 2020, Mohammed Masbah et Rachid Aourraz avancent que : v

‘’Le Maghreb est l’une des régions les moins intégrées politiquement et économiquement dans le monde. Les échanges commerciaux au sein de la région représentent moins de 5% de l’ensemble des échanges commerciaux extérieurs des pays du Maghreb, ce qui est bien inférieur à tous les autres blocs commerciaux régionaux dans le monde. Cette situation a des impacts négatifs majeurs. Un rapport de 2018 du Fonds monétaire international indique que la poursuite de l’intégration entre les pays du Maghreb a effectivement des répercussions positives d’un point de vue économique. Cela rendra la région plus attrayante pour les investissements directs étrangers, contribuera à réduire les coûts du commerce au sein de la région et soutiendra la mobilité des capitaux et de la main-d’œuvre. Cela augmentera également l’efficacité de l’allocation des ressources et rendra le Maghreb plus résilient aux chocs et aux fluctuations du marché. ‘’

UMA coquille vide

La lassitude du roi Mohammed VI face à l’état déprimant de l’UMA n’est pas une aberration. Après tout, tout le monde sait que l’UMA est une coquille vide, prisonnière de décennies d’animosités de voisinage, de jalousies mesquines et de rivalités perverses. L’hypocrisie des dirigeants maghrébins est bien établie, et leurs citoyens ne savent plus, ou pire, ne se soucient plus de ce qu’est cette institution. vi

Le regretté Mohamed Boudiaf, vétéran de l’indépendance de l’Algérie et dernier président à vouloir réellement établir de bonnes relations avec le Maroc où il passa des décennies en exil, avait prévu ce triste état de fait dès 1964, lorsqu’il avait averti qu’à force d’encourager les passions nationalistes, les particularismes radicaux et les intrigues diplomatiques, les gouvernements finiraient par engloutir le Maghreb dans des rancœurs passionnées qu’il serait difficile de faire rentrer dans la bouteille. vii

Le romancier et journaliste algérien, Kamel Daoud, a réitéré le même avertissement en mars 2016 lorsqu’il a écrit que le Maroc et l’Algérie jouent avec le feu. En attisant les feux du nationalisme et du populisme, ils “fabriquent, avec les enfants en colère d’aujourd’hui, les troupes qui se feront ensuite la guerre demain. ‘’ viii Le cri d’alarme de Daoud peut sembler apocalyptique, mais il reflète l’inquiétude croissante au sein des cercles intellectuels maghrébins, qui craignent que l’inimitié implacable entre le Maroc et l’Algérie ne devienne incontrôlable.

À l’heure où les postures inflexibles, les insultes incessantes et les sensibilités piquantes se multiplient, les étincelles potentielles prolifèrent. Les remarques désobligeantes d’octobre 2017 du haut diplomate algérien, Abdelkader Messahel, lorsqu’il a accusé les entreprises phares marocaines de blanchir l’argent de la drogue en Afrique, ne sont qu’un des nombreux exemples où le penchant irresponsable des dirigeants pour la vilification approfondit la discorde entre voisins. ix

Bien sûr, l’Algérie n’a pas le monopole exclusif de l’absurdité. En 2016, Hamid Chabat, l’ancien secrétaire général du parti de l’Istiqlal (Indépendance), a provoqué une dispute diplomatique avec l’Algérie et la Mauritanie en accusant la première d’être un pays colonialiste qui “occupe toujours Tindouf, Hassa Massoud et Bechar ainsi que d’autres provinces qui sont à l’origine, marocaines” x et en qualifiant la seconde de “territoire marocain“. xi

Intégration régionale impossible

Jusqu’à présent, les efforts d’intégration de l’UMA ont été, au mieux, ternes. Une raison importante en est la rivalité politique régionale entre le Maroc et l’Algérie. Bien qu’ils soient voisins, l’Algérie et le Maroc n’ont pas partagé de frontière franchissable depuis 1994. Cette situation est le résultat d’une attaque terroriste sur le sol marocain, dans laquelle le Maroc a accusé l’Algérie de jouer un rôle dans l’attentat et a réagi en imposant des obligations de visa aux touristes algériens. Cet incident fait suite à l’invasion du territoire algérien par le Maroc en 1963 dans le but de redessiner ses frontières et de tensions durables au sujet du Sahara occidental. xii

