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Dix ans d’« Oussama-mania »

Nine/Eleven 2001 : le jour où le temple du commerce mondial s’écroula… Certains marchands lui ont survécu cependant, et voilà dix ans qu’ils multiplient les affaires sur internet. Le malheur des uns fait donc, une fois de plus, le bonheur des autres. En l’occurrence, une multitude de petits entrepreneurs pour qui l’argent n’a pas d’odeur, pas même celle des cadavres de tous les innocents ayant péri dans la destruction des deux tours du World Trade Center. Il suffit de rechercher « Bin Laden » ou « 9/11 » sur eBay.com pour constater leur inventivité et mesurer l’ampleur de l’« Oussama-mania » à la base de leur industrie.

Objet de multiples publications plus ou moins scientifiques, le leader historique d’al-Qaeda est par ailleurs au centre d’un véritable artisanat.[1] Son visage enturbanné et barbu illustre un nombre impressionnant de jeux de cartes, autocollants, badges en plastic ou brodés, t-shirts, parodies de dollars – billets et pièces –, pins, papier WC, cibles de fléchettes ou d’armes à feu, médailles émaillées, de bronze ou d’argent, briquets, montres, dés à coudre, billes, balles de golf, quilles, planches à roulettes, tasses, bouteilles de sauce tabasco… Connaissant même les honneurs de la ronde-bosse, le chef jihâdiste inspire les sculptures les plus surprenantes : brosses de cuvette, poupées vaudou, action men, têtes de pipe, bustes miniature, figurines, statuettes, masques et costumes de Halloween… La quantité et la diversité de l’offre ne garantissent bien sûr pas la qualité esthétique de la production. Et de même qu’il y en a pour toutes les bourses – de quelques billets verts à plusieurs centaines de dollars –, il y en a pour tous les goûts, de l’obscène au kitsch, du populo à l’académique suranné.

Particulièrement étonnant est le revers d’une pièce de 25 cents prétendûment frappée au Texas en 2004 : montant un cheval qui se cabre, George Bush poursuit de son lasso un Oussama d’opérette en turban, panta-lon bouffant et babouches. Ou alors, un pin de près de 8 x 8 cm en cuivre cloisonné et émaillé à l’ancienne : sur fond de drapeau américain, un aigle aux ailes large-ment déployées et au regard méchant em-porte, en lui tenant les bras dans ses griffes, un Oussama abasourdi en djellaba et sandales.

Le même rapt est le sujet d’un groupe sculpté en résine, haut d’une trentaine de centimètres et peint à la main, Made in China mais au nationalisme US à nouveau manifeste : Dead or Alive, « Mort ou vif ». Sous une bannière étoilée flottant au vent, un aigle immense plante maintenant ses griffes dans le dos et les fesses d’un Oussama aux dimensions délibérément réduites, en djellaba et veste de commando. Impuissant, le chef terroriste bat des pieds et des bras dans le vide et tourne un regard désespéré vers le spectateur. Tenant à la fois de certaines représentations classiques de l’enlèvement de Ganymède par Zeus et des statues hispaniques de Saint Jacques Matamore[2], ce groupe sculpté est un hymne à la volonté de vengeance de Washington.

Beaucoup plus sereine est la toute petite figurine de Bin Laden créée en 2002 par la prestigieuse manufacture de soldats de plomb King & Country. Vêtu d’une djellaba et d’une veste de commando, la queue de son turban blanc lui retombant sur le cœur, Oussama a la tête légèrement tournée vers la gauche. Assis en tailleur, il a entre les jambes la crosse d’une Kalachnikov dont le canon repose sur son épaule droite. De la main gauche, il tient une carte ; dans la droite, un petit bol. Sans doute est-ce du thé, puisqu’une théière rondelette est poséee juste devant lui, à même le sol. Cette figurine fait partie de la série Afghanistan 09-11-01 comprenant en outre deux gardes armés d’Oussama et un soldat américain en position d’attaque. Par le calme et la détermination qui en ressortent, elle montre le leader d’al-Qaeda au sommet de sa puissance.

