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Le discours vibrant d’une Canadienne musulmane contre la haine ovationné au Parlement du Canada

Dans ce Canada que Srosh Hassana aime tant et dont elle parle tantôt avec tendresse, tantôt avec lyrisme, la haine destructrice et meurtrière n’a pas sa place ni dans les grands espaces, ni dans le cœur des gens, et encore moins parmi ses valeurs fondamentales de justice sociale, d’inclusion et de diversité.
A l’occasion de la Journée internationale des femmes, cette citoyenne canadienne de confession musulmane a été invitée hier, mercredi 8 mars, à prendre la parole dans la prestigieuse enceinte de la Chambre des Communes, devant l’ensemble des parlementaires et 338 autres jeunes femmes, représentatives de la pluralité du pays de l’érable, qui avaient pris place dans les sièges occupés d’ordinaire par les députés.
C’est avec une immense émotion que Srosh Hassana a prononcé un discours aux accents politiques, forts et poignants, deux mois après l’horreur de l’attaque terroriste perpétrée dans la mosquée du Centre culturel islamique de Québec par Alexandre Bissonnette, un extrémiste de droite et suprématiste blanc de 27 ans, qui a coûté la vie à six fidèles musulmans, incarnation d’une intégration réussie, et laissé leurs proches anéantis.
« En tant que femme musulmane de couleur et en ces temps où la stigmatisation frappe durement et massivement, je crains d’être fichée, ostracisée, et pire encore tuée dans un pays que je considère être le mien », a-t-elle lancé, en pesant et soupesant chacun de ses mots.
« L’islamophobie est un mot lourd de sens qui a une forte résonance dans l’actuelle rhétorique politicienne. Mais il est encore plus lourd à entendre pour celles et ceux qui en sont la cible », a-t-elle alerté, en faisant part du cruel dilemme qui la tiraille comme nombre de ses coreligionnaires. « Face aux terribles exactions commises par un groupe de personnes qui ne me représentent pas, la honte que j’éprouve me pousse au silence tout en étant sommée, par l’extérieur, de présenter des excuses en leur nom ».
« Il nous incombe à nous tous de dénoncer l’islamophobie croissante et les préjugés », a-t-elle exhorté, avant de rappeler de manière vibrante : « Que nous ayons apporté notre contribution au Canada depuis des générations, ou que nous soyons de nouveaux immigrés ou réfugiés en quête de nouvelles opportunités, nous sommes tous Canadiens.
« Ceci est mon Canada et il n’y a pas de place pour la haine ici », a clamé avec solennité Srosh Hassana en tentant de retenir ses larmes, alors que la fin de son intervention marquante était ovationnée et acclamée.

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2 commentaires

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  1. Bonjour @ Djamila , peut–être parceque le contexte du Canada ,les gens comme partout jugent
    selon l’apparence et les amalgames (qui en théorie devrait être réservés aux chirurgiens
    dentistes) , voile= religion ,couleur : étranger , la soeur vit dans un double contexte de
    religiophobie rajouté à la xénophobie ;en france ce n’est sans doute pas très différend, (mis
    à part “la laïcité de 1905” , avec laquelle il est difficile d’imaginer une parole comme
    dans l’article à l’assemblée ,voire à l’Angletterre qui à élu à Londres un Maire de confession
    musulmane ,et même les pays riverains où le port de vêtement indiquant le rattachement
    à une religion semble ne pas être aussi débattu que en France ( il paraît que les débats sur
    le burkini ont bien fait sourire les voisins pays). Jûmu’a Mabrouk .

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