En dépit d’une culture, d’une histoire et d’une religion communes, les gouvernements du Maghreb se sont plutôt concentrés sur leurs différences. L’absence de volonté politique et les différents intérêts nationaux contribuent aux résultats décevants de l’UMA. Comme leurs homologues de la SADC, xiii les pays du Maghreb montrent une réticence générale à transférer des pouvoirs à des institutions régionales qui réguleraient le commerce inter-régional et aideraient à résoudre les impasses politiques dans la région. xiv En conséquence, le dernier sommet de l’UMA auquel ont participé tous les États membres a eu lieu en 1994. À ce jour, seuls six des plus de 30 accords ont été ratifiés par les cinq États membres. xv

Ces six accords portent sur la création de la Banque maghrébine d’investissement et de commerce extérieur, sur l’échange de produits agricoles, sur l’encouragement et la garantie des investissements, sur le transport terrestre de passagers et de marchandises, sur la quarantaine agricole et sur les règles visant à éviter la double imposition et l’impôt sur le revenu. xvi

L’impasse politique actuelle entre le Maroc et l’Algérie, couplée à l’instabilité politique persistante en Libye depuis 2011, a rendu difficile la résolution des conflits régionaux et l’approfondissement des relations économiques. La coopération économique s’en trouve réduite, les échanges transfrontaliers sont faibles et les tarifs douaniers entre les pays du Maghreb sont plus élevés.

Pour Hakim El Karoui de l’Institut Montaigne, un Maghreb uni est d’une importance capitale pour l’Europe :

‘’Le destin de la France et de l’Europe est étroitement lié à celui des pays du Maghreb, du fait des importants flux d’hommes, d’idées, de marchandises, d’argent entre les deux rives de la Méditerranée. Pourtant, l’importance du Maghreb pour l’Europe est largement sous-estimée, et les Européens ne semblent pas avoir intégré le Maroc, l’Algérie et la Tunisie à leur réflexion stratégique globale. Tout en respectant leur souveraineté, l’Europe devrait se donner les moyens de soutenir les économies de ces pays, gages de stabilité sociale et donc politique. Si l’Europe et le Maghreb ont été durement frappés par la crise du Covid-19, ils font face à des situations différentes : alors que les Européens sont riches et unis par une même monnaie, les pays du Maghreb font partie des pays à revenus intermédiaires, ne sont pas unis et ont des capacités de création monétaire limitées par la fragilité de leurs économies. Or, le plan de relance européen, destiné à assurer la stabilité de ses membres, n’a pas vocation à profiter à son « étranger proche », dont le Maghreb. Pourtant, compte-tenu de l’imbrication des peuples et des économies, le « risque » maghrébin est un risque européen : la déstabilisation d’un de ces trois pays du fait de la crise entraînerait des réactions en chaîne connues et indésirables (risque islamiste, émigration, influence croissante d’autres puissances). Il est donc urgent que l’Europe déploie une coopération économique et financière renforcée avec les pays du Maghreb. ‘’

Mais il semble, toutefois, que cette région n’a d’importance que parce que l’Europe riche et prospère veut en faire une frontière physique externe contre le danger de l’immigration clandestine et un mur infranchissable contre l’islamisme. Outre ces deux aspects sécuritaires l’Europe fait très peu pour l’instauration de la démocratie dans la région et le développement économique. Après la deuxième guerre mondiale, elle s’est généreusement fournit en main d’œuvre maghrebine pour se reconstruire grâce à l’argent américain et aujourd’hui elle encourage vivement le brain drain nocif au bien être de cette partie du monde. xvii

Les raisons du dysfonctionnement

L’accord portant création de l’UMA a été signé à Marrakech, au Maroc, en février 1989 par le dirigeant libyen Muammar Al-Kadhafi, le président tunisien Zine- Al-Abidine Ben Ali, le président algérien Chadli Bendjedid, le défunt roi Hassan II du Maroc et le président mauritanien Maaouya Ould Sid-Ahmed Taya.