C’est une autre facette du chef terroriste — le guru médiatique, expert des communiqués — qui est mise en avant dans la statuette en résine de 13 cm de haut commercialisée par The BobbleHead LLC. Créée par Rick Lynn, elle n’a été produite qu’en cent exemplaires peints à la main, numérotés et signés. Le chef terroriste, en djellaba et veste de commando, est inconfortablement assis en tailleur sur des rochers. Il tient un micro de la main gauche et lève la droite, largement ouverte, comme pour souligner son propos. Un fusil d’assaut AK-47 est fourni séparément, à poser sur ses genoux. Avec son turban blanc et sa barbe foisonnante, la tête est très ressemblante. Surdimensionnée et rattachée par un ressort au reste du corps, elle oscille dès qu’on la touche, comme c’est le cas pour toutes les autres statuettes dont The BobbleHead LLC a la spécialité. Lors de la mise sur le marché de sa statuette Osama Bin Laden en 2008, un porte-parole de la société déclara : « Nous avons senti que ce moment était tout aussi bon qu’un autre pour créer Bin Laden. Nous voyons là un moyen de rappeler à chacun qu’il reste du travail à faire pour protéger les libertés dont nous jouissons en tant qu’américains[3]. »

Que Bin Laden restait à capturer en 2008, c’est ce que proclame aussi, sous forme de défi, le dessin d’un côté de l’emballage de la brosse de toilette Osama Bin-Scrubbin’. Lisant son journal assis sur une ruine de cabinet — gros titre : « Un yeti vu dans les collines du Pakistan » —, le chef d’al-Qaeda s’exclame en un jeu de mots intraduisible : « Votre guerre contre le terrorisme ne m’évacuera pas comme on tire la chasse ! » Autant, alors, le renverser symboliquement en lui faisant nettoyer les WC. Et une fine effigie d’Oussama, en tunique et sandales, de prolonger le manche de l’ustensile approprié, la tête auréolée de poils de brosse en plastic blanc lui sortant des oreilles comme du turban. Fabriqué en Chine mais commercialisé par une firme de Caroline du Nord, cet Original Bowl Buddy fait descendre le chef terroriste en un humide panthéon où d’autres gloires ont pour nom George W. Bush et Hillary Clinton.

Provenant également de Chine mais spécialement destiné aux enfants de plus de trois ans est le jouet Peace, « Paix », à piles et commandes électriques, opposant trois poupées en tissu et aux têtes en plastique : d’un côté, George Bush ; de l’autre, Saddam Hussein et Oussama Bin Laden. Saddam a une belle moustache brune et de grosses lèvres roses. Il porte un béret et une veste de commando. La barbe d’Oussama est faite de longs fils noirs ondulants. Il porte un turban et une tunique blancs. Le président américain est revêtu du drapeau de son pays et porte des gants de boxe rouges. Ses bras s’animent quand on presse les deux boutons bleus se trouvant derrière lui, le gauche pour frapper Saddam au visage, le droit pour frapper Oussama. Ni l’un ni l’autre ne peuvent se défendre : aucun mécanisme ne les anime et ils n’ont pas de gants de boxe. Tout au plus peuvent-ils s’entraider en se donnant la main. Ils sont là pour recevoir les coups et des marques rouges et verdâtres ajoutées sur leurs figures confirment qu’ils en prennent effectivement : ils ont chacun un œil au beurre noir et saignent de la bouche. Entre Bush et ses adversaires, six petit voyants lumineux s’allument pour rythmer le combat. Sur deux côtés de la boîte d’emballage, on reconnaît un petit drapeau israélien en dessous des mots World Peace. Pour des parents, il doit être réconfortant de voir ses bambins s’amuser en contribuant d’une manière aussi innocente à la paix mondiale !

