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Pour un ramadan plus écologique

Le mois de ramadan, le plus pieux mois de l’année islamique, a commencé   le  2 avril  dernier. Cette année, durant cette période, beaucoup de musulmans vont aborder une nouvelle question: leur impact sur la planète. Il s’agit d’un sujet particulièrement important à mesure que nous en apprenons davantage sur les effets du changement climatique, la raréfaction des ressources et surtout l’accès de plus en plus limité à l’eau douce à travers le monde, un élément de plus en plus préoccupant pour bien des communautés et pays musulmans.

 Outre le jeûne, les musulmans du monde entier souhaitent atteindre une satisfaction spirituelle. Ils se rapprochent de Dieu en priant davantage, en méditant, en offrant leur aide à autrui et en faisant leur introspection. Le jeûne est l’aspect le plus connu du ramadan mais cette période est aussi l’occasion de se montrer plus attentif aux principes universels de miséricorde, de compassion et de respect pour la planète que nous enseigne notre foi.

Dans le Coran, Dieu déclare avoir fait de l’homme son ”représentant sur terre” (2:30). En conséquence, les musulmans soulignent  que les êtres humains sont appelés à protéger, chérir, prendre soin de la terre et la respecter. Il en va de même pour toutes les créations divines sur terre. Ce thème a trouvé un écho dans la vie du prophète Muhammad. Dans l’une de ses célèbres citations, il déclare que même si la fin du monde survient quand nous sommes en train de planter un arbre, nous devons continuer de le planter.

Les musulmans aux Etats-Unis ont découvert des moyens de rendre le ramadan plus ”écologique” ou plus respectueux de l’environnement. Les iftars du soir, l’heure où les musulmans rompent le jeûne, jouent un rôle particulièrement important à cet égard.
Chaque soir, tout au long du ramadan, les musulmans se rassemblent pour l’iftar . Ils sont plus nombreux dans les mosquées locales où, parfois, des centaines de personnes sont présentes. Beaucoup de musulmans ont commencé à organiser des ”iftars écologiques”, également connus sous le nom d’ iftars ”sans déchets” . Les groupes qui organisent les ”iftars écologiques” utilisent des objets réutilisables ou recyclables et entendent éviter tout gaspillage.
Certaines mosquées comme Dar Al Hijrah et Adams Center, toutes deux situées en Virginie du Nord, enseignent à leurs membres qu’il est important de respecter l’environnement. A cet effet, elles ont mis sur pied des programmes de recyclage.

D’autres musulmans empruntent un chemin plus personnel, souhaitant introduire des pratiques durables dans leur quotidien. Beaucoup suivent le conseil du prophète Muhammad selon lequel les musulmans devraient remplir  un tiers de leur estomac avec de la nourriture, en réserver un autre tiers pour boire et le dernier tiers pour l’air, réduisant ainsi les “quantités consommées”. Beaucoup aussi s’efforcent d’économiser l’eau jusqu’à la dernière goutte, surtout durant les ablutions rituelles (appelées wudu) que les musulmans accomplissent avant la prière. La conservation de l’eau est un thème récurrent dans l’enseignement islamique.

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Outre le fait qu’il faut éviter de gaspiller la nourriture et l’eau, beaucoup de musulmans font aussi l’inventaire des biens matériels, réfléchissant ainsi sur ce qui leur est vraiment nécessaire et sur la manière dont nos modes de consommation affectent le monde qui nous entoure.
Le prophète a indiqué à ses disciples que, sans une introspection personnelle, le fait de renoncer à boire et à manger perdait tout son sens. Les musulmans sont donc encouragés à se pencher sur cette question: quel intérêt revêt l’acte physique du jeûne si nos gestes et nos propos demeurent inchangés?

S’il existe d’autres valeurs bien plus importantes auxquelles les musulmans s’efforcent d’adhérer au quotidien, la sensibilisation à l’environnement et la gestion environnementale sont particulièrement pertinentes durant ce mois de jeûne

L’heure est venue  d’encourager ceux qui nous invitent à être les meilleurs intendants possibles de la planète et de vivre en tant qu’individus habités par la compassion et le respect pour les différents et magnifiques aspects de la création divine. En tant qu’êtres humains, nous sommes responsables du monde qui nous entoure et nous avons le devoir d’accomplir les changements que nous souhaitons voir.

Si chacun d’entre nous pouvait, quelle que soit sa religion, remettre en question son rapport personnel avec la nature et son mode de consommation, le monde serait assurément différent et meilleur.

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