Trente-deux ans plus tard, on peut dire que le projet d’Union du Maghreb arabe intégral a échoué. L’idée d’unifier les cinq pays du Maghreb remonte à l’Étoile Nord-Africaine (ENA), une association fondée en France en 1926 par de jeunes élites et travailleurs immigrés maghrébins.

Parmi ses membres figurait l’Algérien Haj Ali Abdelkader. Plus tard, en 1958, lorsque les trois partis politiques d’Algérie, du Maroc et de Tunisie se sont réunis à Tanger, au Maroc, ils ont décidé de relancer ce projet intégral de rapprochement des peuples et des États du Maghreb.

Plus tard, ces trois pays sont devenus fraîchement indépendants et chaque pays était alors accablé par la reconstruction de son propre État et s’inquiétait du statut mégalomaniaque de son dirigeant.

Les ambitions des masses sont restées vivantes en 1989. Un sommet des dirigeants des cinq pays du Maghreb a donné une lueur d’espoir à des millions de personnes et a ouvert la voie à une nouvelle ère politique. Cela a mis fin à un quart de siècle de tensions rhétoriques entre Alger et Rabat. Néanmoins, l’euphorie de l’Union du Maghreb arabe ne dure pas longtemps. Trois ans plus tard, l’Algérie entre dans une guerre sanglante contre ces civils.

Par conséquent, en 1994, Rabat a décidé de fermer les frontières avec son voisin de l’Est à la suite de l’attentat terroriste de Marrakech, après que le Maroc a accusé le groupe armé algérien (GIA) ainsi que les services de renseignement algériens de l’attentat de Marrakech. Depuis lors, les divergences politiques, les différends territoriaux et les bouleversements politiques intérieurs ont rendu impossible la tenue d’une seule réunion ministérielle.

Malgré l’homogénéité des facteurs religieux, culturels, géographiques et historiques, la politique a toujours constitué un obstacle. Même sur le plan culinaire, ces pays se battent encore pour savoir quel plat de couscous est le meilleur ! Dans les années 1990, les médias locaux ainsi que les politiciens et l’élite laïque se disputaient sur deux obstacles principaux. Il s’agissait de l’échec de ce système intégral sous régional, de l’islamisme et du berbérisme.

Ces deux impératifs de politique intérieure remettaient sérieusement en question les régimes (en Algérie par exemple). En Tunisie, la question berbère n’était pas un sujet brûlant comme la question de l’islamisme, elle représentait une menace imminente pour le régime de Ben Ali. Par conséquent, la question berbère était également un sujet épineux en Libye. Au Maroc, ni l’islamisme ni le berbérisme ne constituaient une menace, car le roi est le croyant en chef et a appliqué un programme linguistique inclusif dans le royaume. En Mauritanie, le contrôle militaire de ce pays tranquille a permis de gérer les structures tribales de la société.

Pourtant, la question du Sahara occidental était le principal obstacle à la réalisation du rêve de centaines de millions de personnes au Maghreb. Ainsi, le Sahara occidental était une question ” d’attente ” au sein des membres de l’UMA. Les cinq premières années qui ont suivi la création de l’UMA ont été célébrées dans les cinq pays et presque tous les deux mois, il y avait des réunions ministérielles de l’UMA ou des réunions d’experts axées sur la poursuite du processus d’intégration.

Les pays de l’UMA sont riches en pétrole, en produits agricoles, en phosphates et autres minéraux, dont l’or. Ils ont le potentiel pour devenir une puissance économique capable de rivaliser avec leurs voisins du nord : l’Union européenne (UE). Cependant, le territoire contesté du Sahara occidental représente un dommage collatéral pour les populations de ces pays. Démographiquement, l’UMA comprend près de 100 millions de personnes pour une superficie totale de plus de six millions de km², s’étendant de la Libye à la Mauritanie. Pourtant, le commerce bilatéral entre ses membres représente moins de 15 % du total potentiel. Le reste des échanges se fait entre les États membres et des parties étrangères, notamment des pays européens.

Suite à la pandémie du COVID-19, la population a beaucoup souffert de la timide coordination entre les cinq pays, dans cette perspective l’Algérie a envoyé une aide médicale à la Mauritanie et à la Libye comme un geste fraternel. La pandémie a révélé la dislocation de tout le système de santé dans ces pays, ajoutant des problèmes à la situation désastreuse de la Libye, ce qui a ajouté une autre couche à l’échec de l’UMA.