Bin Laden est incontestablement une star sur eBay.com. En août 2011, la recherche d’articles attachés à son nom produit 18188 résultats, c’est-à-dire deux fois plus que pour Hitler (9069 rés.) et dix fois plus que pour Saddam (1725 rés.), bien plus aussi que pour d’autres ennemis publics n° 1, passés ou présents, tels Staline (3936 rés.), Ugo Chavez (4981 rés.) ou Fidel Castro (1659 rés.). Par ailleurs, les enchères portant sur des objets OBL peuvent parfois être très serrées, et les prix grimper en flèche.

Comment interpréter une telle fascination pour le jihâdiste le plus malfamé de la planète ? Un certain mercantilisme, l’appât de petits gains faciles en ces temps de crise économique, contribuent assurément à comprendre l’importance de l’offre. Mais quid des acheteurs ? Quelles raisons l’américain moyen peut-il avoir d’acquérir de tels pins, médailles, statuettes, jouets, etc. ? Le nationalisme et l’esprit de revanche sont d’autant plus évidents que la grandeur et l’assurance de l’Oncle Sam furent profondément ébranlées le 11 septembre 2001. Il y eut un véritable traumatisme et, selon les autorités et les médias américains, la menace de nouveaux attentats demeure. Dès lors, peut-être l’échange de ces figures et objets incarnant la terreur participe-t-il d’une thérapie de sociétés blessées. Ou bien s’agit-il, comme certains promoteurs de poupées vaudou à l’effigie de Bin Laden le suggèrent[4], d’une sorte de magie talismanique dans laquelle on se donne une image du mal, ou d’un ennemi insaisissable, pour les conjurer et les combattre en la tourmentant ? Quelles que soient les explications du phénomène, le chef d’al-Qaeda a désormais sa place dans la culture populaire et l’artisanat orientaliste américains ; non point certes comme Le voleur de Bagdad d’Alexander Korda (1940), positivement, mais en tant qu’incarnation du Malin.

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Le 1er mai 2011, la Maison Blanche annonça l’exécution de Bin Laden par des commandos de l’US Navy à Abbottabad et l’immersion de son cadavre en mer d’Arabie. Loin de mettre un terme à dix ans d’ « Oussama-mania », la disparition du chef terroriste lui apporta un souffle nouveau. Sur eBay.com, de nombreux pins et médailles ne tardèrent pas à célébrer le triomphe de l’aigle américain, tout comme une bonne centaine de t-shirts aux motifs et inscriptions variés[5].

« Mission accomplie. » « 1-5-2011. God Bless America ! » « Obama a eu Osama. » « Obama a tué Osama. » « Yes, we can. » « Oubliez le certificat de naissance[6]. Nous avons le certificat de décès : mai 1, 2011. » « Opération Geronimo. » « Fier d’être un américain. Mission accomplie, 1-5-11. » « Un toast ! » « Game over, 1 Mai 2011. » « Joyeux premier mai, Osama ! Cadeau du peuple américain ! » « Joyeux jour du terroriste mort ! » « 1-5-2011. We did it, America !!!! » « Dans la face ! » « Gotcha ! » « See ya, punk ! » « Œil pour œil. Ne provoquez pas les États-Unis ! » « Nous n’avons pas oublié. » « Remerciez un soldat. Justice a été faite, 2011. » « FBI’s Most Wanted. Il essaya de se cacher mais nous l’avons quand même eu. Merci à toutes nos troupes. » « May day became pay day. » « Le jihâd se mène dans les deux sens. Mai 1, 2011. » « Tu pouvais courir mais tu n’as pas pu te cacher. » « Merde ! Ils m’ont trouvé ! » « I shot Osama. » « Je te tue !!! » « Mort ! » « 01.05.11. Revanche, enfin ! Nous avons tué son cul ! » « Osama. Absolut dead man. » « Ding Dong. La bite est morte. » « 1-5-11. Mother fucker is dead. » « Dieu jugera Bin Laden. Les USA ont arrangé la rencontre. » « Osama Bin Laden, en enfer dans un sac. Mai 1, 2011. » « Bienvenue en enfer, Osama ! » « Brûle en enfer ! » « Nuke Bin Laden ! Couard ! Brûle en enfer, Satan ! » « Pourris en enfer ! » « Repose en pièces ! » « RIP Rest in piss ! » « Hey, Osama, dis “Hello” de notre part à Hitler – Rest in piss ! » « Heureux d’avoir eu des bottes sur le terrain au Pakistan. Repose dans la merde, Bin Laden ! » « Appât pour requins. Oooh Ha Ha ! Mai 1, 2011 » « Aliments pour poissons. » « Tu n’es plus que de la nourriture pour poissons, maintenant ! » « Qui vit dans un ananas sous la mer ? Osama Bin Laden ! » « Équipe de natation Al Qaeda. “ Mort dans l’eau ” » « Je dors avec les poissons. » « Osama Bin Laden dort à jamais avec les poissons, 1/5/11. » « Tes 77 vierges t’attendent. » « 72 vierges, cadeau du Seal Team Six. » « Jouis de tes vierges, charogne ! » « Yes !!! Maintenant, je reçois mes vierges !!!!!! » « Alors… hum, où sont toutes mes vierges ? »

