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L’âme et le corps soignés dans une mosquée malaysienne

Beaucoup penseront probablement que les mosquées ne sont pas des lieux propices au traitement des addictions aux drogues, mais les individus qui ont mis en place dernièrement, dans l’enceinte d’une mosquée, une remarquable clinique offrant des traitements contre les addictions pensent autrement – et font du même coup la démonstration de l’importance du rôle que les leaders religieux doivent avoir dans la résolution des problèmes sociaux.

La clinique est le résultat d’une idée originale du Dr Mohammed Hussain Habil, directeur de programme au Centre d’études des addictions (UMCAS) basé à l’université de Malaya à Kuala Lumpur. Aujourd’hui, la Malaisie bataille pour trouver une solution afin de traiter les addictions. On estime à 350'000 les personnes consommant des drogues.

Confrontée à la nécessité de trouver une façon d’offrir des traitements aux consommateurs de drogues vivant dans les quartiers de logements bon marchés, traitements qui soient à la fois pas chers et accessibles, l’équipe de l’UMCAS a eu l’idée d’utiliser les mosquées comme lieu de distribution.

Il y a deux ans, la mosquée Ar-Rahman, située proche de l’université, a été choisie comme banc d’essai pour l’équipe de l’UMCAS, afin d’y établir une clinique distribuant de la méthadone, un antidouleur légal utilisé comme substitut de la morphine et de l’héroïne et qui s’est montré hautement efficace dans le traitement des addictions aux drogues.

Ceux qui se rendent à la clinique située en sous-sol peuvent également prier, lire le Coran and obtenir des conseils spirituels. Satisfaire les besoins spirituels des individus est souvent la part manquante des traitements des addictions. Le programme de l’UMCAS essaie de supprimer l’écart entre une approche innovante et une approche holistique en combinant les deux.

L’idée de mettre en place, dans des lieux de cultes, des programmes de prévention VIH et de prévention de l’usage de drogues n’est pas nouvelle. En Thaïlande et en Indonésie, certaines mosquées offrent maintenant des services sociaux, y compris le traitement des dépendances aux drogues. Parce qu’ils sont des centres de convergence communautaire, d’interactions et de prières, localisés stratégiquement dans des voisinages ayant des majorités religieuses diverses, les mosquées, les églises et les temples ont pendant longtemps été considérés comme des lieux idéaux pour des activités qui réclament une approche communautaire et qui visent en particulier ceux dans le besoin ou qui sont marginalisés socialement. La formule a été utilisée pour la soupe populaire, les foyers pour sans abris, le traitement du VIH, le planning familial et d’autres services sociaux.

Mais en Malaisie l’organisation d’un centre de traitement des addictions dans une mosquée était une approche nouvelle. Après l’incarcération de milliers de drogués, l’échec des programmes de réhabilitation et les innombrables millions de dollars dépensés, la Malaisie a atteint un moment charnière en 2005, lorsqu’elle a décidé que la criminalisation et la punition en tant qu’outils de prévention et de réhabilitation étaient un échec. Des traitements combinant une approche compatissante et humaniste ont remplacé la punition et sont devenus la pierre angulaire du programme national de lutte contre l’usage de drogues.

Ce changement a dû faire face à des défis. La présence de drogués était déconcertante pour les fidèles de la mosquée. La clinique a dû s’installer discrètement afin de gérer les oppositions aussi bien que ses usagers.

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Les preuves recueillies et l’expérience gagnée au cours des deux dernières années d’application de ce modèle ont mis en évidence à quel point il est important de reconnaître les bénéfices apporté par l’investissement de temps, d’efforts, et de ressources dans l’engagement du dialogue avec les leaders religieux et les autorités, en particulier dans des communautés dans lesquelles la religion joue un rôle dominant sur la façon dont les individus réagissent aux problèmes sociaux.

L’équipe soignante a impliqué les leaders religieux, le département gouvernemental des affaires religieuses et diverses organisations musulmanes qui soutiennent l’initiative et agissent en tant que partenaires afin d’assurer que les drogués puissent accéder à la clinique. Le personnel a également demandé à ces leaders de mobiliser le soutien des communautés environnantes.

Encouragée, l’équipe de l’UMCAS considère maintenant de répliquer ce modèle dans diverses mosquées, ainsi que dans des églises ou d’autres lieux de cultes. Bien que, en Malaisie, la majorité des drogués (ainsi que des citoyens en général) soit musulmane, il est nécessaire d’étendre la couverture du programme aux non-musulmans.

Les mosquées, les églises et les temples peuvent faire office de lieux où l’on reçoit tout à la fois un traitement médical et une nourriture spirituelle. Il y a encore beaucoup à faire et énormément d’individus en quête de soins.

Ce programme prouve la nécessité et l’importance d’organisations basées sur la foi activement engagées dans la résolution de problèmes tels que la lutte contre l’addiction aux drogues. La religion peut jouer un rôle de soutien dans l’évolution des traitements des addictions – et offrir de l’espoir.

En partenariat avec le http://ww.cmmongroundnews.org/artcle.php?id=31594&lan=fr&sp=0CGNews

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