Repenser le Maghreb

Rabat et Alger ont essayé d’agir comme un intermédiaire crédible dans la guerre civile libyenne. Par conséquent, les deux pays sont les otages des superpuissances régionales et internationales dans un contexte géopolitique qui pousse les pays du Maghreb à perdre toute traction dans les troubles actuels de la région. L’accord de normalisation entre le Maroc et Israël a fait de l’issue du conflit dit gelé et de la guerre froide sans fin entre Rabat et Alger un frein à tout progrès dans leurs relations et une paralysie de l’Union du Maghreb arabe. Cela signifie également que les dirigeants des pays du Maghreb rendent plus difficile une vie meilleure pour des millions de personnes. xviii

Jusqu’à présent, le système sous régional intégral a échoué, et les dirigeants des pays du Maghreb ont du mal à convaincre leurs populations d’accepter le projet, même en tant qu’idée. Les événements récents dans la région du Maghreb ont donné de mauvais résultats. Face à la multitude de problèmes de sécurité et d’instabilité en Libye, les tensions politiques en Tunisie, en Algérie, en Mauritanie et au Maroc qui semblent calmes. Pourtant, le volcan social est en ébullition et ne permet guère d’espérer.

Par conséquent, les vagues du Printemps arabe ont d’abord été considérées comme un processus de guérison en termes de liberté et de développement dans la région. Pourtant, ces vagues ont jusqu’à présent montré l’instabilité et, dans une certaine mesure, le chaos. xix Par conséquent, l’antidote est la théorie de l’attitude de l’homme fort, cet outil politique imposé par le camp contre-révolutionnaire dirigé par certaines puissances régionales et superpuissances, comme par exemple Khalifa Haftar en Libye. Une telle attitude n’aiderait pas les pays du Maghreb à injecter un support de vie dans le corps de l’UMA.

L’UMA est en soins intensifs et pour certains analystes, elle est cliniquement morte. L’UMA a pris fin en raison d’un manque de volonté politique sincère de la part des dirigeants des pays du Maghreb, et de l’incapacité à séparer la dynamique d’intégration macro-économique des facteurs sociétaux, et finalement du différend sur le territoire du Sahara occidental.

Dans le monde d’aujourd’hui, il est de plus en plus difficile pour les pays non intégrés d’être économiquement ou politiquement viables. Il n’est tout simplement pas viable pour les pays d’être isolés dans leur propre bulle ; ces nations doivent surmonter leur esprit de compétition et chercher des moyens de coopérer avec leurs pairs.

Le Maghreb, en Afrique du Nord, est l’exemple parfait d’une région dont les pays ont été incapables de trouver la voie d’une intégration plus profonde. Les cinq pays de la région – l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie – ne coopèrent qu’au niveau le plus élémentaire, bien que l’Union du Maghreb arabe ait été créée il y a plus de 25 ans dans le but de constituer un puissant bloc économique dans la région.

Le potentiel de la région est énorme, surtout si ses pays peuvent travailler ensemble. Cependant, le commerce entre les pays du Maghreb ne représente que 4,8 % du volume de leurs échanges, selon la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique – et il représente moins de 2 % du produit intérieur brut (PIB) combiné de la sous-région, selon la Banque mondiale. Cette région est l’un des blocs commerciaux les moins performants du monde.

Si les cinq pays du Maghreb étaient intégrés, chacun d’entre eux verrait son PIB augmenter d’au moins 5 %. Un rapport de la Banque mondiale sur l’intégration économique au Maghreb a estimé qu’une intégration plus poussée, comprenant la libéralisation des services et la réforme des règles d’investissement, aurait augmenté le PIB réel par habitant entre 2005 et 2015 de 34 % pour l’Algérie, 27 % pour le Maroc et 24 % pour la Tunisie.

Plutôt que de se concentrer sur les problèmes ou même leurs racines – qu’elles soient idéologiques ou économiques – les pays du Maghreb devraient chercher des solutions. Pourquoi ne pas tirer les leçons de régions intégrées telles que l’Europe, les pays du Golfe ou la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, qui peuvent toutes être considérées, dans une certaine mesure, comme des cas réussis d’intégration régionale ?