Patriotisme, militarisme, vulgarité, humour, outrance, sexe, islamophobie seraient-ils les signes d’une thérapie réussie ? On laissera aux psychosociologues le soin de le confirmer et ne soulignera ici qu’une chose : l’énorme intérêt de ce que toutes ces images et leurs inscriptions révèlent sur la culture et la mentalité d’une certaine Amérique. Pour ce qui est de Bin Laden, c’est souvent la même photo de son visage qui inspire les dessins fêtant sa mort. Il en acquiert un statut d’image iconique et, dans le domaine du graphisme politique, devient ainsi un pair du Che Guevara d’Alberto Korda ou de l’Obama d’Obey[7]. Hommage indû ? Peut-être pas si, comme le pensent divers commentateurs américains, Bin Laden a effectivement « gagné[8] » — contre toute attente, malgré les apparences et un printemps arabe de révolte non violente.

Il appartiendra aux historiens futurs de juger qui furent les vrais vainqueurs de la guerre contre le terrorisme islamiste de ce début du XXIe siècle. Dans l’univers symbolique, deux choses semblent cependant déjà acquises. D’une part, donner l’océan pour tombe au chef historique d’al-Qaeda contribua à coup sûr à sa légende. D’autre part, tout injurieuses que se veuillent la plupart des variations graphiques dont son portrait fait l’objet depuis sa disparition, leur valeur artistique enrichit paradoxalement le mythe et consacre une sorte d’apothéose. L’ « Oussama-mania », d’avant sa mort ou posthume, conduira tôt ou tard le maître jihâdiste du 11 septembre 2001 dans un musée[9]. Certains, dont je suis, auraient sans aucun doute préféré une autre manière de perpétuer la mémoire des milliers d’hommes et femmes victimes de ses crimes.


[1]. Sur les premières années d’ « Oussama-mania » (en Asie), voir Richard S. Ehrlich, Bin Laden Souvenirs, 13 juillet 2005, sur http://freepress.org/departments/display/9/2005/1369.

[2]. Voir par exemple les photos sur http://bagoas.fpc.li/zeusgany3.jpg ; http://www.flickr.com/photos/unclebucko/55720866/ ; http://hispanismo.org/english/10037-legend-santiago-matamoros-saint-james-moorslayer.html.

[3]. M. Powers, sur http://www.prlog.org/10156737-the-bobblehead-llc-releases-its-rare-osama-bin-laden-bobblehead-the-only-one-of-its-kind.html.

[4]. Voir Anonyme, You Can Help Get Osama bin Laden, 23 août 2004, sur http://www.libertybob.com/index.php ? category=crafts&article=197.

