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L’affligeant bilan du fiasco “Tel-Aviv sur Seine”

Ce qui frappe dans l’affaire de "Tel-Aviv plage", c’est la totale légèreté avec laquelle elle a été traitée par la Mairie de Paris. Légèreté qui repose sur une perception complètement faussée de ce qu’est aujourd’hui la situation israélo-palestinienne. Et de l’enjeu stratégique que constitue l’image d’Israël, image qui n’a cessé de se dégrader au fil des agressions contre Gaza et de la fuite en avant de la colonisation.

L’entrevue du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens mercredi 12 août avec Patrick Klugman, adjoint aux relations internationales de la ville de Paris, pour faire annuler la manifestation ou tenter de lui donner un autre contenu n’a fait que nous le confirmer : ne voyant aucunement les implications politiques d’une telle initiative, la ville s’en est remise à une agence privée pour la gestion de l’événement.

Il s’agit en l’occurrence de « l’agence culturelle » de Lionel Choukroun, toute la communication extérieure de l’événement passant par le site « coolisrael »… dont le nom de domaine appartient à l’Ambassade d’Israël en France. Lequel est directement géré par Elad Ratson, directeur des relations publiques de cette même ambassade. Tout simplement. Il s’agit donc d’une opération de communication directement gérée par l’Ambassade pour redorer, via Tel-Aviv, l’image ternie d’Israël et faire la promotion du tourisme israélien en plein marasme depuis l’agression de l’an dernier contre Gaza.

Les choses sont donc claires et le filtrage des entrées à la « plage » sous la supervision des nervis de la LDJ n’est que la cerise sur le gâteau. Mais comment Madame Hidalgo a-t-elle pu ne pas voir que cette grossière opération de com allait faire scandale ? Comment a-t-elle pu faire preuve d’une telle cécité politique ?

Tout simplement parce qu’elle est, comme bien d’autres, restée dans sa bulle sans voir quelle est la réalité politique de l’impasse actuelle. Elle en est restée à l’idée qu’il suffirait d’un peu de bonne volonté et d’écarter les « extrémistes » pour que le conflit se règle entre gens de bonne volonté, sans voir que ses amis travaillistes ont été des artisans majeurs de l’impasse actuelle en donnant en leur temps plein feu vert à la colonisation.  S’ils peuvent aujourd’hui regretter les « excès » de Benjamin Netanyahou, ils ont été ses partenaires et n’ont malheureusement, pas plus aujourd’hui qu’hier, ni la volonté ni le courage de regarder la réalité en face et de voir l’autre, le Palestinien, véritablement comme un égal qui a les mêmes droits personnels ou nationaux et n’attend pas qu’on les lui octroie.

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Madame Hidalgo peut rêver d’une Tel-Aviv symbole de partage et d’échanges, mais le conseil municipal  de la ville amie a refusé que le nom de la ville figure en arabe sur son logo… jugeant sans doute que trop peu « d’Arabes » (pour ne pas dire de Palestiniens) vivent aujourd’hui à Jaffa qui fait partie de la ville… et est prisée des milieux artistes pour sa belle architecture ottomane.

Elle devrait tirer les leçons du fiasco de « Tel-Aviv plage », cesser de caresser les chimères d’un « rapprochement » qui ferait l’impasse sur ce qui fâche et oser enfin affronter la réalité.

Taoufiq Tahani
Président de l'Association France Palestine Solidarité (AFPS)

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