Pour réussir à établir une intégration plus fructueuse et plus profonde, les pays du Maghreb devraient travailler en étroite collaboration dans le but d’appliquer les recommandations présentées ci-dessous :

1- Economie : exporter en unisson ;

2- Sécurité : échange de renseignements au plus haut niveau permettra de créer une région plus sûre et plus stable ;

3- Politique : mettre en place une politique commune ;

4- Coopération sud-sud : regarder vers le sud pour trouver des opportunités ;

5- Fluidité des frontières : libre circulation des biens, des personnes, des services et des capitaux ; et

6- Concertation tous-azimuts continue.

Pour un nouveau contrat social

Dans le cadre d’un nouveau contrat social, les États du Maghreb devront proposer et mettre en œuvre un large éventail de mesures et un vaste programme de réformes afin de respecter leurs engagements contractuels à l’égard des populations pour favoriser la prospérité, l’inclusion, la justice sociale et la liberté. Le programme de réforme, englobe les tâches suivantes :

1- Redéfinir le rôle de l’Etat pour qu’il se concentre sur l’établissement de stratégies de développement et la mise en œuvre de politiques qui garantissent la sécurité, protéger l’environnement et les ressources naturelles, promouvoir l’initiative privée, renforcer le capital humain et construire des sociétés plus inclusives.

2- Concevoir et mettre en œuvre des stratégies nationales climatiques. Compte tenu de l’impact négatif attendu du changement climatique sur la région et en particulier sur les villes côtières, les gouvernements doivent élaborer leurs stratégies en matière de changement climatique et mobiliser les financements adéquats pour mettre en œuvre des plans de résilience et d’adaptation adaptés à leur pays et alignés sur les objectifs de développement mondial.

3- Adopter des règles budgétaires disciplinées et maintenir des cadres fiscaux stables. La stabilité fiscale est nécessaire (mais pas suffisante) pour générer une forte croissance et des emplois, notamment pour les jeunes.

4- Réformer la gouvernance afin de remédier aux inefficacités bureaucratiques et construire un secteur public orienté vers les services et l’esprit d’entreprise, dont l’objectif clé est de fournir des services publics de qualité et d’aider les gens à atteindre leurs propres objectifs économiques, sociaux, et culturels dans le respect des lois et des règlements. Recruter et retenir les nouveaux talents par des programmes de promotion au mérite, les programmes de formation et la simplification draconienne des procédures administratives sont parmi les changements prioritaires à entreprendre.

5- Promouvoir la décentralisation et donner aux villes le pouvoir de diriger le développement économique local. Compte tenu de l’urbanisation rapide du Maghreb, il est conseillé aux gouvernements d’adopter des politiques de décentralisation bien adaptées et d’allouer des ressources adéquates aux villes pour qu’elles puissent planifier et gérer leur développement. Les villes sont plus productives et plus attractives pour les investisseurs si elles sont bien planifiées, bien gérées et dotées de ressources suffisantes pour fournir des services urbains de haute qualité et un environnement commercial compétitif.

7-Améliorer les infrastructures et les services logistiques. La combinaison d’une demande croissante et d’une maintenance insuffisante, les pays du Maghreb doivent consacrer davantage plus d’attention, d’argent et de ressources de gestion aux infrastructures. Le partenariat avec le secteur privé pourrait alléger les capacités et les financements, qui font défaut dans la plupart des pays de la région. La promotion du commerce nécessitera des améliorations majeures dans les services logistiques et la facilitation des frontières. Cela peut se faire en rationalisant et en simplifiant les processus de dédouanement, en libéralisant les services portuaires et en améliorant les conditions de travail.

Conclusion

Le manque d’intégration ou d’ouverture au commerce extérieur a été le moindre des problèmes du Maghreb, même s’il est vrai que les économies les plus ouvertes de la région – Tunisie et Maroc – ont obtenu de meilleurs résultats que leurs homologues. Une préoccupation bien plus importante – en fait, une question existentielle pour la région et l’Europe voisine – est le taux élevé de chômage des jeunes. Cette “explosion de la jeunesse” représente un risque sociopolitique considérable pour les gouvernements du Maghreb, même si elle offre d’énormes possibilités de développement.

