Lâchant un peu de lest dans une stratégie du blocus inhumaine et préjudiciable, Israël a accepté, dans un élan fugace de magnanimité, de baisser le pont-levis de la forteresse encerclant Gaza, pour faire entrer un convoi de camions remplis de vêtements et de chaussures.
Véritable événement à marquer d’une pierre blanche, ce long cortège commercial composé de cinq camions de chaussures et de cinq camions de vêtements, qui fera sans nul doute des heureux, est le premier du genre depuis août 2008 à franchir le seuil de la tristement célèbre prison de la honte avec la bénédiction de ses matons israéliens.
Hormis les précieuses contributions de l’aide internationale qui, à force d’obstination, ont réussi à faire parvenir des livraisons de première nécessité mais en quantités infimes, les gazaouis sont maintenus dans une paupérisation punissable et insoutenable dénoncée le mois dernier par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, au cours d’une visite de terrain éprouvante : “J’ai dit clairement et de manière répétée aux dirigeants israéliens que leur politique de bouclage n’est pas tenable et qu’elle est mauvaise”, avait-il déploré.
Une livraison, certes bienvenue, mais octroyée comme une obole par un gouvernement israélien qui fait la pluie et le beau temps, se repaissant de sa suprématie. Une petite bouffée d’oxygène qu’Israël saupoudre à sa guise dans un ciel tourmenté, tout en martelant au cas où nous serions tentés de l’évacuer de nos pensées que tant que le Hamas sera aux commandes et tant que le soldat Gilad Shalit restera prisonnier, la reconstruction de la bande de Gaza sera illusoire.
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