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Eva Joly rejoint Nathalie Arthaud : Gaza est « un camp de concentration à ciel ouvert »

Comment mettre des mots sur un déni de réalité à la française, sans choisir l’évocation la plus révélatrice, mais aussi la plus frappante, voire commotionnante de notre mémoire collective hexagonale ?Rares sont ceux qui rendent perceptible l’inaudible, les cris d’orfraie des faiseurs d’opinion étant trop stridents, alors quand deux femmes en lice pour la présidentielle s’y risquent, leur poids plume électoral pèse bien plus lourd que tous les autres cadors du système, qui ont, pour la plupart, leur rond de serviette au grand banquet annuel du CRIF.

Les territoires palestiniens, et en particulier Gaza, sont « des camps de concentration à ciel ouvert », sous le joug dévastateur d’Israël, a dénoncé Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte Ouvrière, sur le site d’Europalestine. La petite phrase a fait grand bruit en faisant le tour des rédactions, tout en faisant sens chez Eva Joly, l’égérie des Verts qui, en « Jeanne d’Arc » de l’anti-corruption, a entendu cette voix esseulée et l’a amplifiée.

L’ancienne justicière de la délinquance en col blanc a dit lundi, au micro d’Europe 1, « signer » la saillie verbale de Nathalie Arthaud, tout en soulignant la portée « très forte » de l’analogie avec la Shoah. Elle lui a toutefois préféré la description plus nuancée de « prison à ciel ouvert », après avoir été mise sur la sellette par Jean-Pierre Elkabbach, journaliste et censeur à la fois. "Elkabbach trop content de chercher à me piéger sur Israël et la Palestine : je suis fatiguée des fausses polémiques" a confié Eva Joly sur son compte Twitter, en ne changeant pas d'un iota sa déclaration initiale.

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"J'ai visité Gaza avec une délégation du parlement européen en 2008 et, réellement, ils sont enfermés, que ça soit vers la mer -la distance sur laquelle ils sont autorisés à pêcher est extraordinairement réduite… avait-t-elle souligné. "Un camp de concentration alors?", avait perfidement relancé Elkabbach, prêt à sortir de sa pseudo neutralité pour jouer les indignés. "C'est un mot très fort. Mais ils sont enfermés", avait répliqué celle qui ne craint plus d’être marginalisée par une intelligentsia qui l’a définitivement classée dans les atypiques.

Il en va de certains vocables comme de certaines vérités en France, tous ne sont pas ouvertement exprimables. Un poncif, mais surtout un comble au pays où la liberté de tout dire, et souvent le pire, est sacralisée !

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