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Les femmes constituent un autre réservoir inexploité de capital humain et de talents entrepreneuriaux.

Tous ces problèmes ne peuvent être résolus par la seule intégration régionale. Les exemples récents de développement réussi en Asie, en Europe de l’Est et en Amérique latine montrent qu’il est essentiel de procéder par étapes. Les réformes structurelles doivent venir en premier. Il est possible d’augmenter considérablement les revenus et le bien-être au cours des trois prochaines décennies si des réformes structurelles ambitieuses sont mises en œuvre. Si cette opportunité n’est pas saisie, le coût sera proportionnellement élevé.

S’il y avait encore des doutes à ce sujet, ils ont été effacés par l’agitation sociale et politique du Printemps arabe, qui a mis en évidence la nécessité d’un changement de comportement et qui a révélé la vulnérabilité des modèles de croissance actuels de l’Afrique du Nord. Ces modèles ont produit une combinaison explosive : un chômage des jeunes, le plus élevé du monde, combiné à une productivité parmi les plus faibles des pays à revenu intermédiaire. Le choix des dirigeants a rarement été aussi clair : stagner et risquer l’instabilité, ou réformer et risquer l’instabilité.

Ce processus exigera également un nouveau sens des responsabilités de la part des gouvernements. Il s’agit de faire passer l’État d’une bureaucratie inefficace et interventionniste à un facilitateur de développement transparent et responsable, de favoriser un environnement qui récompense les preneurs de risques, et non le copinage et la recherche de rentes, et de libérer l’énergie populaire pour transformer une société désemparée en une société ouverte fondée sur la connaissance. En bref, ce qu’il faut, c’est un changement culturel et comportemental – un “nouveau contrat social” entre les gouvernements et les citoyens.

De toute évidence, l’éducation est l’une des clés du problème. Si les investissements massifs des années 1960 et 1970 ont permis de créer un large accès à la scolarisation dans toute la région, la qualité de l’éducation s’est détériorée depuis plusieurs décennies. Les pays du Maghreb ne produisent pas de diplômés ou de jeunes en fin de scolarité prêts à occuper de bons emplois. La main-d’œuvre bon marché et les incitations fiscales n’ont pas réussi à attirer les investissements étrangers. Les travailleurs doivent aussi être productifs.

Outre l’éducation, les biens publics que les États doivent fournir de toute urgence sont les soins de santé, les services urbains, les infrastructures de transport et de communication, l’adaptation au changement climatique et la gestion de l’eau.

Le conflit saharien est le conflit le plus ancien et le plus durable de la région Afrique du Nord-Sahel et a eu d’énormes conséquences à long terme sur les relations algéro-marocaines depuis son déclenchement en 1975, représentant le principal sujet de discorde entre les deux pays. Le roi Hassan II avait formellement renoncé à toute revendication territoriale sur Tindouf et Bechar en 1969, lors du sommet d’Ifrane, réaffirmant cet engagement en 1970 et à nouveau en 1972.

En outre, en 1969, Hassan II a également reconnu officiellement l’indépendance de la Mauritanie, un pays sur lequel le Maroc avait auparavant revendiqué la souveraineté. Ainsi, pour le Roi et pour le Maroc, le problème des frontières en Afrique du Nord était résolu, à l’exception de ce que l’on appelait à l’époque le “Sahara espagnol”, qui était occupé par l’Espagne. Du point de vue de Rabat, l’Algérie et la Mauritanie pouvaient soutenir sa revendication de récupérer le Sahara espagnol en échange de ses renonciations territoriales. Cependant, cela n’a pas été le cas.

L’UMA, qui était censée promouvoir la coopération et unir les États d’Afrique du Nord sur un modèle similaire à celui de l’UE, est pratiquement inactive depuis 1994, principalement en raison des tensions entre l’Algérie et le Maroc. L’adhésion du Maroc à l’Union africaine en 2017 a suscité des inquiétudes quant à la transformation de l’UA en un nouveau “champ de bataille” entre Alger et Rabat. Cependant, beaucoup affirment que l’UA, étant donné sa nature multilatérale, pourrait être un lieu où les deux États pourraient coopérer.

