La troisième chronique de Gérard Testard porte sur un sujet fondamental et universel : la paix. Il y exprime la nécessité d’un engagement collectif pour construire un monde pacifié, en insistant sur l’importance du dialogue interreligieux et de la fraternité. Son intervention repose sur plusieurs axes majeurs : la responsabilité individuelle et collective face à la paix, le rôle du dialogue interreligieux, la nécessité de dépasser les peurs et préjugés, et l’importance d’actions concrètes en faveur de la coexistence harmonieuse. Gérard Testard est membre de l’association “Ensemble avec Marie” qui “réunit des chrétiens et des musulmans de tous horizons, désirant participer à la construction d’une civilisation fondée sur l’Amour et la Paix, dans le respect de l’identité de chacun”
Compte-rendu de la chronique de Gérard Testard
La paix, un enjeu universel
Gérard Testard commence par rappeler que la paix ne concerne pas uniquement les dirigeants et les puissants, mais qu’elle est une question qui interpelle chacun d’entre nous. Dans un contexte mondial marqué par de nombreux conflits, il insiste sur le fait que chaque citoyen a un rôle à jouer. Il rejette l’idée que la paix se limite à une simple absence de guerre ou de violence et souligne qu’elle doit être active, construite par des liens de fraternité et de compréhension mutuelle.
“Ensemble avec Marie” : un mouvement au service de la paix
L’orateur présente ensuite le mouvement « Ensemble avec Marie », dont il fait partie. Ce mouvement a une vocation à la fois spirituelle, populaire et citoyenne, visant à favoriser le dialogue et la fraternité entre chrétiens et musulmans. Il organise divers événements, allant des rencontres interreligieuses aux actions menées dans les prisons et les établissements scolaires.
Le but de ces initiatives n’est pas d’imposer une croyance ou de convaincre, mais plutôt de permettre aux participants d’échanger et de se découvrir à travers leurs valeurs spirituelles et citoyennes. Ce dialogue n’est pas réservé aux intellectuels ou aux théologiens, mais il doit impliquer toutes les composantes de la société, dans une démarche accessible à tous.
La paix dans les traditions religieuses
Pour illustrer l’importance de la paix dans les grandes traditions religieuses, Gérard Testard cite deux textes sacrés :
- Dans le Coran, la sourate Al-Baqara invite les croyants à entrer en paix totalement.
- Dans la Bible, l’apôtre Paul définit le royaume de Dieu par la justice, la paix et la joie.
Ces références montrent que la paix est un idéal commun aux grandes religions, et qu’elle peut être un terrain d’unité entre les croyants de différentes confessions.
Construire du commun pour dépasser les peurs
L’un des points centraux du discours est l’idée que la paix ne peut exister sans une réelle volonté de créer du commun entre les individus. L’orateur met en garde contre le repli sur soi et l’entre-soi, qui favorisent l’ignorance et les préjugés, souvent sources de peur et de violence.
Il cite le philosophe François Jullien, qui affirme que « créer du commun, ce n’est pas chercher le plus petit dénominateur commun entre nous, mais être capable d’entrer en relation ». Autrement dit, ce qui unit les gens, ce n’est pas la suppression des différences, mais la capacité à échanger et à construire ensemble malgré celles-ci.
En favorisant les rencontres, les discussions et les actions collectives, on réduit les craintes liées à l’inconnu et on favorise une paix durable.
Le rôle de chacun dans la promotion de la paix
Gérard Testard insiste sur le fait que la paix commence à un niveau personnel et quotidien. Plutôt que de se demander ce que la société peut nous apporter, il propose de s’interroger sur ce que nous pouvons offrir aux autres.
Cela passe par des actions simples :
- Se réconcilier avec ses proches
- Porter une parole apaisante dans son entourage
- S’ouvrir aux autres, notamment à ceux qui viennent d’une culture ou d’une religion différente
Ce travail individuel et collectif contribue à bâtir une véritable culture de la paix.
Un exemple concret : après l’assassinat de Samuel Paty
Pour illustrer l’importance du dialogue et de la solidarité, Gérard Testard partage une expérience vécue après l’assassinat de Samuel Paty. Lors d’une manifestation en hommage à l’enseignant, des amis musulmans souhaitaient y participer tout en étant accompagnés de leurs proches voilées. Craignant d’éventuelles tensions, le mouvement « Ensemble avec Marie » a organisé un encadrement et a lancé un appel sur les réseaux sociaux.
Le rassemblement s’est déroulé dans un esprit d’échange et de dialogue, permettant aux participants de discuter et de mieux comprendre les sensibilités de chacun. Cet événement illustre bien la manière dont des initiatives locales et concrètes peuvent contribuer à renforcer la paix sociale et la compréhension mutuelle.
L’hospitalité, une clé pour la paix
L’orateur conclut son intervention en évoquant l’hospitalité comme une valeur essentielle pour bâtir la paix. Il souligne que lorsque les individus et les sociétés font le choix de la fraternité, ils ouvrent la voie à une coexistence harmonieuse et à une justice réparatrice.
Il rappelle également que pour être un artisan de paix, il est essentiel d’être soi-même en paix intérieurement. C’est en étant enraciné dans ses propres valeurs, dans sa propre foi, et en ayant une identité sereine que l’on peut aller à la rencontre de l’autre sans crainte ni défiance.
Conclusion
Le discours de Gérard Testard est un appel fort à la responsabilité individuelle et collective dans la construction de la paix. Il met en avant l’importance du dialogue interreligieux, de la fraternité et de la rencontre avec l’autre comme moyens de dépasser les tensions et de bâtir une société plus apaisée.
À travers des actions concrètes et un engagement quotidien, chacun peut contribuer à faire émerger une véritable culture de la paix, fondée sur la compréhension mutuelle et l’hospitalité. En définitive, la paix n’est pas seulement un idéal lointain, mais une réalité que nous avons tous le pouvoir d’influencer par nos paroles et nos actes.
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