[5]. Voir Robert Klara, Dead Bin Laden Souvenirs. C’mon, You’re Surprised ? Frenzy of T-shirt selling begins, 2 mai 2011, sur http://www.adweek.com/bin-laden-blog/dead-bin-laden-souvenirs-cmon-youre-surprised-131247 ; Bruce Horovitz, Marketers jump into Osama bin Laden death biz, 3 mai 2011, sur http://www.usatoday.com/money/industries/retail/2011-05-02-bin-laden-death-merchandise_n.htm : « Les gens portent ces trucs ou achètent ces trucs pour infliger une dernière humiliation à Bin Laden » ; Anonyme, Worldwide Rush For Obama-Osama Souvenirs, 3 mai 2011, sur http://news.sky.com/home/world-news/article/ 15984639 ; Anonyme, Bin Laden T-shirt seller, 23, makes $120k in two days, 6 mai 2011, sur http://www.dailymail.co.uk/ news/article-1384274/Osama-Bin-Laden-t-shirt-seller-Maurice-Harary-23-makes-120k-2-days.html.

[6]. Allusion à la polémique sur le lieu de naissance su président Obama.

[7]. Voir Michael J. Casey, Che : The Birthday of a Revolutionary Brand, 5 Mars 2010, sur http://blogs.wsj.com/speakeasy/ 2010/03/05/che-the-birthday-of-a-revolutionary-brand/ ; obey, Obama, sur http://obeygiant.com/headlines/obama.

[8]. Voir par exemple The Agitator, He Won, 2 mai 2011, sur http://www.theagitator.com/2011/05/02/he-won/ : « Oui, Bin Laden l’homme est mort. Mais il a accompli tout ce qu’il avait entrepris d’accomplir, et un enfer d’autres choses en plus. Il a changé pour toujours qui nous sommes en tant que pays, et en pire » ; Elizabeth Ross-Harrison, Legacy of Osama bin Laden, 5 mai 2011, sur http://everythinginitsowntime.com/moralcompass/2011/05/05/legacy-of-osama-bin-laden/ : « Si nous continuons de vivre comme nous l’avons fait, perpétuellement dans la peur d’une autre attaque, bin Laden a gagné alors même qu’il est mort » ; Michael Youssef, Bin Laden’s success beyond the grave, 6 mai 2011, sur http://www.onenewsnow.com/Perspectives/Default. aspx ?id=1342306 : « Osama bin Laden a gagné. En fait, il a réussi au-delà de tout ce qu’il aurait pu imaginer. Osama devint plus qu’un terroriste le 11 septembre. Il devint une idéologie » ; Steve Smolinsky, Forget Commercialization, 8 juillet 2011, sur http://www.stevesmolinsky.com/2011/07/forget-commercialization/ : « … comment, de plusieurs manières, Bin Laden a gagné. Il a aidé à ruiner les États-Unis en nous menant vers des guerres sans fin qui nous saignent de plusieurs manières, permis au gouvernement de créer une police secrète ne devant répondre à personne, emporté plusieurs libertés individuelles, créé un pays conduit par la peur et dirigé par ceux qui profitent de l’accroissement de cette peur, et généralement mené à une dégradation de la société en général. Pas mal pour un coût de quelques milliers de dollars et un groupe de zélotes fous. »

[9]. À titre de comparaison, on pense à l’exposition Che Guevara, Revolutionary & Icon, organisée en 2006 au Victoria & Albert Museum de Londres ; voir http://www.culture24.org.uk/sector+info/campaigns/art38156. Des collectionneurs internatio-naux se passionnent déjà pour les memorabilia Bin Laden ; voir par exemple Andy Capper, Trinkets of Terror. Osama Bin Laden Collectibles are where it’s at, Juin 2011, sur http://www.viceland.com/int/v18n6/htdocs/trinkets-of-terror.php.

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