Enfin, la concurrence entre l’Algérie et le Maroc perturbe la cohérence du système sous régional et déstabilise, ou du moins retarde, toute stabilisation éventuelle, augmentant ainsi la fragmentation de la région en une sorte de “bipolarité”. De son côté, l’UE est considérée par l’Algérie et le Maroc comme un partenaire majeur, tant sur le plan économique que politique. Toutefois, en ce qui concerne la question du Sahara, si les deux parties estiment que l’UE pourrait jouer un rôle dans sa résolution, elles n’ont pas réussi à définir ce rôle, notamment en raison de la diversité des intérêts des membres de l’UE.

 

Vous pouvez suivre le Professeur Mohamed Chtatou sur Twitter : @Ayurinu

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Thieux, Laurence. “The Dilemmas of Algerian Foreign Policy since 2011: Between Normative Entrapment and Pragmatic Responses to the New Regional Security Challenges”, in The Journal of North African Studies, 2018. DOI: 10.1080/13629387.2018.1454651

Yousfi, M’hamed. Le pouvoir 1962-1978. Alger: ANEP, 1989.

Zartman, I. William. “Time for a Solution in the Western Sahara Conflict”, in Middle East Policy, Vol. 14, No. 4 (Hiver 2007), pp. 178-183, https://www.mepc.org/node/3491

Zartman, I. William et al. “North Africa: Reform, Development and Islamism”, in Middle East Policy, Vol. 14, No. 4 (Hiver 2007), pp. 1-22, https://www.mepc.org/node/3470

Zoubir, Yahia H. “Algerian-Moroccan Relations and their Impact on Maghribi Integration”, in The Journal of North African Studies, Vol. 5, No. 3 (Automne 2000), pp. 43-74.

Zoubir, Yahia H. “Stalemate in Western Sahara: Ending International Legality”, in Middle East Policy, Vol. 14, No. 4 (Hiver 2007), pp. 158-177, https://www.mepc.org/node/3488

Notes de fin de texte :

i https://www.lematindz.net/news/23194-mohammed-vi-le-roi-du-maroc-annonce-la-mort-de-luma.html

iii “Algeria accuses Morocco of preventing Maghreb Union growth,” Middle East Monitor, 21 février 2018, https://www.middleeastmonitor.com/20180221-algeria-accuses-morocco-of-preventing-maghreb-union-growth/.

iv Gherari, Habib. “L’UNION DU MAGHREB ARABE.” Studia Diplomatica, vol. 43, no. 3, Egmont Institute, 1990, pp. 83–115, http://www.jstor.org/stable/44836214.

v Masbah, Mohammed & Rachid Aourraz. ‘’The Maghreb Integration Report 2020: Economic Partnerships as an alternative for Political Stalemate, “MIPA Institute, 30 mars 2020. https://mipa.institute/7607

vi  Akram Belkaïd, “Le Maghreb toujours en panne,” Huffpost Maghreb, 1 juillet 2013, https://www.huffpostmaghreb.com/akram-belkaid/le-maghreb-toujours-en-pa_b_3527649.html

vii François Soudan, “Algérie – Maroc : une relation désespérément bornée,” Jeune Afrique, 8 septembre 2014, http://www.jeuneafrique.com/45354/politique/alg-rie-maroc-une-relation-d-sesp-r-ment-born-e/

viii Réda Mouhsine, “Maroc-Algérie : Le cri d’alarme de Kamel Daoud,” Tel Quel, 31 mars 2016, https://telquel.ma/2016/03/31/maroc-algerie-cri-dalarme-kamel-daoud_1489999

ix “Indignation au Maroc après les propos d’un ministre algérien sur « l’argent du haschich »,” Le Monde, 23 octobre 2017, http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/10/23/indignation-au-maroc-apres-les-propos-d-un-ministre-algerien-sur-l-argent-du-haschich_5204659_3212.html

x  Wadii Charrad, “Chabat : «L’Algérie est un pays colonialiste»”, Tel Quel, 17 février 2016, http://telquel.ma/2016/02/17/chabat-lalgerie-pays-colonialiste_1483127

xi “Morocco’s Istiqlal Party in disarray over leader’s Mauritania statement,” Middle East Online, 30 décembre 2016, https://www.middle-east-online.com/en/node/675548

xii Rawhani, C. Morocco Joins the AU: Motives and Meanings. SAIIA Occasional Paper 277. Johannesburg: South African Institute for International Affairs (SAIIA), 2017.

xiii La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) est une communauté économique régionale composée de 16 États membres. Créée en 1992, la SADC a été fondée sur la nécessité de promouvoir l’intégration des marchés d’Afrique australe.

xiv Megersa, K. Supporting Development Through Regional Cooperation: Evidence from North AfricaBrighton: Institute for Development Studies, 2020.

