Des coups de feu ont déchiré le silence aux premières lueurs de l’aube, ce mardi 4 novembre, dans la vallée de Coachella, en Californie, brisant la quiétude de la mosquée locale et affolant les fidèles qui s’y recueillaient, pris pour cible par une rafale de tirs qui a criblé l’édifice cultuel de plusieurs impacts et atteint une voiture garée juste devant son entrée.
Alors que les conjectures policières vont bon train pour déterminer si cet acte inédit dans la région relève d’un crime de haine mûrement prémédité, ou du coup de folie d’un individu sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants, le Cair, la puissante organisation américano-islamique, penche plutôt pour la thèse de l’agression islamophobe au vu de la propagation fulgurante du sentiment anti-musulman depuis les atrocités surmédiatisées de l’ISIS, et vient d’exiger que le FBI diligente une enquête fouillée sans tarder.
"Chaque fois que des lieux de culte musulmans sont criblés de balles, le FBI devrait immédiatement offrir ses ressources aux collectivités locales pour aider à faire toute la lumière sur la nature de ces attaques", a insisté Hussam Ayloush, le directeur de l’antenne du Cair installée à Los Angeles, en rappelant l’existence du dernier outil créé par son association afin d’enrayer le fléau de l’islamophobie : le site « Islamophobia.org ».
"Les dirigeants de notre pays devraient dénoncer la hausse alarmante du racisme anti-musulman qui conduit à commettre l’irréparable", a appelé de ses vœux l’un des responsables de la Société Islamique visée par une fusillade qui fait d'autant plus froid dans le dos qu’elle rompt brutalement la sérénité d'une présence longue de 16 années, sans jamais avoir été troublée par le moindre incident, et encore moins par un tel déchaînement de violence.
"C’est effrayant, mon cœur saigne aujourd’hui", a confié, quant à lui, un fidèle à la presse locale, soulagé qu’il n’y ait aucune victime, mais les traits du visage tirés par une angoisse qui ne le quitte plus désormais, gagnant l’ensemble d’une communauté musulmane parfaitement insérée dans le paysage californien.
"Nous sommes extrêmement préoccupés par notre sécurité", lui a fait écho l’un des membres du conseil d'administration de la mosquée Salah, alors que le proche voisinage de la mosquée, composé de citoyens de toutes origines et confessions, n’a pas caché sa consternation devant un acte aussi odieux, les marques de soutien affluant depuis trois jours vers le lieu de culte musulman pour tenter de panser les stigmates visibles de la haine.
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