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La petite phrase de Sarkozy sur Dati fait polémique

Il est grand temps que la campagne en fanfare menée par Sarkozy pour vampiriser l’UMP s’arrête, car l’expert du marketing politique qui lorgne à nouveau le trône de l’Elysée, ce palais ouvrant les portes d’une immunité providentielle quand on traîne autant de casseroles que lui derrière soi, est repris par ses vieux tics nerveux, physiques et langagiers, qui trahissent un triste sire indigne du costume présidentiel.

Hier soir, à Boulogne-Billancourt, l’ancien président du « mouton dans la baignoire » et pygmalion de Rachida Dati, son ex-Garde des Sceaux mise sur orbite en 2007 comme un météore arrivé dans le ciel d’une oligarchie triomphante, a lâché cette petite phrase très révélatrice pour célébrer la fumeuse « diversité » de son règne du diviser pour mieux régner, et justifier la percée fulgurante de sa protégée : “Dati, avec père et mère, algérien et marocain, pour parler de la politique pénale, ça avait du sens.”

Alors que d’aucuns s’offusquent de cette bourde éloquente en prenant fait et cause pour Rachida Dati, oubliant le statut très privilégié qui fut le sien tout au long d’un mandat placé sous le signe de la bouc émissarisation de l’islam, des musulmans, et des banlieues, oubliant qu’elle fut la seule et unique ministre à profiter des premières vacances de luxe aux Etats-Unis que s’était accordé, en août 2007, un Sarkozy fraîchement élu, oubliant ses tenues haute couture indécentes et ses Unes de magazine déshonorant sa fonction régalienne, oubliant que la mairie huppée du VIIème arrondissement de Paris et le siège d’Eurodéputée lui furent offerts sur un plateau, et lui pardonnant même le fait qu’elle « s’emmerde » royalement au Parlement Européen (comme le micro-cravate de M6, épinglé sur elle en 2009 lors d’un reportage, le révélait publiquement), personne ne se formalise outre mesure des répercussions de cette “phrase qui tue” sur les Français issus de la communauté éternellement stigmatisée.

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Non, personne n’est choqué par l’assimilation ravageuse entre immigration et délinquance, entre arabes et prisons, sous-tendue par ce verbatim censé réconcilier Sarkozy avec une frange de la population qu’il n’a cessé de livrer à la vindicte, et comble de l’hypocrisie, son clan rapproché tente aujourd’hui de sauver la face en insistant sur “un signal important à envoyer aux personnes issues de l’immigration qu’une personne, avec un père algérien et une mère marocaine, puisse prendre la tête d’un ministère régalien, un ministère important”.

Un bien mauvais signal en réalité, dont la vraie « caution beur » de Sarkozy se moquait comme de l’an quarante lorsqu’elle papillonnait dans le saint des saints du pouvoir, ne roulant que pour elle-même.

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