L’un des plus grands défis auxquels est confrontée l’intégration régionale en Afrique australe a été la réticence des États membres de la SADC (Southern African Development Community)

à déléguer la prise de décision à des institutions régionales indépendantes de leur influence, voir Saurombe, A. ‘’The Role of SADC Institutions in Implementing SADC Treaty Provisions Dealing with Regional Integration,’’ Potchefstroom Electronic Law Journal, Vol. 15, No. 2, 2012

xv Y. Allouche, Y. ‘’Regional Power Rivalry and the Failure of the Arab Maghreb Union, ‘’ TRT World Research Centre, 2019. https://researchcentre.trtworld.com/images/files/reports/Arab-maghrib-union.pdf

Ce rapport examine les conditions dans lesquelles l’Union du Maghreb arabe a été formée et ce que les cinq États d’Algérie, du Maroc, de Tunisie, de Libye et de Mauritanie espéraient que l’institution ferait pour l’intégration et l’unité dans la région du Maghreb après l’indépendance des puissances coloniales. Le rapport analyse en outre où l’institution désormais endormie a mal tourné, quelles étaient les conditions qui ont causé son échec et s’il y a un espoir que l’institution ne sera jamais utilisée à l’avenir alors que les crises et les rivalités fragmentent la région du Maghreb plus que jamais.

xvi Arab Maghreb Union Secretariat https://maghrebarabe.org/%d8%af%d8%ae%d9%84%d8%aa-%d8%ad%d9%8a%d8%b2- %d8%a7%d9%84%d8%aa%d9%86%d9%81%d9%8a%d8%b0/

xvii El Karoui, Hakim. La stabilité du Maghreb, un impératif pour l’Europe. Paris : Institut Montaigne, 2021. https://www.institutmontaigne.org/ressources/pdfs/publications/la-stabilite-du-maghreb-un-imperatif-pour-leurope-rapport.pdf

xviii Akhund, Hameeda. “THE MAGHREB IN SEARCH OF A UNION.” Pakistan Horizon, vol. 11, no. 2, Pakistan Institute of International Affairs, 1958, pp. 79–84, http://www.jstor.org/stable/41392209.

xix Vermeren, Pierre. Maghreb : la démocratie impossible ? Paris : Fayard, 2004.

‘’L’Algérie, le Maroc et la Tunisie ont constitué l’Afrique du Nord française. Ils forment aujourd’hui le Maghreb indépendant. Cet Occident des Arabes est devenu l’Orient proche des Français. Un monde à la fois voisin et très mal connu. Après les luttes anticoloniales, le tiers-mondisme triomphant et la seconde guerre d’Algérie, le temps de la maturité est venu. Mais entre pouvoir autoritaire et menace islamique, la démocratie est-elle envisageable dans cette région du monde ? C’est la question que pose cet essai et à laquelle il tente de répondre grâce à un éclairage historique approfondi. Le nationalisme arabo-musulman ne peut occulter vingt siècles d’une histoire complexe que les militants pour l’indépendance ont voulu gommer. A l’heure de la démocratie planétaire et du grand jeu américain au Proche-Orient, quel destin pour le Maghreb ? Poste avancé de l’Amérique dans le monde arabe, ou marge démocratique de l’Union européenne ? ‘’

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3 commentaires

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  1. La carte n’est pas exacte.
    Le Sahara Occidental n’y figure pas.
    Le Sahara Occidental ne fait pas partie du Maroc.
    Il serait donc opportun de corriger cette erreur.
    Dans la boîte où je bosse, nous avons la liste du pays à cocher lors de saisie de note de frais en cas de déplacement et il y clairment indiqué “Sahara Occidental” et “Palestine occupée”.

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