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Frontière américano-mexicaine : deux chefs religieux, musulman et chrétien, prient pour les familles de migrants

Pour la sixième année consécutive, des prières musulmanes et chrétiennes se sont élevées, emplies de ferveur, dans le ciel qui surplombe la région frontalière américano-mexicaine de San Diego-Tijuana, y laissant poindre une éclaircie lumineuse, celle de l’espérance, et réchauffant les cœurs meurtris par la douleur de la séparation.

Ils furent des dizaines – essentiellement catholiques et musulmans, mais aussi d’autres obédiences – à converger dimanche vers le Parc de l’Amitié (Friendship Park) longeant la frontière, là où se dresse une clôture métallique déshumanisante qui contraste singulièrement avec l’appellation du site, pour se laisser envelopper par ce halo de lumière en parfaite communion.

Ce sont à ces nombreuses familles en détresse, frappées de plein fouet par des politiques d’immigration cruelles et inhumaines, que deux éminents dignitaires religieux ont dédié cette Journée de la prière binationale : l’imam Omar Suleiman, président de l’Institut Yaqeen de recherche islamique basé à Irving, dans le comté de Dallas, et le révérend John Fanestil qui officie, tous les dimanches, à l’église située au sud-est de San Diego.

Si la terre entière est une immense mosquée, dimanche, à la croisée des chemins frontaliers et théologiques, le Parc de l’Amitié a fait tomber tous ses murs, visibles et invisibles, pour se transformer en une Maison de Dieu à ciel ouvert, résonnant d’invocations musulmanes et chrétiennes harmonieuses.

Omar Suleiman psalmodiant le Coran au Congrès, lors de la prière d’ouverture de la session parlementaire – mai 2019

« La prière abolit, transcende toutes les frontières et les barrières physiques, elle nous permet donc de nous connecter à un niveau plus profond. Il est essentiel d’humaniser celles et ceux que des politiques iniques et impitoyables déshumanisent constamment », a déclaré avec insistance l’imam Suleiman.

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En août dernier, cet érudit musulman estimé de tous, connu pour être un farouche opposant à Donald Trump et dans lequel l’Amérique voit un bâtisseur de ponts entre les religions, s’investissait sans compter dans la grande campagne d’appel aux dons « Muslims for Migrants ». Infatigable, il montait au front pour sensibiliser ses coreligionnaires au sort effroyable réservé aux migrants, ces nouveaux damnés de la terre séparés de leurs proches, parqués dans des cellules bondées et n’ayant pour seul horizon que les grillages des centres de rétention américains.

« Nous sommes tous une humanité à travers toutes ces religions. Si nos différentes religions ne devraient pas placer de barrières invisibles entre nous, notre nationalité et nos papiers d’identité ne devraient pas dresser des barrières physiques entre nous », a-t-il renchéri.

Alors que des politiques injustes et dénuées de la moindre once d’humanité nous précipitent vers des abîmes insondables, la force de la prière permet de marcher vers Dieu en bâtissant des ponts entre les hommes, comme ne cesse de le rappeler Omar Suleiman de manière vibrante.

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